Fritz Lang
Il arrive souvent arrivé qu'un film, une musique ou une oeuvre d'art vous accompagnent tout au long de votre vie et apparaissent à des moments importants de votre vie (une rencontre amoureuse, une rupture, un décès, que sais-je encore...) sans crier gare. C'est la magie de l'art que de provoquer des sensations que l'on peut relier à soi dans un rapport intime. Combien de cinéastes et de films ont été injustement et impitoyablement mis au ban de mon étagère à DVD (près de 250 titres tout de même) à cause d'un prof de fac dont la tronche ne me revenait pas lors de mes études de cinéma avant d'être réhabilités plus tard sur la foi d'éléments plus objectifs. Se taper un Angelopoulos ou un Atom Egoyan un mercredi matin à jeûn sur le coup de 9h a eu des effets néfastes sur la promotion des cinémas grec et arménien. J'ai même été dans l'obligation de sécher un cours entier pendant tout un semestre pour ne pas qu'un prof (doit-on encore utiliser ce terme générique pour certains profanateurs de sépultures ?) ne me gâche les films d'Alfred Hitchcock (sacrilège suprême !!!) J'ai un jour poussé l'insolence de venir avec 2h15 de retard à son cours qui dure 3h le mercredi matin (vous allez penser que j'ai un problème avec le mercredi matin et vous aurez probablement raison... sans doute une réminiscence des nombreuses heures à regarder à al télévision tous les dessins animés possibles et imaginables - surtout les plus violents - le jour des enfants) Et encore, j'ai trouvé le moyen de m'ennuyer ferme pendant ces trois quarts d'heure et l'irrépressible envie de sortir de la salle commençait à me tenailler dix minutes avant la sonnerie libératrice...
Je peux multiplier les anecdotes au sujet de mes études de cinéma, mais tel n'est pas le propos initial de ce message. Mais je vais me rattraper par les branches. En 6 ans de fac de cinéma, je n'ai posé qu'une seule fois mon séant sur les bancs de la cinémathèque universitaire (décidément, je suis fâché avec les cinémathèques en tout genre...) C'était lors de mon dernier mois d'étudiant avant d'être confronté aux affres de la vie professionnelle. Les bourreaux meurent aussi de Fritz Lang était projeté un mardi soir (si ça avait été un mercredi matin, je n'y serais sûrement pas allé... Entre Lang et Dorothée, mon choix est vite fait) la veille d'un entretien dans une grande école de cinéma (La fémis pour ne pas la nommer) pour un job complémentaire. Il passait également à l'époque (c'était en février 2001) un cycle sur ARTE consacré au réalisateur allemand. Les films diffusés étaient Les Nibelungen (tiens, tiens... comme on se retrouve...), Désirs humains (un remake de La Bête humaine de Jean Renoir, à moins que ce ne soit une adapatation du livre éponyme d'Emile Zola...), Furie (un chef d'oeuvre de 1936 avec Spencer Tracy dont le thème est le lynchage... un film fort et courageux de la part d'un cinéaste qui venait de débarquer aux Etats Unis et qui, au lieu de ne pas la ramener, balance un gros pavé dans la mare de ses hôtes... Vous me direz, quand l'immense Joseph L. Mankiewicz est à la production, on ne doit pas s'attendre à un quelconque film de commande) et Règlements de comptes (un grand film noir avec Glenn Ford et Lee Marvin que je recommande chaudement et dont je préfère encore le titre original, The big heat).
Figurez-vous que j'ai décroché ce job qui m'a fait décrocher (justement) des études de cinéma. Fritz Lang m'a tiré des griffes du DEA et de la recherche universitaire, impasse vers laquelle me menaient les études universitaires de cinéma. J'ai ensuite organisé un colloque représentant les directeurs d'écoles de cinéma du monde entier, puis occupé du bureau des festivals de La fémis avant de faire un long parcours en formation continue. TOUT ÇA GRÂCE A FRITZ LANG...
