vendredi 7 novembre 2008

L'Homme de Picardie


Je pars en campagne (à la campagne) sur les routes de Picardie, première étape d'un parcours qui doit me mener vers les plus hautes sphères de l'Etat. Mon nom de scène est Mo-Bama et mon slogan est : "Oui, je peux !" La Somme, c'est mon Iowa à moi...
A bientôt pour des nouvelles du festival !

jeudi 6 novembre 2008

Le Triomphe de Bacchus

Ridley or Tony ?


Waiter, one Scott, please ?
What Scott ? Ridley or Tony ?
Ce dialogue imaginaire, sorti de mon imagination aussi aride que le désert du Gobi, n'est pas issu d'un bar enfumé dans lequel un borracho demande son huitième dernier verre avant de ramener ses huit grammes de sang dans son alcool sous un abri de fortune construit à l'aide de cartons de marché... mais de la sortie de projection de Mensonges d'Etat, le dernier film de Ridley Scott (ou de Tony, je ne sais plus)
Quoiqu'il en soit, malgré une affiche prestigieuse (Russell Crowe et Leo Di Caprio à la baguette), le film n'échappe pas à l'impression que le film aurait été plus réussi s'il avait été réalisé par son frère, Tony, qui maîtrise mieux les univers politico-paranoïaques que Ridley... Bien que plus illustre, Ridley Scott mérite le prix incontesté de la plus grande résurrection de l'histoire récente du cinéma... Gladiator l'a remis dans les rails du succès alors que sa trajectoire, parfaite jusque là (Alien, Blade runner, Thelma et Louise,...), commençait dangereusement à dérailler. Depuis, ce born again director enchaîne les films qui ne sont pas tous pour autant des réussites en s'appliquant de retrouver régulièrement son lucky charm favori, Russell Crowe... Pour ma part, mon Ridley Scott préféré des années 2000 reste Black Hawk down.
Pendant ce temps-là, Tony observe une veine plus commerciale, mais dont la cohérence thématique est remarquable. Sa première période est marquée par le succès fulgurant de Top gun et Le Flic de Beverly Hills II, avant d'entamer également une traversée du désert (bien que marquée par la réalisation de True romance dont le scénario est signé par Tarantino qui considère Tony comme un maître) qui s'interrompt avec sa rencontre avec son acteur de prédilection, Denzel Washington... Man of fire (remarquable réalisation) et Déjà-vu sont deux des fleurons de cette fructueuse collaboration.
Mensonges d'Etat marche sur les plates bandes du très réussi Ennemi d'Etat, le film de Tony Scott sur la NSA, mais n'arrive jamais à trouver son rythme. Les personnages ont un problème évident de définition et peinent à dépasser le stade de la caricature. Le scénario composé par le scénariste des Infiltrés, dont la trame est par ailleurs comparable puisqu'elle repose sur le double jeu et le mensonge d'agents de la CIA (ou des services secrets jordaniens) au gré de l'évolution de l'histoire, manque d'inspiration. Quant à la réalisation, elle est un peu molle...
Ridley, laisse ce genre de films à Tony la prochaine fois, s'il te plait... Retourne filmer des croisés ou des gladiateurs !

mercredi 5 novembre 2008

Yes we can

Barack Obama est le 44ème président des Etats Unis... Meilleure nouvelle de l'année ! Son élection met fin à huit années de "bushisme-cheneyisme" que le monde risque encore de garder en travers de la gorge comme un bretzel avalé à la va-vite... Rien ne pouvait stopper la marche triomphale du sénateur de l'Illinois, surtout quand on a un directeur de campagne qui n'est autre que Yoda, comme le prouve son slogan : "Change we need" La force était avec lui... et espérons-le avec l'Amérique... Finalement, le monde libre, auquel se réclamait la droite religieuse dans ses combats douteux pour le profit, est symbolisé on ne peut mieux par un président jeune, charismatique, compétent (on a tendance à l'oublier) et représentatif d'une Nation multiculturelle...

A propos de Président, le biographe attitré des locataires de la Maison Blanche, j'ai nommé Oliver Stone, a encore frappé avec W. que je n'ai pas encore vu. Je n'avais plus vu de films de ce réalisateur star des années 80 (Salvador, Platoon, Wall street, The Doors, Né un quatre juillet) depuis JFK en 1991. Il s'est ensuite fourvoyé dans des films au montage tellement rapide qu'il faudrait un avertissement pour les épileptiques. (Je défie quiconque arrivera à compter le nombre de plans dans Tueurs nés et L'Enfer du dimanche) Lorsqu'il a réalisé World Trade center, j'ai levé les yeux au ciel en soupirant, regrettant la disparition du vétéran du Viet nam, du maverick qui ne cessait de remettre en cause l'establishment. Bien sûr, il voulait rendre hommage aux pompiers new-yorkais qui le méritaient bien... Mais ce déploiement de bons sentiments était si éloigné de lui qu'il en parut suspect. Lui, l'ancien du Viet Nam volerait-il au secours de l'homme qui a provoqué une autre guerre injuste en Irak ?
J'ai renoué avec Stone à l'occasion du visionnage en DVD de Nixon (1995) avec Anthony Hopkins dans le rôle-titre. A ma grande surprise, j'ai beaucoup aimé ce film-fleuve de 3h03' (j'ai mis le DVD dans mon lecteur à 17h42 et l'ai retiré à 22h29 après quelques pauses dodo, pipi et dîner). Stone insiste sur la dimension shakespearo-kurosawienne d'un personnage complexé qui accède aux plus hautes sphères du pouvoir après avoir essuyé plusieurs échecs sans pour autant acquérir la popularité qu'il recherchait. Un homme dont l'Histoire retiendra qu'il est tombé sous les magouilles liées au Watergate et qu'il a été contraint de démissionner de la fonction suprême... L'étude du personnage est passionnante. Quant à Hopkins, il incarne Tricky Dick avec beaucoup de nuances, ne cherchant pas à lui ressembler physiquement , même s'il parvient à merveille à rendre ce sourire crispé qui est la marque de fabrique de Nixon. Les coulisses du pouvoir sont extrêmement bien dépeintes.
J'irai peut-être voir W. car j'apprécie beaucoup Josh Brolin (génial dans le non moins génial No country for old men des frères Coen dont je ne sais pas pourquoi je n'ai pas encore acheté le DVD...)

