vendredi 7 décembre 2007

Money for nothing



Demain, je me lance dans le grand monde en grandes pompes... Le BHV Rivoli, fleuron du centre de Paris depuis la triste disparition sans fleurs ni couronnes de la Samaritaine (paix à son âme), m'ouvre ses portes afin de collecter les sous patiemment économisés d'une clientèle avide de produits de loisirs ou de consommation. Un monde fou à satisfaire rapidement lors du passage en caisse et des crises à gérer avec certains pète-sec, pisse-vinaigre et autres peine-à-jouir au faciès bloqué.
Et le plus étonnant dans tout ça, c'est que je serai payé... Vous allez me rétorquer qu'il n'y a rien de plus naturel et que tout travail mérite salaire. Cet adage ne se vérifie pas (toujours) dans l'univers merveilleux du cinéma. Comme si le simple fait de bosser dans ce milieu à paillettes (encore que les paillettes ne sont pas nombreuses en court métrage) tenait lieu de salaire... Sans parler des horaires de malade en tournage, du travail de nuit ou de week-end et autres contrariétés de ce genre. La passion est un moteur qui permet d'avaler ce genre de couleuvres. La nécessité de se constituer un réseau, de se forger une expérience et d'avoir une bande démo pousse les nouveaux entrants à accepter de travailler sans rétribution autre que les défraiements divers. L'économie des films de plus en plus précaire incite malheureusement à recourir de plus en plus souvent aux stagiaires conventionnés ou au travail non rémunéré. Pour ma part, je ne touche pas un seul kopeck sur mes articles. Il s'agit d'un investissement sur une éventuelle (qui peut par définition ne jamais arriver) collaboration dans les organisations visées. C'est un pari.
Francis Ford Coppola disait récemment que le cinéma devait être une activité de loisirs et qu'un travail alimentaire devait fournir des moyens de subsistance. Il faut faire comme les grands écrivians russes du 19ème siècle, disait Francis Ford, qui avaient un job en plus de leur activité romanesque. Il est sympa, le père Francis, mais tout le monde ne possède pas des vignes dans la Napa Valley en Californie afin de lui assurer des revenus de multimillionnaire. Il peut donc financer ses films en toute indépendance vis à vis de Hollywood et avoir une posture d'artiste pur.
Note à moi-même : penser à aller voir L'Homme sans âge avant qu'il sorte des exclusivités.


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