Anatomy of a murder
Panties, mot à ne pas pronocer dans l'Amérique de 1959. Otto Preminger a subi les foudres de la censure en mettant plusieurs fois la culotte dans la bouche de ses personnages dans Autopsie d'un meurtre, film qui inspire le titre de l'ouvrage de Pascal Mérigeau...
Comme quoi, la culotte, il faut la porter, mais pas l'évoquer. Et encore, si la culotte n'existait pas, on n'en porterait pas. Donc, les parties intimes des personnages seraient honteusement exhibés au vu et au su de tous... ce qui ne manquerait pas de faire bondir les Ligues de décence, garante des bonnes moeurs et de la vertu...
Blague à part, Autopsie d'un meurtre est le prototype du film à procès (j'aime beaucoup aussi Témoin à charge réalisé en 1957 par Billy Wilder avec Marlene Dietrich, Tyrone Power et Charles Laughton, et Douze hommes en colère de Sidney Lumet avec Henry Fonda) dans lequel James Stewart incarne un avocat sur le retour qui défend une jeune femme victime d'une agression sexuelle (celle qui portait la culotte objet de la controverse). Les cinéastes américains ont souvent posé leurs caméras dans les tribunaux afin d'exalter les grands figures de la plus grande démocratie du monde (Henry Fonda est un immense Abraham Lincoln dans Young mister Lincoln de John Ford), mais le bon Otto est plutôt intéressé par les luttes d'influence, les conflits d'intérêts, l'abus de pouvoir et la corruption latente, d'autant plus qu'il traite le thème d'une agression à caractère sexuel (je parle comme un magistrat maintenant, il faut que j'arrête de regarder Perry Mason).
Dans Tempête à Washington (Advise and consent, 1962), Preminger s'attarde sur les coulisses du pouvoir suprême des Etats Unis. Henry Fonda interprète le secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, récemment nommé par le Président, qui fera l'objet d'attaques acharnées par ses ennemis avant le passage en commission d'enquête chargée d'entériner ce choix.
On est loin de l'idéalisme de Frank Capra et John Ford, dont Otto emprunte les acteurs fétiches, James Stewart et Henry Fonda, dans des rôles à contre-courant de ceux qu'ils interprétaient dans l'Amérique du New Deal des années 30. Les temps changent... L'Amérique s'apprête à connaître une décennie de plomb avec l'entrée en guerre contre le Viet Nam, le combat pour les droits civiques des Noirs, les assassinats de JFK, RFK, MLK (Martin Luther King), MX (Malcolm X) Le cinéma de Preminger annonce donc en filigrane cette perte d'innocence de l'Amérique... et un cinéma politique et engagé va surgir sur les écrans sous l'impulsion de réalisateurs venant de la télévision (Sidney Lumet, Alan J. Pakula, etc...) qui arriveront à maturité dans les années 70.
Comme quoi, la culotte, il faut la porter, mais pas l'évoquer. Et encore, si la culotte n'existait pas, on n'en porterait pas. Donc, les parties intimes des personnages seraient honteusement exhibés au vu et au su de tous... ce qui ne manquerait pas de faire bondir les Ligues de décence, garante des bonnes moeurs et de la vertu...
Blague à part, Autopsie d'un meurtre est le prototype du film à procès (j'aime beaucoup aussi Témoin à charge réalisé en 1957 par Billy Wilder avec Marlene Dietrich, Tyrone Power et Charles Laughton, et Douze hommes en colère de Sidney Lumet avec Henry Fonda) dans lequel James Stewart incarne un avocat sur le retour qui défend une jeune femme victime d'une agression sexuelle (celle qui portait la culotte objet de la controverse). Les cinéastes américains ont souvent posé leurs caméras dans les tribunaux afin d'exalter les grands figures de la plus grande démocratie du monde (Henry Fonda est un immense Abraham Lincoln dans Young mister Lincoln de John Ford), mais le bon Otto est plutôt intéressé par les luttes d'influence, les conflits d'intérêts, l'abus de pouvoir et la corruption latente, d'autant plus qu'il traite le thème d'une agression à caractère sexuel (je parle comme un magistrat maintenant, il faut que j'arrête de regarder Perry Mason).
Dans Tempête à Washington (Advise and consent, 1962), Preminger s'attarde sur les coulisses du pouvoir suprême des Etats Unis. Henry Fonda interprète le secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, récemment nommé par le Président, qui fera l'objet d'attaques acharnées par ses ennemis avant le passage en commission d'enquête chargée d'entériner ce choix.
On est loin de l'idéalisme de Frank Capra et John Ford, dont Otto emprunte les acteurs fétiches, James Stewart et Henry Fonda, dans des rôles à contre-courant de ceux qu'ils interprétaient dans l'Amérique du New Deal des années 30. Les temps changent... L'Amérique s'apprête à connaître une décennie de plomb avec l'entrée en guerre contre le Viet Nam, le combat pour les droits civiques des Noirs, les assassinats de JFK, RFK, MLK (Martin Luther King), MX (Malcolm X) Le cinéma de Preminger annonce donc en filigrane cette perte d'innocence de l'Amérique... et un cinéma politique et engagé va surgir sur les écrans sous l'impulsion de réalisateurs venant de la télévision (Sidney Lumet, Alan J. Pakula, etc...) qui arriveront à maturité dans les années 70.
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