The Air Is On Fire

Première constatation : David Lynch n'a jamais cessé de dessiner, d'avoir une activité artistique. Il a tout conservé. Mais la quantité suppose-t-elle forcément la qualité ? En l'occurrence, non. Certains ont même parlé de "foutage de gueule" en voyant des dessins gribouillées sur le premier support qui lui tombe sous la main : boîtes d'allumettes, sac à vomi, serviettes en papier, PQ, post-it, pages de scénarios, et j'en passe...
Les photos en noir et blanc retouchées montrent une influence évidente à Man Ray avec un noir et blanc contrasté à tendance fortement imaginative. La salle de la série des "Distorted nudes" est déconseillée aux personnes sensibles. Ces clichés de corps transpercés par des pénis géants ou déformés sont trop répétitifs pour obtenir l'adhésion.
Les peintures géantes sont plus intéressantes. Le mélange des matières et la présence d'écriture et de collages leur donnent un aspect très narratifs. C'est pour ça qu'elles me parlent. Elles se rapprochent le plus de son oeuvre cinématographique. Cependant, le double parrainage de Francis Bacon et Matthew Barney saute aux yeux, même si les thèmes et préoccupations sont personnels. La matière organique qu'il utilise le singularise volontiers (ses tableaux sont jonchés de jean, chemise, patte de poulet, chewing gums,...) Mais l'absence d'espoir et de "beauté" qui se dégagent de son oeuvre contribue à le rendre hermétique à mes yeux.
Je n'ai pas fait énormément de rapprochement avec ses films. La salle rouge miniature évoque bien sûr Twin Peaks ou Lost highway. Mais Eraserhead est sûrement le film qui reflète le mieux son activité artistique. Normal, c'est son premier film et son oeuvre la plus expérimentale...
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