dimanche 23 décembre 2007

Bee Movie




Dans le film, Sheryl Crow s'y colle pour chanter cette somptueuse chanson des Beatles... Mais si j'avais commis le sacrilège de proposer cette version, l'éminent Mimiche, le plus grand spécialiste mondial des 4 de Liverpool après sir Paul Mac Cartney et Ringo Starr (et encore, avec ce dernier, il y a match) ne m'aurait plus jamais adressé la parole jusqu'à ce que je fasse acte de pénitence en faisant à pied un pèlerinage à Liverpool en plein hiver.
Il en connaît même plus sur le groupe que John Lennon et George Harrison qui se sont retirés des affaires respectivement en 1980 et 2003.


Noël est une période propice pour les films d'animation en tout genre, surtout ceux qu'on peut savourer en famille. Bee movie est précisément le type de film d'animation (pardon pour la répétition, mais je n'ai pas trouvé de synonyme adéquat... de toute façon, je suis trop crevé pour chercher un autre terme... et oui, j'ai bossé ce dimanche au BHV !) qui ne répond pas à cette définition... tout du moins hors des Etats Unis d'Amérique. Je m'explique... Les lecteurs de ces articles (qu'ils en soient remerciés pour leur fidélité, leur intelligence supérieure et leur incomparable sex-appeal) savent que je suis un adversaire acharné de la VF (mais aussi de la version espagnole, hongroise, finlandaise ou indonésienne, bref des versions doublées en général... à l'exception notable des films doublés dans leur langage d'origine car post-synchronisés). Dans le cas de Bee movie (traduit par Drôle d'abeille, alors qu'il s'agit d'un jeu de mot signifiant à la fois "film de série B" et film sur les abeilles), la version doublée devrait tout simplement être proscrite, du moins en salle (je ne vais pas jouer les ayatollah, car le spectateur de DVD a le choix de la version qu'il entend regarder). L'humour de Jerry Seinfeld est si particulier et ancré géographiquement et culturellement qu'on perd toute la subtilité du film en le regardant seulement comme un simple divertissement.
Seinfeld est peu connu en France (j'ai fait le test dans mon entourage et j'ai eu droit au mieux à des "Connais pas" et au pire à des "il joue dans quelle équipe ?"). Pourtant, il s'agit d'une légende aux US & A, un des comiques les plus populaires outre-Atlantiques. A son palmarès figurent des spectacles de stand-up aux quatre coins des Etats Unis (digression : l'expression "aux 4 coins de l'Hexagone" m'a toujours fait marrer car un hexagone possède par définitions 6 coins), une série télévisée qui porte le même nom que lui Seinfeld dont la dernière émission a rassemblé devant leur poste de télévision 75 millions de téléspectateurs américains en 1998, une fortune estimée à 225 millions de dollars (sans compter les droits de rediffusion de la série qui peuvent rapporter jusqu'à 600 millions suplémentaires dans sa musette), 46 Porsche (dont une réplique de la Spider 1955 au volant de laquelle James Dean s'est cassé la pipe)... Seinfeld est l'héritier des grands comiques juifs new-yorkais tels que Lenny Bruce (
soit dit en passant, Lenny de Bob Fosse avec Dustin Hoffman, retraçant le parcours de Lenny Bruce, est un chef d'oeuvre) et de Woody Allen. Un comique qui repose sur la situation, l'autodérision (notamment à travers le thème de l'argent auquel est spontanément associé le Juif) et l'enchaînement des bons mots. En France, son admirateur numéro un s'appelle Gad Elmaleh qui double le personnage du film dans sa version française.
Bee movie
ne déroge pas à cette règle, même si elle est adaptée à l'univers sans limites du film d'animation. Il y a même un regard caméra qui s'apparente à une adresse au specateur dans une salle paumée du Kentucky dans laquelle Seinfeld se produit devant un public hostile (contrairement à son cousin éloigné le one man show, le stand up est un combat entre le comique et le public, celui-ci possède le droit de vie ou de mort, telle la foule d'une arène de gladiateurs, sur le comédien en choisisaant de ne pas rire aux vannes et de manifester sa désapprobation à haute voix). L'histoire d'une abeille qui traduit en justice le genre humain pour exploitation abusive du miel produit par ses congénères offre le prétexte à Seinfeld (qui a écrit, produit le film et prêté sa voix à Barry, le personnage principal du film) d'une heure et demie d'un spectacle frénétique dans lequel le calembour, bien qu'omniprésent, se fond dans un univers cinématographique. Le pire, c'est que cette histoire est crédible... Aux Etats Unis, il y a une branche du droit américain exclusivement consacré aux droits de nos amies (?) les bêtes. Typiquement américain, j'vous dis...
Mais on s'en fout... Nous en France, on a Maya l'abeille...


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