Pour Sacha
Un événement exceptionnel s'est produit aujourd'hui dans ma vie. J'ai acheté un film français en DVD. En six ans de DVDphilie (ça se dit ?), ça ne m'était arrivé qu'une fois... et encore c'était dans un tout-à-10-balles dans lequel je me suis procuré Le Mari de la coiffeuse de Patrice Leconte, essentiellement en raison de la générosité (mammaire) d'Anna Galiena. Cette sensualité m'a littéralement transporté et les charmes de la magnifique Anna étaient remarquablement mis en valeur par la mise en scène de Patrice Leconte, la photographie d'Edouardo Serra et l'interprétation de Jean Rochefort... Mais depuis, walou... Aucun film national n'avait jusqu là mérité que je délie les cordons de ma bourse. Je ne peux pas dire que je pratique à (trop) fortes doses ce sport national qui consiste à dénigrer tout ce qui est français. Bon OK, je l'avoue, j'étais pour la Nouvelle Zélande contre la France en rugby. Les All Blacks sont un mythe inaltérable du sport mondial, leur haka file des frissons (je l'ai mis en sonnerie de réveil dans mon portable afin d'avoir la patate le matin en me levant) et leur tenue noire impressionne. Enfin bref, je m'éloigne de mon sujet d'origine (quoique...)
Non content de cette prouesse inédite, j'ai poussé le vice jusqu'à tripler la mise. J'ai succombé à la tentation d'acheter le coffret Sacha Guitry comprenant trois films tels que Ils étaient neuf célibataires (1939), Donne-moi tes yeux (1943) et Toâ (1949). Circonstance aggravante : je me suis procuré ces précieuses galettes le jour-même de leur sortie, traitement que je réserve habituellement aux films de Martin Scorsese, Joseph L. Mankiewicz, David Lynch ou Clint Eastwood.
Disons-le tout net, je suis un fan absolu de Sacha Guitry dont on fête le cinquantième anniversaire du décès cette année. Je l'assume complètement, même si affirmer au XXIème siècle qu'on trouve Sacha Guitry génial risque d'être aussi ringard que de clamer son admiration pour Yvette Horner ou Annie Cordy pour un mélomane. Demandez donc à Orson Welles ce qu'il pense du Roman d'un tricheur (1936) et vous verrez ce qu'il vous répondra (en l'occurrence, il ne peut plus répondre de vive voix, car il est sur messagerie depuis qu'on lui a coupé la ligne le 10 octobre 1985.) François Truffaut a également chanté ses louanges. Et on ne compte plus les adaptations de ses pièces sur nos écrans ces dernières années (quel sacrilège ! le pauvre Sacha Guitry a dû tellement se retourner dans sa tombe qu'il a sûrement attrapé un lumbago en apprenant les remakes de Quadrille ou de Désiré.) Certes, les domestiques ne peuplent plus les appartements bourgeois parisiens comme dans ses films des années trente et quarante (n'entrent pas dans cette terminologie les esclaves modernes d'origine africaine ou asiatique que de riches propriétaires peu scrupuleux exploitent honteusement à leur profit), mais Sacha Guitry est néanmoins d'une éclatante modernité. Son approche des relations humaines, son rapport à l'art et à la scène, sa thématique de la transmission (filiale ou paternelle) sont particulièrement notables. Ses génériques dans lesquels il présente sa troupe (comédiens et techniciens) sont jubilatoires. Cinq minutes chrono en main pour Faisons un rêve... Les dialogues sont brillants (rien d'étonnant étant donné la culture et le parcours théâtral du bestiau). C'est très agréable d'entendre les subtilités de la langue française qui prend des couleurs à la fois mélodieux et acides. Et il y a ce profond amour des femmes qu'il dissimule derrière une mysoginie de façade (voir le message que j'ai posté en avril ou mai, je ne m'en souviens plus). J'ai bien essayé de lui piquer deux ou trois techniques de drague, mais je me suis lamentablement ramassé des rateaux... comme quoi il est inimitable.
Non content de cette prouesse inédite, j'ai poussé le vice jusqu'à tripler la mise. J'ai succombé à la tentation d'acheter le coffret Sacha Guitry comprenant trois films tels que Ils étaient neuf célibataires (1939), Donne-moi tes yeux (1943) et Toâ (1949). Circonstance aggravante : je me suis procuré ces précieuses galettes le jour-même de leur sortie, traitement que je réserve habituellement aux films de Martin Scorsese, Joseph L. Mankiewicz, David Lynch ou Clint Eastwood.
Disons-le tout net, je suis un fan absolu de Sacha Guitry dont on fête le cinquantième anniversaire du décès cette année. Je l'assume complètement, même si affirmer au XXIème siècle qu'on trouve Sacha Guitry génial risque d'être aussi ringard que de clamer son admiration pour Yvette Horner ou Annie Cordy pour un mélomane. Demandez donc à Orson Welles ce qu'il pense du Roman d'un tricheur (1936) et vous verrez ce qu'il vous répondra (en l'occurrence, il ne peut plus répondre de vive voix, car il est sur messagerie depuis qu'on lui a coupé la ligne le 10 octobre 1985.) François Truffaut a également chanté ses louanges. Et on ne compte plus les adaptations de ses pièces sur nos écrans ces dernières années (quel sacrilège ! le pauvre Sacha Guitry a dû tellement se retourner dans sa tombe qu'il a sûrement attrapé un lumbago en apprenant les remakes de Quadrille ou de Désiré.) Certes, les domestiques ne peuplent plus les appartements bourgeois parisiens comme dans ses films des années trente et quarante (n'entrent pas dans cette terminologie les esclaves modernes d'origine africaine ou asiatique que de riches propriétaires peu scrupuleux exploitent honteusement à leur profit), mais Sacha Guitry est néanmoins d'une éclatante modernité. Son approche des relations humaines, son rapport à l'art et à la scène, sa thématique de la transmission (filiale ou paternelle) sont particulièrement notables. Ses génériques dans lesquels il présente sa troupe (comédiens et techniciens) sont jubilatoires. Cinq minutes chrono en main pour Faisons un rêve... Les dialogues sont brillants (rien d'étonnant étant donné la culture et le parcours théâtral du bestiau). C'est très agréable d'entendre les subtilités de la langue française qui prend des couleurs à la fois mélodieux et acides. Et il y a ce profond amour des femmes qu'il dissimule derrière une mysoginie de façade (voir le message que j'ai posté en avril ou mai, je ne m'en souviens plus). J'ai bien essayé de lui piquer deux ou trois techniques de drague, mais je me suis lamentablement ramassé des rateaux... comme quoi il est inimitable.
Je vous conseille donc de vous précipiter à la Cinémathèque pour voir la rétrospective qui lui est consacré à partir du 17 octobre, ainsi que l'exposition "Sacha Guitry, une vie d'artiste". Pour plus de renseignements, c'est par ici
PS : les lecteurs assidus et réguliers (il y en a...) de ce blog ne sont pas sans ignorer que je suis un psychopathe des titres de films. Ceux des films de Sacha le magnifique sonnent une sorte de révérence, un baiser délicatement appliqué sur le revers de la main d'une jeune fille... La classe tout simplement !
PS : les lecteurs assidus et réguliers (il y en a...) de ce blog ne sont pas sans ignorer que je suis un psychopathe des titres de films. Ceux des films de Sacha le magnifique sonnent une sorte de révérence, un baiser délicatement appliqué sur le revers de la main d'une jeune fille... La classe tout simplement !
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