Vol à la tire

Il ne fait pas bon laisser traîner ses ordinateurs et autres disques durs n'importe où quand on est un réalisateur génial et barbu... C'est que ça pourrait tomber entre des mains peu fréquentables... Francis Ford Coppola en a fait l'amère expérience la semaine dernière. Des cambrioleurs se sont introduit dans sa villa en Argentine où il tournait son dernier film pour s'emparer de ses ordinateurs. Volatilisés, les scénarios (pour ceux qui aiment jouer à "Des Chiffres et des lettres", le pluriel de scénario se dit aussi "scenari") de Francis Ford... Pas de sauvegarde de surcroît ! Bref, le drame... Dire qu'il n'a pas tourné depuis 10 ans et L'Idéaliste... J'ai eu une frayeur rétrospective en imaginant que des malfrats eussent mis la main sur les scénarios du Parrain ou d'Apocalypse now... Un frisson a parcouru mon échine en pensant que ces films auraient pu ne jamais être tournés en raison d'un bug de la machine à écrire, d'un incendie ou d'un acte de malveillance... Ce chefs d'oeuvre auraient pu ne jamais voir le jour. Imaginons un scénario catastrophe : tous les exemplaires du script de Taxi driver, de Martin Scorsese, brûlent et Paul Schrader (le scénariste) du film est atteint d'une perte de mémoire irrémédiable suite à un accident de plongée. Impossible de tourner le scénario, puisqu'il a disparu... Le film n'existe plus et des générations de spectateurs sont privées de ce film incomparable et essentiel. Heureusement que Paul Schrader ne fait pas de plongée sous-marine en apnée no limit...
Quelques jours après la mésaventure de Coppola, c'est au tour de Steven Spielberg de se faire piquer son disque dur contenant des images et des informations sur le dernier Indiana Jones (Indiana Jones et le Royaume du Crâne de cristal). Des voleurs se sont introduits dans les locaux d'Universal pictures pour perpétrer ce délit. Le responsable de ce vil larcin a été arrêté alors qu'il tentait de vendre son butin pour la modique somme de 2000 dollars. Même remarque que pour FFC : si le vol s'était produit dans les années 70 et 80, point de requins tueurs, de rencontres du troisième type ou de dinosaures de synthèse sur nos écrans... et le compte en banque de Spielberg serait beaucoup moins garni.
Pour éviter de voir des mauvais films pulluler sur nos écrans, il faudrait donc inoculer un dangereux virus dans les ordinateurs de certains scénaristes (des noms, des noms...) ou pirater leurs fichiers avant qu'ils ne les proposent aux producteurs. Vive le hacking !