vendredi 7 novembre 2008

L'Homme de Picardie


Je pars en campagne (à la campagne) sur les routes de Picardie, première étape d'un parcours qui doit me mener vers les plus hautes sphères de l'Etat. Mon nom de scène est Mo-Bama et mon slogan est : "Oui, je peux !" La Somme, c'est mon Iowa à moi...
A bientôt pour des nouvelles du festival !

jeudi 6 novembre 2008

Le Triomphe de Bacchus

Ridley or Tony ?


Waiter, one Scott, please ?
What Scott ? Ridley or Tony ?
Ce dialogue imaginaire, sorti de mon imagination aussi aride que le désert du Gobi, n'est pas issu d'un bar enfumé dans lequel un borracho demande son huitième dernier verre avant de ramener ses huit grammes de sang dans son alcool sous un abri de fortune construit à l'aide de cartons de marché... mais de la sortie de projection de Mensonges d'Etat, le dernier film de Ridley Scott (ou de Tony, je ne sais plus)
Quoiqu'il en soit, malgré une affiche prestigieuse (Russell Crowe et Leo Di Caprio à la baguette), le film n'échappe pas à l'impression que le film aurait été plus réussi s'il avait été réalisé par son frère, Tony, qui maîtrise mieux les univers politico-paranoïaques que Ridley... Bien que plus illustre, Ridley Scott mérite le prix incontesté de la plus grande résurrection de l'histoire récente du cinéma... Gladiator l'a remis dans les rails du succès alors que sa trajectoire, parfaite jusque là (Alien, Blade runner, Thelma et Louise,...), commençait dangereusement à dérailler. Depuis, ce born again director enchaîne les films qui ne sont pas tous pour autant des réussites en s'appliquant de retrouver régulièrement son lucky charm favori, Russell Crowe... Pour ma part, mon Ridley Scott préféré des années 2000 reste Black Hawk down.
Pendant ce temps-là, Tony observe une veine plus commerciale, mais dont la cohérence thématique est remarquable. Sa première période est marquée par le succès fulgurant de Top gun et Le Flic de Beverly Hills II, avant d'entamer également une traversée du désert (bien que marquée par la réalisation de True romance dont le scénario est signé par Tarantino qui considère Tony comme un maître) qui s'interrompt avec sa rencontre avec son acteur de prédilection, Denzel Washington... Man of fire (remarquable réalisation) et Déjà-vu sont deux des fleurons de cette fructueuse collaboration.
Mensonges d'Etat marche sur les plates bandes du très réussi Ennemi d'Etat, le film de Tony Scott sur la NSA, mais n'arrive jamais à trouver son rythme. Les personnages ont un problème évident de définition et peinent à dépasser le stade de la caricature. Le scénario composé par le scénariste des Infiltrés, dont la trame est par ailleurs comparable puisqu'elle repose sur le double jeu et le mensonge d'agents de la CIA (ou des services secrets jordaniens) au gré de l'évolution de l'histoire, manque d'inspiration. Quant à la réalisation, elle est un peu molle...
Ridley, laisse ce genre de films à Tony la prochaine fois, s'il te plait... Retourne filmer des croisés ou des gladiateurs !

mercredi 5 novembre 2008

Yes we can

Barack Obama est le 44ème président des Etats Unis... Meilleure nouvelle de l'année ! Son élection met fin à huit années de "bushisme-cheneyisme" que le monde risque encore de garder en travers de la gorge comme un bretzel avalé à la va-vite... Rien ne pouvait stopper la marche triomphale du sénateur de l'Illinois, surtout quand on a un directeur de campagne qui n'est autre que Yoda, comme le prouve son slogan : "Change we need" La force était avec lui... et espérons-le avec l'Amérique... Finalement, le monde libre, auquel se réclamait la droite religieuse dans ses combats douteux pour le profit, est symbolisé on ne peut mieux par un président jeune, charismatique, compétent (on a tendance à l'oublier) et représentatif d'une Nation multiculturelle...