Mais avant tout ça, GOD BLESS OBAMA

PS : Au fait, on peut libérer cet oiseau de mauvaise augure de Michael Moore à présent... Il ne peut plus faire de pamphlet anti-Bush qui aurait porté préjudice à Barack Obama comme Fahrenheit 911 a pénalisé John Kerry en 2004...

PPS : toutes ces émotions me donnent envie d'écouter le Boss, Bruce Springsteeen
BOOOORN IN THE USAAAAAAAA

samedi 1 novembre 2008

Quantum of solace



Quand un film sort en salles le vendredi en France, c'est que ça sent l'événement à plein nez, le film à ne rater sous aucun prétexte et qu'il faut voir immédiatement en sortie de groupe le jour même. Le dernier James Bond, Quantum of solace (dont le titre fait plutôt penser à l'ordre du jour d'un séminaire de scientifiques chargés d'étudier la question de la fission atomique), répond à cette catégorie. Impatience avant la projection, buzz positif sur Internet, un Daniel Craig annoncé au sommet de sa forme (manquerait plus qu'il ait une baisse de tension), un précédent opus de grande qualité (Casino royale figure parmi les épisodes les plus réussis de la saga), une James Bond girl venue du froid ressuscitant les fantasmes de la guerre froide, Matthieu Amalric en super vilain s'annonçant dans la lignée du Michael Lonsdale de Moonraker (dans le style acteur sérieux de film d'auteur intimiste français qui se confronte à l'espion costumé) : tous les ingrédients étaient réunis pour... une plantade munmentale et ça n'a pas loupé...
Au titre de la déception de l'année, Quantum of solace rivalise avec le pourtant mauvais Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal... The Dark knight, l'extraordinaire Batman réalisé par Christopher Nolan, peut dormir sur ses deux oreilles... Il détient encore le titre de meilleur film de l'année et de meilleure renaissance d'une franchise selon mon jugemnt divin purement subjectif.
Daniel Craig est certes crédible en espion qui tient plus du tueur à gages que du charmeur désinvolte à la Sean Moore et Roger Connery... Il est un acteur de grande classe et d'une forte intensité dans la lignée du Steve MacQueen auquel il ressemble physiquement... Bref, un des meilleurs acteurs actuels et sans doute un James Bond convaincant... Mais le scénario n'oppose que des scènes d'action en enfilade avec des situations convenues... Mais où est donc passé l'extraordinaire scène de poker de Casino royale dont l'intensité dramatique donnait encore plus de consistance aux scènes d'action qui l'entoure ? Je lance également un avis de recherche au sujet des James Bond girls. Le duo Olga Kurylenko-Gemma Arterton figure sûrement dans la fourchette basse. Eva Green avait ce charme crépusculaire et un glamour empreint de mystère... Et en plus, elle savait jouer, la bougresse ! Quant à Caterina Murino, elle vient parfois égayer mes rêves (fantasmes serait le mot le plus approprié...) les plus fous... Charme, glamour, sex appeal : tout ce que ne possède pas Olga. Le couple Craig-Kurylenko se cherche pendant tout le film sans parvenir à se trouver. La belle (?) ukrainienne au bronzage superficiel (on aurait dit qu'elle s'est passé le corps au cirage) est manifestement une erreur de casting. Son visage poupon, sa moue constante, son regard frondeur ne correspond pas à la fille d'un responsable sud-américain cherchant à venger son père assassiné. Elle ferait mieux d'aller minauder sur les courts de tennis avec ses consoeurs aux longues jambes Sharapova ou Kournikova. C'est bien beau de choisir un mannequin, mais encore faut-il qu'elle sache jouer un minimum la comédie. Les scénaristes, dont le talentueux Paul Haggis ci-devant scénariste de Million dollar baby et réalisateur de Collision et Dans la vallée d'Elah, ont sacrifié le tout technologique qui présidait aux destinées de l'agent secret le plus célèbre du monde, mais l'empilage des scènes d'action souffrent de la comparaison avec Jason Bourne et ne renouvellent pas le genre (bien que la séquence d'ouverture soit réussie).
Des choses à sauver dans ce James Bond ? Daniel Craig et Matthieu Amalric sont impeccables., les lieux sont toujours aussi évocateurs (je veux aller à Sienne...), le générique animé et c'est tout...
Le véritable moment de bravoure du film se situait en fait avant la projection... La séance était complète depuis quelques heures et je n'avais pas réservé de places au contraire de mes complices de sortie qui étaient plus prévoyants... Ma meilleure amie râlait et maugréait contre la Terre entière... Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, on se résoud à réserver une place pour le Woody Allen dans la même salle et de retrouver nos acolytes à la sortie du film... On dépasse donc la longue file des spectateurs détenteurs du précieux sésame pour se rendre à notre séance... Un de nos complices a eu une petite contrariété avec sa place réservée et est allé se plaindre auprès des personnes chargées de faire respecter l'ordre. Devant la cohue, on se faufile parmi la foule et on pousse jusqu'à la salle où le James Bond était projeté... Mon amie me disait : "Qu'est-ce qu'on fait ?" Avec toute la conviction qui me caractérise dans ce genre de situation, je lui réponds : "On y va..." Résultat des courses : on a vu le James Bond sans faire la queue en étant placée en tribune d'honneur, le tout sans avoir réservé des heures à l'avance. Du grand art ! Du coup, la soirée a été excellente... Cela m'a rappelé ma tendre adolescence pendant laquelle je resquillais pour aller voir les films... Parmi mes "victimes" de l'époque figuraient Tuer n'est pas jouer (The Living daylights), un James Bond avec Timothy Dalton...
Moralité : Bien mal acquis profite...


Découvrez a-ha!



dimanche 26 octobre 2008

Trou noir


Cette période de l'année est toujours désagréable. Le passage à l'heure d'hiver marque l'entrée de plain pied dans l'hiver. Une heure en moins de soleil d'un coup ! Quel traumatisme ! On a beau nous rebattre les oreilles sur le fait qu'on dorme une heure de plus, je n'arrive pas à m'y faire... Comme si le but ultime de la vie de l'homme était de dormir de tout son soûl...
A trois heures du matin, il était donc deux heures... Je me suis donc mis devant mon ordinateur (à surfer sur Internet dans l'attente que Morphée et son complice le marchand de sable ne sifflent la fin du match et me tirent de mes insomnies chroniques...) à l'heure fatidique dans l'espoir de rajeunir d'une heure d'un coup... J'ai donc expérimenté le saut temporel en flash back en temps réel... Peut-être qu'en affichant à nouveau sur les 2 heures, je revivrai les mêmes instants qu'une heure plus tôt à l'infini, à l'instar du personnage de Bill Murray dans Un Jour sans fin, le film d'Harold Ramis (1993)... Horreur !


