dimanche 20 janvier 2008

Gustave Courbet au Grand Palais


J'ai fait ma première sortie culturelle parisienne de 2008 la semaine dernière (si j'excepte une pige à la caisse au rayon librairie du BHV) : je suis allé voir l'exposition consacrée à Gustave Courbet au Grand Palais. C'est sans aucun doute une des meilleures expos que j'ai vu depuis fort longtemps... depuis celle qui a été dédiée à Georges de la Tour en 2000. Il y a match aussi avec celle sur Magritte que j'ai vue à Rome en 2001 (ça fait classe de dire qu'on va voir des expos à l'étranger !)
On (le fameux "on", celui qui sait tout et qui se permet de donner des conseils sans qu'on le lui demande) m'en avait dit le plus grand bien. Il fallait que je la rate sous aucun prétexte. J'ai bien fait d'écouter "on" La construction thématique témoigne de la façon dont il a révolutionné (une révolution de velours, presque invisible) certains genres (le portrait, la scène de paysage, la chronique, le nu et les scènes de chasse). Ses paysages annoncent presque Cézanne. Sans Courbet, point d'impressionnisme... Il fallait passer par le réalisme avant de déconstruire, surtout à une époque où la photographie commençait à libérer les peintres du carcan de la ressemblance. La mimesis est dépassée au moyen de détournement des règles picturales (une scène intime dans les dimensions d'un tableau historique pour Un enterrement à Ornans par exemple), ce qui lui a valu de se faire refouler à plusieurs reprises des salons de peinture.
La salle des tableaux érotiques ressemblent à un peep show dans lequel des photos de l'intimité velue de femmes est exhibée au regard du spectateur. L'Origine du Monde y trône dans toute sa splendeur en compagnie de toiles quasi-saphiques ou de nu lascif. L'histoire de ce tableau est remarquable. Il a appartenu à Lacan et a été retrouvé chez Sylvia Bataille (qui a joué dans Partie de campagne, le film inachevé de Jean Renoir en 1936), épouse de Geoges Bataille après bien des pérégrinations. Notre monarque absolu, tsar de toutes les provinces de France, Nicolas Ier, a fait une visite privée de l'exposition (Carla Bruni-Tedeschi ne l'a pas accompagné, car elle est réservée seulement pour le château de la Belle au Bois Dormant ou le space-mountain à Disneyland Paris) et s'est fait photographier devant la moitié des toiles (il y en a quand même plus d'une centaine), sauf devant ce pubis lui rappelant peut-être un peu trop celui de sa dulcinée...



Pourquoi Je t'aime moi non plus ? Une chanson érotique et anticonventionnelle, symbole de l'incompréhension et du malentendu, représente bien, à mon sens, l'oeuvre de Courbet. En plus, ça faisait longtemps que j'avais envie de la caser quelque part.

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