samedi 1 novembre 2008

Quantum of solace



Quand un film sort en salles le vendredi en France, c'est que ça sent l'événement à plein nez, le film à ne rater sous aucun prétexte et qu'il faut voir immédiatement en sortie de groupe le jour même. Le dernier James Bond, Quantum of solace (dont le titre fait plutôt penser à l'ordre du jour d'un séminaire de scientifiques chargés d'étudier la question de la fission atomique), répond à cette catégorie. Impatience avant la projection, buzz positif sur Internet, un Daniel Craig annoncé au sommet de sa forme (manquerait plus qu'il ait une baisse de tension), un précédent opus de grande qualité (Casino royale figure parmi les épisodes les plus réussis de la saga), une James Bond girl venue du froid ressuscitant les fantasmes de la guerre froide, Matthieu Amalric en super vilain s'annonçant dans la lignée du Michael Lonsdale de Moonraker (dans le style acteur sérieux de film d'auteur intimiste français qui se confronte à l'espion costumé) : tous les ingrédients étaient réunis pour... une plantade munmentale et ça n'a pas loupé...
Au titre de la déception de l'année, Quantum of solace rivalise avec le pourtant mauvais Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal... The Dark knight, l'extraordinaire Batman réalisé par Christopher Nolan, peut dormir sur ses deux oreilles... Il détient encore le titre de meilleur film de l'année et de meilleure renaissance d'une franchise selon mon jugemnt divin purement subjectif.
Daniel Craig est certes crédible en espion qui tient plus du tueur à gages que du charmeur désinvolte à la Sean Moore et Roger Connery... Il est un acteur de grande classe et d'une forte intensité dans la lignée du Steve MacQueen auquel il ressemble physiquement... Bref, un des meilleurs acteurs actuels et sans doute un James Bond convaincant... Mais le scénario n'oppose que des scènes d'action en enfilade avec des situations convenues... Mais où est donc passé l'extraordinaire scène de poker de Casino royale dont l'intensité dramatique donnait encore plus de consistance aux scènes d'action qui l'entoure ? Je lance également un avis de recherche au sujet des James Bond girls. Le duo Olga Kurylenko-Gemma Arterton figure sûrement dans la fourchette basse. Eva Green avait ce charme crépusculaire et un glamour empreint de mystère... Et en plus, elle savait jouer, la bougresse ! Quant à Caterina Murino, elle vient parfois égayer mes rêves (fantasmes serait le mot le plus approprié...) les plus fous... Charme, glamour, sex appeal : tout ce que ne possède pas Olga. Le couple Craig-Kurylenko se cherche pendant tout le film sans parvenir à se trouver. La belle (?) ukrainienne au bronzage superficiel (on aurait dit qu'elle s'est passé le corps au cirage) est manifestement une erreur de casting. Son visage poupon, sa moue constante, son regard frondeur ne correspond pas à la fille d'un responsable sud-américain cherchant à venger son père assassiné. Elle ferait mieux d'aller minauder sur les courts de tennis avec ses consoeurs aux longues jambes Sharapova ou Kournikova. C'est bien beau de choisir un mannequin, mais encore faut-il qu'elle sache jouer un minimum la comédie. Les scénaristes, dont le talentueux Paul Haggis ci-devant scénariste de Million dollar baby et réalisateur de Collision et Dans la vallée d'Elah, ont sacrifié le tout technologique qui présidait aux destinées de l'agent secret le plus célèbre du monde, mais l'empilage des scènes d'action souffrent de la comparaison avec Jason Bourne et ne renouvellent pas le genre (bien que la séquence d'ouverture soit réussie).
Des choses à sauver dans ce James Bond ? Daniel Craig et Matthieu Amalric sont impeccables., les lieux sont toujours aussi évocateurs (je veux aller à Sienne...), le générique animé et c'est tout...
Le véritable moment de bravoure du film se situait en fait avant la projection... La séance était complète depuis quelques heures et je n'avais pas réservé de places au contraire de mes complices de sortie qui étaient plus prévoyants... Ma meilleure amie râlait et maugréait contre la Terre entière... Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, on se résoud à réserver une place pour le Woody Allen dans la même salle et de retrouver nos acolytes à la sortie du film... On dépasse donc la longue file des spectateurs détenteurs du précieux sésame pour se rendre à notre séance... Un de nos complices a eu une petite contrariété avec sa place réservée et est allé se plaindre auprès des personnes chargées de faire respecter l'ordre. Devant la cohue, on se faufile parmi la foule et on pousse jusqu'à la salle où le James Bond était projeté... Mon amie me disait : "Qu'est-ce qu'on fait ?" Avec toute la conviction qui me caractérise dans ce genre de situation, je lui réponds : "On y va..." Résultat des courses : on a vu le James Bond sans faire la queue en étant placée en tribune d'honneur, le tout sans avoir réservé des heures à l'avance. Du grand art ! Du coup, la soirée a été excellente... Cela m'a rappelé ma tendre adolescence pendant laquelle je resquillais pour aller voir les films... Parmi mes "victimes" de l'époque figuraient Tuer n'est pas jouer (The Living daylights), un James Bond avec Timothy Dalton...
Moralité : Bien mal acquis profite...


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