Découvrez UB40!


A propos de hiatus temporel, deux événements très récents me font douter de ma santé mentale.
La semaine dernière, je vais tirer au distributeur les derniers sous rescapés de mon escapade madrilène afin de les engloutir dans les magasins parisiens. Cette satanée machine refuse d'obtempérer à ma requête malgré les sommations d'usage. En signe de défiance, elle avale ma carte. Je maugrée bruyamment, formule des insultes en serbo-croate (je manifeste souvent ma colère dans cette langue) et promets de revenir le lendemain récupérer ma carte contre vents, marées et ouragan... Next morning. Je me rends dans l'agence incriminée pour réclamer mon dû. L'hôtesse regarde les cartes récupérée le matin même. Pas de trace de la mienne. Pendant qu'elle inspectait son caisson, je regarde machinalement dans mon portefeuille et à ma plus grande stupeur, je vois ma carte bleue confortablement calée entre ma carte de la Cinémathèque et ma carte vitale... Je garde ma contenance pour ne pas paraître stupide devant cette pauvre femme que j'étais prêt à accuser de tous les maux en lui demandant si elle était sûre de ne pas la trouver. Elle acquisce. Je guette une issue de secours dans la conversation en meublant quelque peu. Qu'est-ce que je peux faire ? Elle me suggère de contacter ma banque pour faire opposition. Je saisis la balle au bond et sors de l'agence en la saluant.
Le fait est que je n'ai aucun souvenir d'avoir retiré et introduit la carte bleue dans mon portefeuille alors que je suis sûr de l'avoir introduite dans le distributeur.
Je ne sais pas par quel tour de passe-passe digne de Garcimore elle a pu réintégrer son emplacement... J'ai beau repassé la scène au ralenti (comme dans X-Or, le shérif de l'espace), rien n'affleure à la surface de ma mémoire... Le trou noir dans toute sa splendeur...

Mais cet épisode de la Quatrième Dimension (ma série préférée de tous les temps) n'est rien en comparaison de ce qu'il m'est arrivé le mois précédent à la FNAC. Un agent de sécurité est venu à ma caisse changer les décapsuleurs magnétiques d'antivol en forme de boîtiers transparents où sont installées jeux ou logiciels. Il procède à l'opération près de ma caisse pendant que je m'affaire à mes obligations de caissier, tout occupé à satisfaire la clientèle de ce temple de la consommation. Son collègue arrive pour me demander si les nouveaux dispositifs antivols sont opérationnels. Je le regarde dans les yeux et lui dit avec assurrance : "quels dispositifs ?" "Ceux qu'on vient juste d'installer à ta caisse..."Quand ?", lui répondis-je avec une expression d'étonnement dans mon visage. "A l'instant", rétorqua-t-il en manifestant une certaine insistance. Je lui dis alors fébrilement que personne était passé à ma caisse pour changer quoi que ce soit. Il part alors en se demandant encore quel tour pendable j'ai bien pu lui jouer. Il revient à la charge 5 minutes plus tard en s'énervant passablement. "Bon, maintenant, tu arrêtes ta comédie et tu me dis si ces dispositifs marchent..." Je campe sur mes positions en lui affirmant solennellement que je n'ai vu personne venir installer quelque chose à ma caisse en essayant de capter un regard de soutien auprès de ma caissière voisine... Il me dit qu'il revient du PC Sécurité et qu'il a visionné la bande vidéo qui a enregistré l'opération et me somme de dire ce que je pensais de ces fichus dispositifs. Je balbutie et me mets à trembler... Je jure mes grands dieux de ne plus m'en rappeler et lui dit que les dispositifs sont opérationnels et que je déverrouille les antivols sans difficulté apparente, ce qui cpontenta mon interlocuteur. Mais je n'ai aucun souvenir de cette opération qui a pourtant dû durer au moins cinq bonnes minutes... En plus, il y a une preuve matérielle de ce forfait, puisque j'ai été filmé.
Je donnerai n'importe quoi pour visonner cette bande et tirer cette affaire au clair puisqu'à l'heure actuelle, je peux encore jurer qu'il ne s'est rien passé ce jour-là à ma caisse...
Ma mémoire sélective me joue décidément bien des tours... Et c'est inquiétant !

samedi 25 octobre 2008

La Forge de Vulcain

Campbell

On a tous en tête des objets mythiques dont on connaît l'image sans avoir vu l'objet dont ladite image est tirée... On tous un jour rêvé de rencontré le modèle dont le peintre, ou son descendant le photographe, a immortalisé l'empreinte pour la laisser à l'appréciation (au jugement) des générations futures...

J'ai réalisé ce rêve... Oui, moi, auteur émérite de ces modestes lignes, dont les yeux se sont posés sur un des modèles les plus reproduits de l'Histoire de l'Art... Pas question de croiser madame Joconde, ni même Olympia (alias Victorine Meurent, le modèle de Manet)...