A propos de Président, le biographe attitré des locataires de la Maison Blanche, j'ai nommé Oliver Stone, a encore frappé avec W. que je n'ai pas encore vu. Je n'avais plus vu de films de ce réalisateur star des années 80 (Salvador, Platoon, Wall street, The Doors, Né un quatre juillet) depuis JFK en 1991. Il s'est ensuite fourvoyé dans des films au montage tellement rapide qu'il faudrait un avertissement pour les épileptiques. (Je défie quiconque arrivera à compter le nombre de plans dans Tueurs nés et L'Enfer du dimanche) Lorsqu'il a réalisé World Trade center, j'ai levé les yeux au ciel en soupirant, regrettant la disparition du vétéran du Viet nam, du maverick qui ne cessait de remettre en cause l'establishment. Bien sûr, il voulait rendre hommage aux pompiers new-yorkais qui le méritaient bien... Mais ce déploiement de bons sentiments était si éloigné de lui qu'il en parut suspect. Lui, l'ancien du Viet Nam volerait-il au secours de l'homme qui a provoqué une autre guerre injuste en Irak ?
J'ai renoué avec Stone à l'occasion du visionnage en DVD de Nixon (1995) avec Anthony Hopkins dans le rôle-titre. A ma grande surprise, j'ai beaucoup aimé ce film-fleuve de 3h03' (j'ai mis le DVD dans mon lecteur à 17h42 et l'ai retiré à 22h29 après quelques pauses dodo, pipi et dîner). Stone insiste sur la dimension shakespearo-kurosawienne d'un personnage complexé qui accède aux plus hautes sphères du pouvoir après avoir essuyé plusieurs échecs sans pour autant acquérir la popularité qu'il recherchait. Un homme dont l'Histoire retiendra qu'il est tombé sous les magouilles liées au Watergate et qu'il a été contraint de démissionner de la fonction suprême... L'étude du personnage est passionnante. Quant à Hopkins, il incarne Tricky Dick avec beaucoup de nuances, ne cherchant pas à lui ressembler physiquement , même s'il parvient à merveille à rendre ce sourire crispé qui est la marque de fabrique de Nixon. Les coulisses du pouvoir sont extrêmement bien dépeintes.
J'irai peut-être voir W. car j'apprécie beaucoup Josh Brolin (génial dans le non moins génial No country for old men des frères Coen dont je ne sais pas pourquoi je n'ai pas encore acheté le DVD...)

Mais avant tout ça, GOD BLESS OBAMA

PS : Au fait, on peut libérer cet oiseau de mauvaise augure de Michael Moore à présent... Il ne peut plus faire de pamphlet anti-Bush qui aurait porté préjudice à Barack Obama comme Fahrenheit 911 a pénalisé John Kerry en 2004...

PPS : toutes ces émotions me donnent envie d'écouter le Boss, Bruce Springsteeen
BOOOORN IN THE USAAAAAAAA

