vendredi 23 novembre 2007

Dans la vallée d'Elah


Tommy Lee Jones ! La sobriété est de rigueur (c'est le cas de le dire) pour exprimer sa performance dans le dernier film de Paul Haggis, Dans la vallée d'Elah. du meilleur acteur est toujours Une sobriété à l'égale de sa retenue dans son interprétation. Prononcer son nom suffit ! Espérons que la bouche de Helen Mirren (le saviez-vous ? le récipiendaire de l'Oscar est généralement l'actrice ayant reçu l'Oscar de la meilleure interprétation féminine l'année précédente...) formera les 4 syllabes qui composent son patronyme lorsqu'elle décachettera l'enveloppe qui recèle le nom du winner of the best actor academy award et donnera un petit frère à celui qu'il a obtenu pour son second rôle Le Fugitif en 1993 (à ce sujet,.le terme best supporting actor est plus gratifiant que son injuste traduction française "meilleur second rôle" qui a une connotation péjorative...) Son visage est un paysage sur lequel se reflète des sentiments infiniment nuancés. Si je devais utiliser une métaphore moins poétique, je dirais que son visage est plus fripé que le cul d'une vieille. Chaque ride raconte une histoire. Les cernes sous les yeux (on aurait dit un champ labouré) sont plus efficaces que n'importe quel dialogue, aussi brillant soit-il, pour faire passer la douleur d'un père, l'expérience désabusée d'un ancien militaire, sa méfiance vis à vis des autorités... Comme le disait si bien Maxwell, ce n'est pas la peine d'en rajouter (les fidèles lecteurs de cette tribune penseront que je radote en utilisant à nouveau cette formule, mais elle est tellement vraie) Clint Eastwood, pour qui Paul Haggis a écrit les scénarios de Million dollar baby, Flags of our fathers et Letters from Iwo Jima et qui fut le premier choix du réalisateur pour le rôle de Hank Deerfield, partage cette opinion selon laquelle le moins peut rapporter plus.
Au fait, autour de l'astre Tommy Lee Jones, tourne en orbite un film intitulé Dans la vallée d'Elah, une oeuvre évoquant le retour en permission des combattants américains en Irak. Sujet polémique s'il en est alors que le conflit est encore en cours actuellement. Le film fait partie de cette vague de films politiques américains critiquant l'absurdité de cette guerre construite sur les mensonges de l'administration Bush qui a envoyé les propres enfants de l'Amérique dans un conflit créé pour des intérêts particuliers. La présence de Susan Sarandon dans ce film doit autant à son talent qu'à son engagement politique de longue date au côté de son mari Tim Robbins. Quant à Charlize Theron, elle prête son joli visage (qu'elle présente sans fards, ni maquillage) et son talent à un agent de police chargé de mener l'enquête sur la disparition d'un soldat en permission aux côtés du père du présumé déserteur.

Petit aparte. A chaque fois que je vois un film engagé, la musique de Bloodhound gang retentit à mes oreilles. Fire waterburn a été utilisé par Michael Moore dans Bowling for Columbine et me semble particulièrement adaptée pour qualifier les errements américains actuels.





The roof, the roof is on fire
The roof, the roof is on fire
The roof, the roof is on fire
We don't need no water, let the mother fucker burn
Burn mother fucker, burn


Je vais à présent convoquer John Ford en conclusion de ce billet pour rendre hommage à Tommy Lee Jones. Lors d'une interruption de tournage d'un de ses films (je ne me souviens plus lequel) provoquée par la pluie, son assistant lui demande ce qu'il comptait faire. Ford lui répond alors : "Je vais filmer la plus belle chose qui existe : le visage d'un homme." La phrase n'est pas exacte car extraite des limbes de ma mémoire gruyère, mais est assez éloquente.

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