Flash-back. Comme vous ne l'ignorez pas, j'ai la nostalgie de mon séjour madrilène. Je me suis donc rendu à La Grande Epicerie (une vraie caverne d'Ali Baba, cet endroit, que je recommande de visiter à toute personne aimant la bonne chère et les bons vins) pour trouver fromages, sauces et desserts originaires d'Espagne. J'y ai trouvé du manchego vielli, cet exquis fromage de brebis venant de la Manche (en Espagne, pas en Normandie) et du membrillo, cette pâte de coing que Mimiche mangerait sur la tête d'un lépreux. Ma mission brillamment acccomplie, je déambule vagabondement sans but précis au gré des rayons classés comme les lecteurs de DVD selon des zones géographiques. Quand, tout à coup, je suis suis littéralement scotché sur place frappé de stupeur et de stupéfaction, pris par un mouvement de recul de celui qui n'en croit pas ses yeux... Je me pince, remue la tête pour rassembler mes esprits, m'approche et recule pour mieux saisir la portée de ce qui se trouve majestueusement devant moi. Au Rayon de sa très grâcieuse majesté que Dieu a la mission sacrée de sauver, à savoir la perfide Albion, alias l'Angleterre, je suis tombe nez à nez sur une boîte de soupe Campbell. THE modèle d'Andy Warhol himself. Le velouté de tomate le plus célèbre de l'Histoire de l'Art... Les derniers objets qui m'aient autant impressionné étaient l'Oscar d'Honneur attribué à Henri Langlois pour l'ensemble de son oeuvre et exposé dans le musée de la Cinémathèque (les images de tous les glorieux récipiendaires de cette précieuse statuette se sont précipités dans mon esprits, tous ces réalisateurs - de John Huston à Martin Scorsese, en passant par Clint Eastwood, John Ford ou Elia Kazan, mais ni Alfred Hitchcock, ni Stanley Kubrick - et ces acteurs/trices - Katharine Hepburn, Marlon Brando, Robert De Niro, Liz Taylor, le regretté Paul Newman, et j'en passe - me sont revenus en pleine poire en même temps... Sentiment exquis !) et les neuf Coupes d'Europe gagnées par le Real Madrid (bien que je sois un fan déclaré et affiché du FC Barcelone) alignées les unes à côté des autres que j'ai compté et recompté des dizaines de fois tellement ce chiffre (9 coupes d'Europe alors que les clubs français n'en ont remporté qu'une seule) me semblait incongru...

J'en achète 3 exemplaires, un pour moi, un pour Boboche (l'auteur de la photo ci-dessous à qui reviennent les droits de reproduction) et surtout un pour Mimiche, spécialiste mondialement reconnu dans tout le 13ème arrondissement d'Andy Warhol, sérigraphiste en chef que le tout Château-Rouge s'arrache pour agrémenter ses soirées. Ce dernier a eu la même expression d'incrédulité que Vulcain lorsque cette balance d'Apollon vient lui apprendre dans sa toile que Venus lui met les cornes dans la toile de Velazquez exposé au musée du Prado. Un sentiment d'effroi suivi instantanément de la joie profonde de l'archéologue qui découvre le trésor de Rackham le Rouge, la tombe des rois Etrusques et la dépouille de Cléopâtre (aux dernières nouvelles, Liz Taylor est pourtant toujours vivante). Bref, l'événement le plus important depuis depuis que l'homme a marché sur la Terre, c'est-à-dire infiniment plus longtemps avant qu'il a fait son pas de géant sur la Lune.

Mais, lecteur avide de savoir et de connaissance, je sens déjà la question qui agite ton esprit : quel est le goût de la soupe Campbell's ? est-elle bonne ? Mais, mon bon monsieur, on ne goûte pas une soupe Campbell une soupe passée aux trois légumes de Knorr... On l'expose, on la met sous cloche... Quel manque de goût, ce lecteur lambda alors !


Le modèle...

...et sa représentation

jeudi 23 octobre 2008

Amiens


Découvrez Bruno Pelletier!


Depuis mon retour de Madrid, je suis un peu mou et démotivé... Je me traîne comme une limace et je suis encore plus crevé en me levant que je ne l'étais avant de me coucher... C'est la décompression après deux semaines intenses entre l'Espagne et mon retour... J'avais rien envie de foutre jusqu'à aujourd'hui. Une nouvelle m'a redonné le goût, si ce n'est de la vie (je ne l'avais pas perdu, celui-là), du moins de sourire. Je vais assister au festival d'Amiens au mois de novembre... Comment peut-on être aussi excité quand on passe de la capitale du Royaume de Castille à la patrie de l'infâme suppôt de Satan (alias Sarko) Jean-Pierre Pernaut et d'Elodie Gossuin (miss France à l'époque où les miss ne fôlatraient pas dans des postures lascives à faire défriser la prude madame de Fontenay...), célèbre pour avoir assiter à cette orgie démoniaque" TF1esque" appelée La Ferme des célébrités (à moins que ce ne soit de son vulgaire avatar tout aussi orgiaque intitulé 1ère compagnie)(bref un téléréalité à la noix et à la gomme en même temps) ?
Tout d'abord le programme des réjouissances est alléchant : des hommages à Mark Rydell, le patron de l'Actors Studio, une rétrospective Cy Endfield et une autre consacrée à Claude Chabrol... Je vais donc me régaler ! Mais le clou du spectcle, c'est la cathédrale d'Amiens, classée au Patrimoine Mondial de l'Unesco, qui détient le titre de plus grande cathédrale de France... J'ai mis une demi-heure pour lire tout l'article dans Wikipédia que vous pouvez prendre connaissance ICI Après la cathédrale de Tolède (qui m'a profondément marqué à tel point qu'il a presque fallu que la Guardia Civil m'y chasse à l'heure de la fermeture), celle d'Amiens va encore me déchirer...
J'ai d'ailleurs pillé le site de toutes ces jolies photos qui constituent un avant-bouche à ce qui m'attend le mois prochain. Mais promis, juré, craché, je publierai des photos prises avec mon appareil photo à mon retour de Picardie...






