Légion d'honneur

David Lynch a reçu les insignes de la Légion d'honneur des mains du Président éclairé de notre glorieuse nation Française qui s'apprête à gagner la Coupe du Monde de rugby après avoir démoli les All Blacks à Cardiff... En ce moment, la breloque s'attrape facilement (Billy Wilder a jadis comparé les Oscars à des hémorroïdes, puisque n'importe quel trou du cul peut en avoir). Sarko est un président tellement people qu'il ferait n'importe quoi pour claquer une bise à des célébrités. Pour croiser Lynch, c'est un bon plan d'occuper la fonction de chef de l'Etat. Je vais me présenter aux prochaines élections pour élever (Sarko a trouvé un moyen de s'élever autrement qu'avec des talonnettes) le tout Hollywood au rang de Chevalier, d'Officier, de Maître Suprême, de Prince des Apôtres ou de Commandeur des Croyants... Pas mal, le programme !!! Il y a cependant un problème : avant Lynch, les précédents récipiendaires notables étaient Steven Spielberg, Clint Eastwood ou Martin Scorsese. Woody Allen aussi a dû la choper. Il ne reste plus personne à décorer, donc à rencontrer. J'ai l'impression, dans ces cas-là, que la personnalité des réalisateurs apportent du prestige à la décoration, et non l'inverse...

Le Président a tenu à saluer chez Lynch "cette façon d'aller contraindre le réel pour aller chercher, derrière, une vérité." Il a dû se reconnaître dans ses films, puisqu'il manipule le réel pour dissimuler la vérité (surtout à ses amis qu'il a trahis à maintes reprises). Vu sous cet angle, cette décoration répond en effet à une certaine logique.

Bravo à Lynch !!!