mardi 29 janvier 2008

Casa Milà

Les photos ci-dessous ont été prises par votre serviteur lors de son séjour à Barcelone en août 2005.



Mobilier de la Casa Milà, tendance Art déco

Passeig de la Gracia : même les lampadaires sont griffés Gaudi

La Leçon de (Renzo) Piano


Je viens de recevoir mon cadeau de Noël le 28 janvier (merci Boboche !) Le coffret était en rupture de stock et il a fallu attendre que l'inventaire ait lieu chez ARTE pour qu'il soit remis en circulation. Mais le moins que je puisse dire est que ça valait le coup d'attendre... Ces cinq DVD regroupant 29 documentaires sur les chefs d'oeuvre de l'architecture moderne sont simplement inidspensables et incontournables. Comprendre les origines d'un bâtiment permet de mieux appréhender l'importance de telle oeuvre.
Rapport de bon voisinage oblige, j'ai commencé la série par le documentaire consacré au Centre Georges Pompidou. Il m'arrive fréquemment d'y aller en sortant du BHV afin de me soulager d'une envie pressante. A tel point que j'ai coutume de dire que Beaubourg est une pissotière dessinée par Renzo Piano... Tout le monde ne peut pas se vanter de faire sa vidange dans des toilettes imaginées par le créateur de la Tour du New York Times. En plus, il y a dans les WC un sèche-mains révolutionnaires qui empêche les impuretés de se propager dans l'air car on passe ses mimines par une ouverture se trouvant en haut et le jet d'air chaud est supérieurement puissant. Un vrai chef d'oeuvre d'art moderne ! Ceci dit, j'ai appris plein de trucs sur la genèse du Centre Pompidou qui lui donne une nouvelle dimension à mes yeux. Cette manière unique d'exposer (c'est le cas de le dire pour un musée) ce qui est habituellement soigneusement dissimulé - à savoir escalier mécanique, coursives, structures métalliques, tubes et tuyaux, plate-formes, monte-charge, systèmes d'aération... - dans un enchevêtrement apparemment anarchique offre à l'édifice toute sa singularité. Le bâtiment est autant une oeuvre d'art que les objets exposés à la vue des nombreux specateurs.

Immeuble du New York Times dessiné par Renzo Piano inauguré en 2007

Autre documentaire visionné : la Casa Milà à Barcelone imaginée par le grand architecte catalan Antoni Gaudi. J'ai eu l'occasion de me rendre il y a deux ans à Barcelone (pas seulement pour me prélasser au bord des plages catalanes ou faire un pèlerinage au Camp Nou, antre du FC Barcelone, meilleure équipe d'Espagne et d'Europe, n'en déplaise aux Madrilènes) pour suivre les traces de Gaudi. L'escale à la Casa Milà fut particulièrement passionnante. La terrasse est impressionnante. La structure organique et le jeu sur les matières confère un aspect fantastique au bâtiment. Michelangelo Antonioni y a tourné une séquence magistrale de Profession : reporter en 1974. A visiter absolument à Barcelone du même Gaudi : la Sagrada Familia, le plus beau work in progress de l'histoire de l'architecture, la Casa Battlo (qui se trouve Passeig de la Gracia - l'équivalent des Champs Elysées barcelonais - à 100 mètres de la Casa Milà) et le parc Güell... L'Art Nouveau à son expression la plus élevée.

Prochains documentaires à mon programme : l'Alhambra de Grenade et ... le musée Guggenheim de Bilbao par Frank Gehry (note à Sebika : plus que deux semaines de BHV et je pourrai enfin m'y rendre...)

PS : La boulette de la semaine est à mettre au crédit de Christine Albanel, Ministre de la Culture et ancienne directrice du Château de Versailles. Elle s'est naturellement étonné : "A qui ai-je l'honneur ?" lorsque Jean Nouvel, un des architectes les plus connus au monde, à qui il a été confié la pharaonique tâche de construire une succursale du Musée du Louvre à Dubaï, s'est avancé vers elle pour lui serrer la main. Roselyne Bachelot a désormais une sérieuse concurrente pour les bourdes...

lundi 28 janvier 2008

Droit de réponse


L'attaché de presse de Daniel Barenboïm m'a fait savoir que son client a été quelque peu heurté par le fait qu'il ne soit pas la tasse de thé de Mimiche. Passe encore qu'Alain Duault ou Eve Ruggeri lui cherche des poux dans la tête. Mais qu'une sommité comme Mimiche, lui qui peut se targuer d'avoir visité l'Orchestre Philarmonique de Berlin et d'avoir rencontré le grand virtuose chilien du piano Claudio Arrau, le critique vertement l'a meurtri dans sa chair... Il convient donc de rétablir la vérité. Mimiche pense que Daniel Barenboïm n'est pas son directeur musical préféré, mais il lui reconnaît un immense et incontestable talent. Il faut également lui reconnaître un remarquable courage puisqu'à sa double nationalité argentine et israélienne, il a ajouté un passeport palestinien à sa collection. Il a notamment créé en collaboration avec Edward Saïd une fondation visant à promouvoir la paix au Proche-Orient au travers de la musique classique, initiative lui ayant attiré de violentes critiques en Israël. Ceci s'est concrétisé en un atelier musical et un orchestre israélo-arabe : l'Orchestre Divan occidental-oriental. Il est d'ailleurs fait Commandeur de la Légion d'Honneur depuis mars 2007 pour récompenser son engagement en faveur de la Paix.
Son interprétation au piano des Nocturnes de Chopin est d'ailleurs disponible chez Deutsche Grammophone.
Dont acte.