vendredi 17 octobre 2008

Dennis Hopper


Depuis que je suis rentré de Madrid, j'ai gardé une activité culturelle intense. Ainsi, je me suis rendu au vernissage de l'exposition consacrée à Dennis Hopper à la Cinémathèque Française. Le moins que je puisse écrire est que je suis resté sur ma faim. L'impasse sur un film aussi important qu'Easy rider m'a semblé particulièrement lourde à digérer (seuls quelques extraits, ainsi qu'une page de scénario, viennent rappeler la présence de ce film fondateur). Peu de passerelles avec les autres figures du Nouvel Hollywood (Scorsese, Coppola, Friedkin, Milius, Nicholson, Evans, Rafelson, Lucas, Evans, etc...) sont effectuées alors que l'intitulé indique clairement que l'expo s'appelle "Dennis Hopper et le Nouvel Hollywood." A ma connaissance, ni Andy Warhol, ni Jean-Michel Basquiat, ni Robert Rauschenberg ne faisaient partie du Nouvel Hollywood... Reste son oeuvre artistique qui demeurait encore méconnue jusqu'à présent... Qu'aurait-elle valu, malgré une sensibilité et un talent certain, sans l'amitié qu'il cultivait avec les grands peintres précités ? Ses photographies valent principalement pour leurs sujets et la période qui les entoure. Encore celle-ci est-elle balayée au rang de souvenirs qui fait de Hopper un dinosaure plus qu'un survivant... Le clou du projet consiste à exposer des photos de Dennis Hopper en train de rincer un verre de lait ou de se brosser les dents. Pourquoi pas en train de passer l'aspirateur tant qu'on y est ??? Bref, vous aurez aisément compris que j'ai été déçu par cette exposition qui montre à quel point cette entreprise est casse-gueule pour le cinéma (le côté fourre-tout et mélange des genres est rarement convaincant). Je comptais voir ses films pour lui rendre un certain honneur, mais je n'ai guère été enthousiasmé par The Last movie (1971), malgré la présence de Samuel Fuller, le deuxième film complètement décousu qu'il a réalisé au Pérou après son OVNI Easy rider. Après l'échec de ce film, Hopper a attendu 9 longues années avant de réaliser un film.
En gros, j'ai eu l'impression d'être en face d'un artiste surévalué qui ne vaut que parles solides amitiés qu'il s'est forgé pendant une période plutôt riche.

Dennis Hopper par Andy Warhol d'après un photogramme tiré de The Last movie.

Avant-première

Bouhhh ! Madrid me manque... Je veux mes churros avec un chocolat bien épais au petit déjeuner... Je veux parler en espagnol et sortir en T-shirt (encore que je n'ai pas trop à me plaindre de ce début d'automne parisien, côté météo). M'en fous, je vais aller bosser avec un T-shirt débile de Don Quijote...

Je clos (momentanément) le chapitre lamentations... A Madrid, j'étais poursuivi par le cinéma. Vous avez vu que le Ciné Doré a une chouette gueule. Je n'y suis pas allé, car j'avais déjà vu les films de Monicelli qui y étaient programmés pendant mon séjour. Mais l'avantage quand on se rend à l'étranger, c'est qu'on peut voir en avant-première des films qui ne sortiront dans le territoire français que dans quelques mois. Les mystères de la distribution sont impénétrables (j'aimerais pourtant bien les pénétrer afin de sortir de ma condition de caissier...) et certains marchés sont plus favorables à certaines périodes dans certains pays.

J'ai donc vu El Che : El Argentino, de Steven Soderbergh, de Steven Soderbergh, un excellent film magnifié par Benicio del Toro, impeccable en Che, sans fausse note alors que l'écueil du mythe révolutionnaire était difficile à éviter... Le film s'attache surtout à démontrer comment Castro et ses fidèles (excusez-moi le jeu de mots facile) ont mené la révolte contre le dictateur Batista et dénoue les enjeux politiques de cette prise de pouvoir grâce à une construction "flash-backesque." J'attends la deuxième partie avec impatience. Spectateurs français, la sortie de la première partie est prévue pour le 7 janvier.


Autre film vu : Burn after reading, des Coen bros. Un film léger dans lequel le tragique rejoint le burlesque (ou l'inverse) dont le défaut majeur est de succéder à /No country for old men/ avec qui la comparaison joue en sa défaveur. Mais toujours aussi jubilatoire... Deuc nouveaux venus dans l'univers des frangins : John Malkovich en agent de la Cia déchu et Brad Pitt en prof de gym débile. Patience jusqu'au 10 décembre pour le découvrir sur les écrans français...


mardi 14 octobre 2008

Madrid

Vous avez cru que je refaisais le coup de ce printemps et que j'entrais à nouveau dans une période d'hibernation... Vous pensiez que j'étais parti sous des latitudes plus propices à une élévation spirituelle... Vous aviez raison ! Je rentre d'un exil madrilène qui a duré 10 jours... Ben quoi ! J'ai le droit de prendre des vacances, non ? ça doit faire 3 ans que j'en ai pas pris... Bon d'accord, j'ai passé 5 jours à Bruxelles l'an dernier, mais il pleuvait plus qu'e pendant le Déluge... Pour un peu, je me serais cru à la Nouvelle Orléans à l'époque de Katrina.
Le retour est d'autant plus difficile que le séjour madrilène fut dense et intense. J'ai visité tout ce qu'il y avait de visitable, et même au-delà... Du stade Santiago Bernabeu où j'ai assisté à un match de foot du Real Madrid (alors que je suis un supporter invétéré du grand rival, le FC Barcelone) au Palais Royal, en passant par Tolède (quelle merveille de ville-musée !)... sans oublier les musées. Goya, Velazquez, Picasso, Dali, El Greco, Jerome Bosch, Miro, le Titien furent des compagnons de vacances très impressionnants... Comment passer sous silence le choc de la vision du Guernica de Picasso au musée de la Reina Sofia ? Don Quichotte et Sancho Panza m'ont également fait l'honneur de leur présence symbolique... J'ai même assisté au défilé militaire de la fête nationale espagnole du 12 octobre, alors que je n'ai jamais mis les pieds au 14 juillet...
Après ça, allez à la FNAC vendre des CD de Benabar ou de Julien Clerc !!!
Olé y viva España !

PS : Comme un fait exprès, mon hôtel, situé en face du musée du Prado, était à deux pas de la Cinémathèque espagnole (dont une photo est disponible en illustration de cet article)... Ironie du sort ? En outre, la rétrospective Mario Monicelli (dont je me suis tapé une bonne dizaine de films ce printemps à Paris) y était programmé...


La façade art déco de la Filmoteca española vaut le détour à elle toute seule

Le Temple de Debod a été offert à l'Espagne par l'Egypte en remerciement d'aides pour des fouilles en 1971

La Plaza de toros de Las Ventas est la plus grande arène d'Espagne, celle où les plus grands toreros ont planté leurs banderilles. Je ne suis pas fan de corridas, mais passage obligé en Espagne pour supporter le taureau...

Les tours Kia en haut du Paseo de la Castellana et la place de Castille... L'architecture moderne côtoie les monuments traditionnels.

