Spiderman
Premier album de Spiderman sorti en France en 1978. J'avais 5 ans. Je me le suis procuré quelques années plus tard afin de compléter ma collection de comics Marvel qui comprenait entre autres des albums des 4 Fantastiques (Galactus et le Surfer d'argent étaient mes personnages favoris) et des mensuels tels que Spidey, Strange, Titans, Nova, Special Strange origines... Vous ne devinerez jamais ce que j'ai fait de tous ces trésors ? Je les ai vendus... Oui, vous avez bien lu. Je m'en suis séparé. Je vous autorise à me jeter des tomates au visage !!!
Le déferlement des super héros costumés sur les écrans ne me laisse donc pas insensible. L'hallucinante qualité des effets spéciaux de ce commencement de XXIème siècle autorisent des adaptations qui tiennent la route. Stan Lee a certes vendu son âme au diable en approuvant des scénarios aussi débiles que Daredevil, Hulk ou Ghost rider. Même les X-men peinent à trouver grâce à mes yeux. Ne parlons pas des insipides 4 Fantastiques : un Docteur Fatalis (Doctor Doom en VO pour les puristes) , Mister Fantastic aussi charismatique que François Bayrou, La Chose (j'adore ce personnage qui est très touchant par ce mélange de brutalité et de fragilité) est un conglomérat de déjections canines densifiés, Johnny Storm aka La Torche est ridicule en adepte des sports extrêmes (Chris Evans peut pourtant être un bon acteur, comme dans Sunshine. Décidément, il est attiré par ce qui brûle...), mais le comble consiste à donner le rôle de la blonde aux yeux bleus femme invisible à une bimbo latina comme Jessica Alba. En revanche, je suis impatient de découvrir le Surfer d'Argent, qui a l'air simplement ahurissant dans la bande annonce. En plus, il colle une méchante branlée à ce frimeur de Johnny Storm...
De tous les films Marvel qui se sont invités sur les écrans Spiderman est celui qui correspond le plus à l'esprit du comics. Sam Raimi a pris un soin particulier à soigner personnages et scénario en restant fidèle aux BD tout en y ajoutant une certaine modernité qui évite de le ringardiser. Le troisième épisode n'échappe pas à cette règle. Quelques libertés sont prises avec la "vraie" histoire, mais rien de bien méchant. Je suis beaucoup plus choqué lorsqu'un Wolfgang Petersen trahisse un texte essentiel comme L'Iliade dans Troie en accordant un rôle démesuré à Briséis l'esclave captive d'Agamemnon qui provoque le courroux d'Achille qui revendique la possession de la jeune femme alors que Homère ne lui consent à peine que 8 lignes. Même si les comics font partie intégrante de ma culture, j'admets plus facilement que Peter Parker sorte avec Mary Jane Watson avant Gwen Stacy (son apparition dans le troisième épisode ressemble fortement à un clin d'oeil aux fans) qui était son grand amour, que l'Araignée produit naturellement ses toiles alors Peter Parker les fabrique lui-même (ce qui est une source d'intensité dramatique car il lui arrive d'en manquer en plein combat contre le Caïd, le Vautour ou le Lézard) ou que l'oncle de Pete soit tué par Sandman.
Ce rapprochement entre les comics et la mythologie n'est pas fortuit. Les dieux de l'Olympe sont des super héros invincibles et immortels. La mytholgie germanique est d'ailleurs exploitée par Marvel. Thor, Odin et le royaume d'Asgaard figurent en bonne place dans les meilleurs numéros des 4 Fantastiques.
En revanche, les contradictions de Peter Parker et la difficulté d'endosser une panoplie de super héros sont incroyablement bien retranscrits, même si Parker passe pour un loser intégral dans le deuxième épisode dans lequel Sam Raimi a forcé le trait. Ce personnage qui doute alors qu'il possède des pouvoirs démesurés a un immense potentiel d'identification. Dans la vraie vie, des pouvoirs exceptionnels ne mettent pas à l'abri des problèmes de fric (sauf si on se décide à cambrioler des banques), de nanas (sauf si on expose sa bien-aimée à des ennuis que la levée de son identité secrète peut engendrer), de logement et autres...
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