samedi 1 novembre 2008

Quantum of solace



Quand un film sort en salles le vendredi en France, c'est que ça sent l'événement à plein nez, le film à ne rater sous aucun prétexte et qu'il faut voir immédiatement en sortie de groupe le jour même. Le dernier James Bond, Quantum of solace (dont le titre fait plutôt penser à l'ordre du jour d'un séminaire de scientifiques chargés d'étudier la question de la fission atomique), répond à cette catégorie. Impatience avant la projection, buzz positif sur Internet, un Daniel Craig annoncé au sommet de sa forme (manquerait plus qu'il ait une baisse de tension), un précédent opus de grande qualité (Casino royale figure parmi les épisodes les plus réussis de la saga), une James Bond girl venue du froid ressuscitant les fantasmes de la guerre froide, Matthieu Amalric en super vilain s'annonçant dans la lignée du Michael Lonsdale de Moonraker (dans le style acteur sérieux de film d'auteur intimiste français qui se confronte à l'espion costumé) : tous les ingrédients étaient réunis pour... une plantade munmentale et ça n'a pas loupé...
Au titre de la déception de l'année, Quantum of solace rivalise avec le pourtant mauvais Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal... The Dark knight, l'extraordinaire Batman réalisé par Christopher Nolan, peut dormir sur ses deux oreilles... Il détient encore le titre de meilleur film de l'année et de meilleure renaissance d'une franchise selon mon jugemnt divin purement subjectif.
Daniel Craig est certes crédible en espion qui tient plus du tueur à gages que du charmeur désinvolte à la Sean Moore et Roger Connery... Il est un acteur de grande classe et d'une forte intensité dans la lignée du Steve MacQueen auquel il ressemble physiquement... Bref, un des meilleurs acteurs actuels et sans doute un James Bond convaincant... Mais le scénario n'oppose que des scènes d'action en enfilade avec des situations convenues... Mais où est donc passé l'extraordinaire scène de poker de Casino royale dont l'intensité dramatique donnait encore plus de consistance aux scènes d'action qui l'entoure ? Je lance également un avis de recherche au sujet des James Bond girls. Le duo Olga Kurylenko-Gemma Arterton figure sûrement dans la fourchette basse. Eva Green avait ce charme crépusculaire et un glamour empreint de mystère... Et en plus, elle savait jouer, la bougresse ! Quant à Caterina Murino, elle vient parfois égayer mes rêves (fantasmes serait le mot le plus approprié...) les plus fous... Charme, glamour, sex appeal : tout ce que ne possède pas Olga. Le couple Craig-Kurylenko se cherche pendant tout le film sans parvenir à se trouver. La belle (?) ukrainienne au bronzage superficiel (on aurait dit qu'elle s'est passé le corps au cirage) est manifestement une erreur de casting. Son visage poupon, sa moue constante, son regard frondeur ne correspond pas à la fille d'un responsable sud-américain cherchant à venger son père assassiné. Elle ferait mieux d'aller minauder sur les courts de tennis avec ses consoeurs aux longues jambes Sharapova ou Kournikova. C'est bien beau de choisir un mannequin, mais encore faut-il qu'elle sache jouer un minimum la comédie. Les scénaristes, dont le talentueux Paul Haggis ci-devant scénariste de Million dollar baby et réalisateur de Collision et Dans la vallée d'Elah, ont sacrifié le tout technologique qui présidait aux destinées de l'agent secret le plus célèbre du monde, mais l'empilage des scènes d'action souffrent de la comparaison avec Jason Bourne et ne renouvellent pas le genre (bien que la séquence d'ouverture soit réussie).
Des choses à sauver dans ce James Bond ? Daniel Craig et Matthieu Amalric sont impeccables., les lieux sont toujours aussi évocateurs (je veux aller à Sienne...), le générique animé et c'est tout...
Le véritable moment de bravoure du film se situait en fait avant la projection... La séance était complète depuis quelques heures et je n'avais pas réservé de places au contraire de mes complices de sortie qui étaient plus prévoyants... Ma meilleure amie râlait et maugréait contre la Terre entière... Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, on se résoud à réserver une place pour le Woody Allen dans la même salle et de retrouver nos acolytes à la sortie du film... On dépasse donc la longue file des spectateurs détenteurs du précieux sésame pour se rendre à notre séance... Un de nos complices a eu une petite contrariété avec sa place réservée et est allé se plaindre auprès des personnes chargées de faire respecter l'ordre. Devant la cohue, on se faufile parmi la foule et on pousse jusqu'à la salle où le James Bond était projeté... Mon amie me disait : "Qu'est-ce qu'on fait ?" Avec toute la conviction qui me caractérise dans ce genre de situation, je lui réponds : "On y va..." Résultat des courses : on a vu le James Bond sans faire la queue en étant placée en tribune d'honneur, le tout sans avoir réservé des heures à l'avance. Du grand art ! Du coup, la soirée a été excellente... Cela m'a rappelé ma tendre adolescence pendant laquelle je resquillais pour aller voir les films... Parmi mes "victimes" de l'époque figuraient Tuer n'est pas jouer (The Living daylights), un James Bond avec Timothy Dalton...
Moralité : Bien mal acquis profite...


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