La statue de Don Quichotte (avec moi à la place du fidèle Sancho Panza) devant le monument à Cervantès sur la place d'Espagne

Moi dans les tribunes du stade Santiago Bernabeu à l'occasion du match Real Madrid-Espanyol de Barcelone... J'y étais !

lundi 29 septembre 2008

Paul Newman (1923-2008)

Un nouveau géant est parti... Un immense acteur, doublé d'un grand pilote, triplé d'un homme engagé et quadruplé d'un saucier caritatif avisé... Comme les images valent mieux qu'un long discours, quelques affiches de ses films les plus mémorables (en tout cas ceux que je préfère...)
So long, Paul !

Double hommage à Paulo et au grand Scott Joplin, l'auteur le moins connu de la musique la plus connue, The entertainer, l'inventeur du ragtime, mort dans la misère en 1917. On a rien vu de tel depuis Guillaume Tell (ou Diane Tell), dixit Mimiche...


Découvrez Scott Joplin!












vendredi 26 septembre 2008

Actors Studio

Dans la série "On a tout essayé", on demande l'acteur... Faites la queue pour les autographes et ne bousculez pas, y en aura pour tout le monde... J'ai tourné dans un film de Resnais ! C'est mon passeport pour une gloire éternelle (même si je n'ai vu aucun de ses films ultérieurs à L'Année dernière à Marienbad qui date quand même de 1963) Je me retrouve donc mardi dernier derrière le théâtre du Rond Point pour le tournage d'une scène de figuration dans le très attendu film d'Alain Resnais (je sais, j'en fais des tonnes !) Il y avait des professionnels de la figuration qui écument les tournages dans le vain espoir d'être repérés par un réalisateur clairvoyant pour jouer dans un hypothétique film... Sans vouloir être rabat-joie, je n'y crois pas une seule seconde Cette situation n'existe précisément que dans les films... Pygmalion est mort depuis longtemps ! Bref, situation assez cocasse où certains figurants se demandaient où ils s'étaient déjà rencontrés. Extrait :

- On s'est pas déjà rencontrés ?
- Votre visage me dit quelque chose en effet...
- C'était pas sur un tournage ?
- Peut-être... J'étais sur le Julie Lescaut la semaine dernière et la pub Madrange celle d'avant... Je jouais le rôle du citron...
- Vraiment ? Moi j'ai auditionné pour le rôle du sombrero de Pepito pour sa dernière campagne de pub...
- Mon agent m'a proposé le rôle du poncho, mais j'ai refusé.
- Vous avez des projets en ce moment ?
- Rien de bien affriolant ! Je suis sur le prochain Kassovitz, puis sur le De Caunes, avant d'enchaîner sur la prochaine série de l'été de TF1...

Pour le film de Resnais, il fallait juste marcher au milieu de passants. Le chef op' filmait les pieds des piétons avant de s'arrêter sur ceux du personnage principal (en l'occurrence Sabine Azema, présente sur le plateau bien que non concernée par la scène) que le spectateur va découvrir pour la première fois... Marcher. La chose la plus naturelle au monde. Comme respirer. On m'a filé 67,82 euros bruts pour faire la chose la plus naturelle au monde. Pourquoi ? parce que ça va être gravé sur une pellicule, projeté sur la surface blanche d'un écran, vu par des spectateurs concentrés autant sur leur immense pot de pop corn que sur le film qu'il regarde...
Mais il fallait faire ce boulot sérieusement. On est pro ou on ne l'est pas (moi, en l'occurrence, je ne le suis pas, mais j'aime à penser que je le suis... c'est une part du boulot d'acteur de simuler un certain professionnalisme dont on se réclame à tout va, alors que si un comédien était VRAIMENT professionnel, il fermerait sa gueule et ne ferait pas de caprice de gosse attardé pour obtenir un semblant d'affection) La concentration était donc aà son point culminant...Mes pieds allaient entrer au Panthéon (et non au pantalon) du Septième Art. J'ai donc chaussé ma paire de chaussures Kenzo que je ne sors que pour les grandes occasions... Après ça, on va dire que mes chevilles vont enfler... Plusieurs prises furent nécessaires. Nous devions marcher sur différents tempos.
Alain Resnais était sur le plateau, mais la figuration était réglé par ses assistants. Il était sous une tente à visionner le résutat sur un moniteur et à donner son avis à ses assistants qui répercutaient l'information auprès de la main d'oeuvre. Une chose m'a marqué particulièrement : il est vieux et il fait son âge. 82 ans. C'est le Nestor du cinéma français. Dans les photos, il apparaît comme un sage aux cheveux blanchis par le temps et le visage invariablement lisse. Il est plutôt bien conservé pour son âge, mais ses traits laissaient trahir une espèce de lassitude liée au temps qui lui donnaient une apparence de fin de vie. J'avais la sensation étrange d'être en face d'un réalisateur sentant que cette scène pouvait être la dernière qu'il devait jamais tourner alors qu'il a fait ça toute sa vie... Je ne sais pas à quoi il pensait à la fin de la dernière prise, mais j'ai capté dans son regard comme une forme de mélancolie. La moue songeuse d'une personne qui sait intimement à ce moment-là qu'il risque d'avoir réalisé la dernière scène de son dernier film. Je lui souhaite évidemment d'en faire d'autres (y a pas assez de grands réalisateurs français pour qu'on puisse se passer d'un talent comme le sien), mais j'ai la conviction d'avoir assisté au crépuscule d'un Dieu, au dernier rugissement du lion qui s'apprête à rejoindre le cimetière des éléphants (les félins y ont toute leur place... après tout, qui est le roi de la jungle ?) au côté des illustres réalisateurs qu'il vénère tant...
En tout cas, bon courage, Alain !

