mercredi 16 mai 2007

Boulimie


En ce moment, je me fais actuellement une cure vitaminée de films français pré-Nouvelle Vague. Vous avez bien lu, fidèles lecteurs, de films français... Je mange du noir et blanc aux trois repas. Ma frénésie est telle que je regarde au moins un film par jour. Une question me trotte dans la tête : comment ai-je pu passer à côté de tels chefs d'oeuvre ? Je ne me rendais pas compte des merveilles que j'avais sous les yeux. Mon père et mon frère adorait ces films, donc je devais les détester... Logique aussi stupide que celle des jeunes Turcs qui fustigeaient ce cinéma de papa... Il y a pourtant tout dans ces films : des comédiens extraordinaires, des scénarios soignés, des histoires qui tiennent la route, une richesse thématique et artistique, de l'audace dans la mise en scène... Bref, tout ce qui manque dans le cinéma français actuel... Je viens de voir Goupi Mains Rouges de Jacques Becker (1942), un psychodrame familial très noir dans le milieu de la paysannerie. Tous les travers humains sont décrits, de la cupidité à la violence, en passant par l'abus de pouvoir. On se croirait dans un roman américain d'Erskine Caldwell agrémenté de la mesquinerie propre à certains milieux ruraux français. Et dire que je pensais que c'était une comédie ! Le titre m'a induit en erreur... Je suis impatient de découvrir à présent Falbalas, une comédie douce amère du même Jacques Becker sur le milieu de la mode.
Par contre, il y a quelque chose qui me fait rire dans ces films, ce sont les prénoms des jeunes filles. Tu vois apparaître une femme très attirante qui répond au patronyme de Hortense, Micheline ou Lucienne. Je ne peux pas m'empêcher de penser à une grand-mère se déplaçant en déambulateur... Les hommes ne sont pas en reste, avec les Nestor, Eugène ou Anatole, des prénoms qui peuplent les maisons de retraite...



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