mercredi 4 avril 2007

Titres à rallonge

Si vous voulez faire des progrès en conjugaison, en ponctuation ou en syntaxe, je vous suggère d'étudier les titres de certains films français récents. Ils sont de plus en plus longs et alambiqués. Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents communistes, Comment je me suis disputé (ma vie sexuelle), De battre mon coeur s'est arrêté, Le quatrième morceau de la femme coupée en trois, Il a suffi que maman s'en aille..., Je vais bien, ne t'en fais pas, Ne le dis à personne, Pars vite et reviens tard : le pitch de ces films tient presque dans les quelques lignes du titre. Il faut s'appeler maître Capello pour respecter les accords de conjugaison et les règles de pluriel. L'impératif et le subjonctif présent sont de mise. Pour peu qu'on tombe sur une hôtesse de caisse (c'est le terme officiel pour qualifier les caissières de cinéma) dure d'oreille, vous en êtes quitte pour répéter à de nombreuses reprises l'interminable titre en question. Si en plus, l'hôtesse de caisse est pointilleuse et ne donne pas le précieux sésame tant que la mention du titre ne sera pas expurgée des inévitables erreurs de syntaxe qui ne manqueront pas de se former, les queues devant les cinémas s'allongeront proportionnellement aux titres de ces films (même si ce n'est pas forcément pour voir les films sus mentionnés...).
A mon sens, le titre d'un film est la première chose que l'on sait d'une oeuvre. C'est une marque de son identité. Quelque part, c'est l'équivalent de son prénom. On n'imagine mal un réalisateur français appeler son enfant Jean-François-Henri-Camille-Louis-Marie-Bertrand-Galouzeau-de-Villepin-de-Montmorency-sous-bois... Je vous raconte pas le temps que durera l'appel dans les écoles... On ne peut décidément pas nier qu'il existe bel et bien une exception française...

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