dimanche 21 septembre 2008

On connaît la chanson

Mesdames et messieurs les lectrices et lecteurs assidus de ce blog, sachez que vous êtes en train de lire la chronique d'une future star. Je vais en effet faire mes débuts à l'écran sous la direction éclairée d'un des plus grands cinéastes français vivants : Alain Resnais. Je sais que je raconte beaucoup de conneries dans ces colonnes (elles sont d'ailleurs faites pour expulser le trop plein de conneries qui me composent et qui m'environnent), mais là promis, juré, craché, je ne déconne pas...
Flash back. Je me rends à la Cinémathèque jeudi soir pour voir un film de Mitchell Leisen qui m'a été chaudement recommandé par une personne dont les recommandations sont plutôt fiables (ce qui n'est malheureusement pas le cas de tout le monde... combien de fois ai-je eu l'intense pulsion d'étrangler un critique ou une connaissance qui me vantait un film à grands renforts de "il faut absolument que tu ailles le voir"...). J'étais pourtant crevé par une heure de piscine en eaux troubles, et cinq heures de caisse à la FNAC, le tout après une nuit blanchâtre où je n'ai trouvé le sommeil que deux heures la veille. Mais je prends mon courage à deux mains (passion, quand tu nous tiens !)et je vais à la séance de 21 heures voir Les Nuits ensorcelées (Lady in the dark -1944) avec Ray Milland et Ginger Rogers, une comédie qui tente l'improbable association entre la psychanalyse et les numéros chantés composés par Kurt Weill et Ira Gershwin. Le personnage interprété par Gingers Rogers est la directrice d'une revue de mode en proie à une dépression nerveuse et incapable de prendre une décision (elle m'a rappelé moi, qui panique lorsqu'il faut faire un choix entre deux boîtes de petits pois dans les rayons d'un supermarché...) Le film est brillant, enlevé, quoiqu'un peu décousu...


Dans la salle, je rencontre un de mes anciens professeurs de cinéma, auteur d'un ouvrage intiulé L'Atelier d'Alain Resnais et ami de longue date du cinéaste. Les deux compères ont une passion sans bornes pour Kurt Weill et les grands compositeurs américains tels que Stephen Sondheim ou Gershwin. Nous assistons à la séance ensemble et à la fin, François me dit que sont présents parmi l'assistance la productrice exécutive et le directeur de production du dernier film de Resnais, Les Herbes folles, auquel il a assisté en tant qu'observateur privilégié. Nous nous retrouvons à dîner dans une gargote près du POPB où NTM donnait un concert. A la fin du dîner le dir de prod me propose de faire de la figuration sur le film. J'accepte donc enthousiastement.
Le lendemain, je reçois un coup de fil de la personne chargée de la figuration à la production qui me fait part de ses desiderata concernant mon habillement. Il m'indique mon rôle : je dois marcher devant un théâtre et seuls mes pieds seront filmés. Moi qui fait un complexe sur cette partie de mon corps, je suis servi ! Au moins, cette expérience me débarrassera de ses encombrants complexes... Ce n'est pas tous les jours que le plus grand chef opérateur français, Eric Gautier (qui a dernièrement signé la lumière du superbe film de Sean Penn, Into the wild), filme vos panards. Je suis sûr que les semelles Scholl et les chaussures André me contacteront pour leur prochaine campagne de publicité...
Bref, je dois vous quitter, car j'ai un texte à apprendre... Vu mon cachet de 67,92 bruts (en plus, je suis payé... je ne me suis pas imaginé une minute qu'on puisse me payer pour assister en live au tournage d'un film d'Alain Resnais, le réalisateur d'Hiroshima mon amour, Muriel, Mon oncle d'Amérique ou L'Année dernière à Marienbad), je n'ai pas intérêt à me louper... Pourvu que je ne joue pas comme un pied...




La Vie est un roman n'est certes pas son meilleur film, ni le plus connu... mais il y a Vittorio Gassmann...

jeudi 18 septembre 2008

Gomorra


Le film choc de l'été est italien : Gomorra, de Matteo Garone, justement récompensé du Grand Prix du festival de Cannes. Cette plongée réaliste dans les arcanes de la camorra, la redoutable mafia napolitaine, est absolument passionnante. La construction à la Traffic de Soderbergh mêle plusieurs destinées en même temps. Cette choralité permet d'illustrer l'omniprésence de la camorra dans la société italienne, de la haute-couture au traitement des déchets en passant par leur fond de commerce, le trafic de drogue et d'armes. Ce film prend le contrepied de la mythologie "coppolo-scorsesienne" dans laquelle les criminels étaient sapés comme le Prince de Galles et répondait à un code d'honneur bien établi. Garrone tord le cou à cette imagerie en montrant des mafieux mal rasés, puant la transpiration, habitant dans des taudis et fringués comme des prolos du dimanche. Il règle aussi leur compte à deux gamins sécessionnistes qui voulaient faire bande à part en se proclamant de Tony Montaana, le héros du Scarface, de De Palma, mythe parmi les mythes. Une rafale de mitraillette à travers le corps en guise de leçon pour montrer à ces garnements que le système ne pardonne pas. Scarface est mort, la criminalité organisée ne D'autre part, les scènes ont été filmées à Scampia, un quartier du Nord de Naples, la plus grande surface de trafic de drogue à ciel ouvert en Europe, ce qui confère un réalisme surprenant à ce grand film que n'aurait pas renié Francesco Rosi qui en son temps a dénoncé la spéculation immobilière à Naples dans Main basse sur la ville (1963).


Découvrez Pino Di Modugno!


Dans ma précédente vie de bloggeur, j'avais évoqué un ouvrage qui m'avait marqué : Cosa nostra, de John Dickie, qui décrivait les mécanismes de la mafia sicilienne depuis ses origines. J'ai profité de l'été pour continuer mon incursion dans la criminalité organisée italienne en me plongeant dans le passionnant ouvrage de Roberto Saviano, Gomorra, qui constitue un indispensable complément au film. Dans ce livre, les révélations succèdent aux scoops grâce à l'enquête rigoureuse d'un journaliste napolitain de 29 ans qui s'est attiré les foudres de la camorra. Les parrains de l'organisation ont juré sa perte et il doit déménager régulièrement afin d'éviter que son sang soit répandu dans un trottoir napolitain. Son enquête donne une réelle idée de la puissance économique et criminelle d'une des mafias les plus violentes du monde et montre à quel point elle est indissociable de la ville de Naples. La description de la guerre entre clans en 2004 est impressionnante. A voir, à lire et à recommander !