Vous allez trouver ça stupide, mais à chaque fois que je me suis retrouvé dans la situation d'avoir un entretien de boulot, je me suis arrangé pour voir un film de Lang (j'ai encore de la marge, il en a réalisé plus de 50). J'aurais pu trouver pire comme parrain, non ? Ainsi, moi qui suis le fils spirituel de M. Night Shyamalan qui voit des signes partout, y compris dans des paquets de Chocapic ou dans des champs de blé de Pennsylvanie), quand on m'a proposé un entretien dans cette organisation professionnele regroupant des scénaristes, je me suis procuré, après me l'être promis depuis longtemps, le diptyque qui clôture magistralement la filmographie de Fritz Lang, Le Tigre du Bengale et Le Tombeau hindou afin de le voir enfin (et je me suis régalé). Pourtant, ma première rencontre avec Fritz Lang (comme souvent dans les rencontres marquantes) n'était pas forcément annonciatrice de l'idylle à venir... Déjà, je trouvais que Giorgio Moroder avait massacré Metropolis avec sa musique électronique et certains morceaux (mon jugement est beaucoup plus nuancé à présent qu'à l'époque où j'ai découvert cette version qui date de 1984) Et je m'étais planté à un examen dans lequel je devais analyser un extrait de M. le maudit pour mon premier partiel à la fac (bon, j'avais eu 14, mais je pensais vraiment que j'allais me taper une note en dessous de la moyenne...)... ce qui m'a valu deux semaines de flip complet. En plus, j'ai fait anglais première langue et espagnol en seconde... et l'allemand ne me servait qu'à ne pas être largué en regardant Papa Schulz... Je n'allais quand même pas apprendre la langue du pire ennemi des Français, le gardien de but allemand Harald Schumacher, qui, non content d'avoir abîmé la tronche à Battiston d'un coup de hanche en plein lors du fameux France-RFA de la coupe du monde de foot à Séville en 1982 (j'avais 9 ans à l'époque) a arrêté un pénalty qui envoie la France de Platini à la maison et l'Allemagne en finale (qu'ils ont perdu contre l'Italie.. bien fait !). J'avais donc un contentieux sérieux avec les Teutons... que Fritz Lang allait dissiper par la suite afin de consolider l'harmonie de l'axe franco-allemand.
Lorsque j'ai vu que figuraient parmi les DVD à chroniquer pour la revue dont je vous ai parlé un coffret dédié à Fritz Lang, j'y ai immédiatement vu un signe du destin, un présage heureux, un augure favorable. (Note à moi-même : penser à consulter l'Oracle de Delphes pour trouver une explication à ce mystère). Si Saint-Fritz se met de la partie, pour sûr que je le décrocherai ce job en janvier qui me fait tant rêver... En tout cas, je suis dans des dispositions mentales favorables... et ça, ça ne peut pas s'acheter avec une American Express.
Figurez-vous que j'ai décroché ce job qui m'a fait décrocher (justement) des études de cinéma. Fritz Lang m'a tiré des griffes du DEA et de la recherche universitaire, impasse vers laquelle me menaient les études universitaires de cinéma. J'ai ensuite organisé un colloque représentant les directeurs d'écoles de cinéma du monde entier, puis occupé du bureau des festivals de La fémis avant de faire un long parcours en formation continue. TOUT ÇA GRÂCE A FRITZ LANG...
Vous allez trouver ça stupide, mais à chaque fois que je me suis retrouvé dans la situation d'avoir un entretien de boulot, je me suis arrangé pour voir un film de Lang (j'ai encore de la marge, il en a réalisé plus de 50). J'aurais pu trouver pire comme parrain, non ? Ainsi, moi qui suis le fils spirituel de M. Night Shyamalan qui voit des signes partout, y compris dans des paquets de Chocapic ou dans des champs de blé de Pennsylvanie), quand on m'a proposé un entretien dans cette organisation professionnele regroupant des scénaristes, je me suis procuré, après me l'être promis depuis longtemps, le diptyque qui clôture magistralement la filmographie de Fritz Lang, Le Tigre du Bengale et Le Tombeau hindou afin de le voir enfin (et je me suis régalé). Pourtant, ma première rencontre avec Fritz Lang (comme souvent dans les rencontres marquantes) n'était pas forcément annonciatrice de l'idylle à venir... Déjà, je trouvais que Giorgio Moroder avait massacré Metropolis avec sa musique électronique et certains morceaux (mon jugement est beaucoup plus nuancé à présent qu'à l'époque où j'ai découvert cette version qui date de 1984) Et je m'étais planté à un examen dans lequel je devais analyser un extrait de M. le maudit pour mon premier partiel à la fac (bon, j'avais eu 14, mais je pensais vraiment que j'allais me taper une note en dessous de la moyenne...)... ce qui m'a valu deux semaines de flip complet. En plus, j'ai fait anglais première langue et espagnol en seconde... et l'allemand ne me servait qu'à ne pas être largué en regardant Papa Schulz... Je n'allais quand même pas apprendre la langue du pire ennemi des Français, le gardien de but allemand Harald Schumacher, qui, non content d'avoir abîmé la tronche à Battiston d'un coup de hanche en plein lors du fameux France-RFA de la coupe du monde de foot à Séville en 1982 (j'avais 9 ans à l'époque) a arrêté un pénalty qui envoie la France de Platini à la maison et l'Allemagne en finale (qu'ils ont perdu contre l'Italie.. bien fait !). J'avais donc un contentieux sérieux avec les Teutons... que Fritz Lang allait dissiper par la suite afin de consolider l'harmonie de l'axe franco-allemand.
Lorsque j'ai vu que figuraient parmi les DVD à chroniquer pour la revue dont je vous ai parlé un coffret dédié à Fritz Lang, j'y ai immédiatement vu un signe du destin, un présage heureux, un augure favorable. (Note à moi-même : penser à consulter l'Oracle de Delphes pour trouver une explication à ce mystère). Si Saint-Fritz se met de la partie, pour sûr que je le décrocherai ce job en janvier qui me fait tant rêver... En tout cas, je suis dans des dispositions mentales favorables... et ça, ça ne peut pas s'acheter avec une American Express.
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