mercredi 17 septembre 2008

Christophe Malavoy

Christophe Malavoy : La plus anonyme des célébrités (à moins que ce ne soit le plus célèbres des anonymes) à être passée à ma caisse. Tellement (in)oubliable que je ne l'ai pas mis dans la liste précédente... Il a fallu qu'il me présente sa carte FNAC pour que je puisse mettre un nom sur son visage qui me disait quelque chose. En lisant son patronyme, j'ai étouffé au fin fond de ma gorge un peu amène : "Ah, vous êtes encore vivants ! Je croyais que vous étiez mort !" Moi qui ai connu les années 80 (et même la seconde partie des seventies), je me souvenais vaguement des films dans lesquels il avait officié : Ma femme s'appelle reviens, La Balance (avec un excellent Philippe Léotard), Souvenirs, souvenirs ou encore Péril en la demeure. Il a ensuite sombré dans l'oubli au tournant des années 90, c'est-à-dire dans la télévision et le théâtre...
A bientôt pour de nouvelles stars oubliées ! Petit rappel : je suis caissier à la FNAC, pas gardien de cimetière...

samedi 13 septembre 2008

VIP

Certaines personnes courent après les stars pour arracher un morceau de signature sur un bout de papier... Moi, les stars viennent vers moi en venant faire leurs courses à ma caisse... Enfin, stars... si je puis m'exprimer ainsi ! Il m'est arrivé de croiser dans les coursives de la FNAC un François Fillon (lorsqu'il était ministre de l'Education Nationale) ou une Muriel Robin (impressionnante de laideur dans la vie réelle... remarquez, dans la vie fictive aussi) lorsque j'étais un simple consommateur, mais depuis que je suis derrière ma sentinelle, quelques noms sont venus faire chauffer leur carte American Express dans ma caisse. Voici une petite liste :

- Paul Amar a fait les soldes au BHV Homme. Mes jeunes collègues de caisse le regardaient en se disant : "Mais où diable ai-je donc vu cet homme ! son visage me dit quelque chose..." Puis, elles se tournaient vers moi avec un regard interrogateur. Je leur réponds que c'est un promoteur de boxe qui souhaitait arranger le combat du siècle entre Bernard Tapie et Jean-Marie Le Pen (jamais j'aurais pensé que j'écrirais le nom de cette souillure dans mon blog immaculé de fascisme). Après avoir réglé, il s'est enquis de la direction des toilettes. J'avais l'impression qu'il me posait une question géostratégique de la plus haute importance. J'avais envie de lui répondre qu'il fallait franchir 2 étages supplémentaires par un escalator gardé par deux gardes frontières ossètes qui veillent jalousement sur le respect de leur territoire et qu'il fallait entamer des pourparlers au plus haut niveau de la diplomatie du BHV pour y accéder lors d'une réunion de crise.

- Frédéric Mitterrand est venu acheter des guides sur l'Italie. Il vient d'accéder à la direction de la Villa Médicis à Rome et désirait sûrement en savoir plus sur les bars sympas de Rome. Il aurait dû demandé au caissier. Je lui aurais filer plein de bons plans... Très sympa, très doux et très patient... J'adorais ces émissions, notamment Les Amants du siècle. Celle consacrée à Fellini et Masina m'a impressionné. Quant à celle qu'il a dédié à Igor Stravinsky et Elsa (je me souviens plus de son nom de famille) m'a littéralement donné le goût des ballets russes (pas au point cependant d'enflier pointes et tutu) J'ai aussi beaucoup aimé son ciné-club qui m'a fait découvrir des films tels que Comme un torrent de Vincente Minnelli, Mirage de la vie, de Douglas Sirk, Le Pigeon, de Mario Monicelli, L'homme aux cent visages et Le Fanfaron, de Dino Risi, Drame de la jalousie, d'Ettore Scola ou encore Les Dames du bois de Boulogne, de Robert Bresson) Il avait eu aussi le bon goût de mettre le thème principal de Taxi driver en générique du ciné-club. Seule erreur de parcours : son soutien à Nicolas Bruni-Sarkozy...


Découvrez Bernard Herrmann!


- Vincent Elbaz a acheté un écran plat dernier cri pour regarder ces exploits dans La Vérité si je mens. Il a l'air désagréable et un brin prétentieux. J'avais le sentiment qu'il jouait un rôle de dur qui n'était absolument pas naturel... Attention aux règlements par chèque qui laissent apparaître l'adresse du client...

Mais, à mes yeux, les véritables stars qui sont passés à ma caisse sont les ami(e)s qui sont venu(e)s me rendre visite à ma caisse, j'ai nommé Claire, Cyrielle, Charlene, Amélie, Mimiche et Boboche. Voici un vrai casting !

vendredi 5 septembre 2008

Mitchell Leisen

La Cinémathèque Française a un immense mérite : elle sort certains réalisateurs injustement rejetés aux oubliettes de l'Histoire pour les remettre au goût du jour grâce à une rétrospective complète. Mitchell Leisen est un de ces metteurs en scène dont le nom n'évoque pas grand chose, y compris auprès des cinéphiles de moins de quarante ans. Ancien costumier, notamment aux côtés de Cecil Blount de Mille (le B. signifie Blount, si vous voulez épatez vos amis lors de soirées frime), il a réalisé de nombreuses comédies avec les plus grandes (et plus belles, ce qui va de paire quand on évoque les années 40) comédiennes de l'époque. Ses dialogues étaient empreints d'une forte charge érotique (si vous croyez que vous allez assister à des orgies ou des parties de jambes en l'air endiablées, passez votre chemin...), même si Leisen se démarquait des auteurs passés à la postérité comme Billy Wilder, Ernst Lubitsch ou Preston Sturges. Il était si renommé dans les années 30-40 qu'il pouvait permettre de griffer ses films de sa propre signature au générique, privilège accordé aux seuls Hitchcock, Capra et De Mille.
Pour ma part, j'ai déjà vu Jeux de mains (avec la sublime Carole Lombard), Remember the night (avec la charmante Barbara Stanwyck), un modèle de mélodrame intitulé A chacun son destin (avec l'exquise Olivia de Havilland), La Dangereuse aventure (avec la pimpante Claudette Colbert), Les Anneaux d'or (avec la charismatique Marlene Dietrich) et le médiocre Masquerade in Mexico (avec la flamboyante Dorothy Lamour). D'autres films devront bientôt suivre comme La Porte d'or, La Baronne de minuit, Boulevards de Paris, La Duchesse des Bas fonds et L'Aventure vient de la mer, ces films les plus renommés... Même remarque que pour Spike Lee : les accompagnateurs sont les bienvenus... Pour le programme, cliquez ICI... En attendant, une salve d'affiche pour vous mettre l'eau aux babouches...