La leçon de piano




Que faire lorsque l'on est enfermé dans sa chambre un dimanche entier (un dimanche ensoleillé de janvier, qui plus est) en raison d'un pied endolori enserré dans un solide bandage ? On écoute de la musique classique en lisant un bon livre, mon général !



Je suis plutôt novice en la matière et je suis loin de posséder les connaissances encyclopédiques de mon grand ami devant l'Eternel, j'ai nommé le seul et unique Mimiche, qui parle de la musique comme d'un bon vin : tel pianiste russe a un toucher élancé et un doigté léger, tel autre compositeur a une musique fruitée qui excite les papilles comme on dirait d'un grand cru qu'il tient bien en bouche... Selon lui, le piano est l'instrument majuscule qui suffit à retranscrire une palette d'émotions incomparable. En ce sens, les compositeurs romantiques, Chopin et Liszt en tête de gondole, recueillent unanimement ses faveurs. Dans le livret accompagnant le CD (la musique classique est tellement sacrée qu'il est hors de question de la télécharger comme un vulgaire tube de Karen Cheryl...) des concertos pour piano et orchestre de Chopin et Liszt édité par Deutsche Grammophon apparaît ce commentaire : "Le piano est l'instrument privilégié de l'expression romantique, parce qu'il se suffit à lui-même et se prête le mieux à l'aveu des tourments intimes... Chopin est le premier à savoir tirer d'extraordianires sonorités de cet instrument. C'est comme si avant lui, les classiques écrivaient en noir et blanc pour le piano, et que tout d'un coup, Chopin en avait découvert l'incroyable palette chromatique !"



Mimiche m'a fait une liste (une Liszt... ha ha ha) des meilleurs interprètes des meilleurs compositeurs. Il m'a notamment spécifié que les interprétations de Glenn Gould confinaient au sublime, notamment ses Variations de Goldberg de Bach. Il m'a demandé de prêter une oreille attentive à Martha Argerich, Tamas Vasary, Aldo Ciccolini et bien sûr Artur Schnabel. En direction orchestrale, Claudio Abbado et Herbert von Karajan font partie du gotha, au contraire de Daniel Barenboïm qui ne trouve pas grâce à ses yeux.



Un petit clin d'oeil à ma douce amie de Bruxelles pour qui j'éprouve tant d'affection. Lors de mon séjour estival belge, nos soirées se finissaient invariablement sur plusieurs airs de musique classique. Je te dédicace donc ce morceau accompagné de toute ma tendresse.



Je dédicace également ces gymnopédies d'Erik Satie à ma meilleure amie dont la douceur et la générosité n'ont d'égale que ses profondes qualités humaines. Un gros bisou plein de reconnaissance
à toi ! Je suis impatient de voir avec elle Orphée et Eurydice, l'opéra de Gluck chorégraphié par Pina Bausch.



Enfin, pour Boboche, seul un génie comme Beethoven est capable de se hisser à la hauteur de ses qualités.



Les amours passent et les amis restent...tout comme la grande musique qui traverse les siècles. Qui a dit que je n'étais pas un grand romantique ?

vendredi 25 janvier 2008

My left foot


Entorse du pied gauche avec distorsion du ligament antérieur de la cheville. Port d'une attelle pour maintenir la cheville serrée assortie de béquilles. Sans compter la bande de contentionélastique cohésive qui adhère sur elle-même et les anti-inflammatoires. Une radio du tarse et du métatarse à l'Hotel-Dieu. Deux consultations chez un généraliste et une après-midi aux urgences (où le médecin m'a prescrit une attelle pour la cheville droite alors que c'est la gauche qui est meurtrie dans sa chair) Voilà ce qu'il en coûte pour courir derrière un bus, de surcroît pour le rater ! On m'a également proposé un arrêt-maladie, mais j'ai refusé. Même s'il m'arrive de bosser comme un pied, je sollicite plus mes mains et ma tête dans mon boulot. Je suis caissier au BHV, pas rugbyman au Stade Français.
Mais je découvre les joies de la vie d'un éclopé : les personnes qui se lèvent dans le métro pour vous laisser leur place chèrement gagnée contre une concurrence acharnée aux heures de pointe, les collègues qui se dévouent pour vous chercher un café, les gens qui t'ouvrent les portes... Je n'ai pas forcément besoin de mes béquilles pour marcher, mais je les emmène avec moi (malgré l'encombrement) afin que l'on libère une place dans les transports en commun. Déjà que je râlais contre le manque d'accessibilité pour les handicapés dans le métro quand j'étais valide ! Maintenant que je suis infirme, la simple vue d'un escalier me donne le vertige. J'ai l'impression qu'on me demande d'escalader l'Everest. Et que dire des escalators ! Je reste parfois plusieurs secondes avant de m'engager vers ces marches roulantes de peur de tomber à la renverse devant tout le monde.
Je découvre également la lenteur dans la trépidante vie parisienne. Dix minutes pour aller du BHV à la place du Châtelet alors que ce trajet me prend habituellement 2 minutes... C'est à peine si une vieille ne va pas me proposer de m'aider à traverser une rue. Evoluer à Paris s'apparente à une course d'obstacles pour une personne à mobilité réduite. Un vrai parcours du combattant ! Attention, poussette à neuf heures... Fais gaffe sur ta droite, un vélo déboule à contresens ! Pffff, je l'ai échappé belle, c'était moins une... On remet ça demain !



Je veux une béquille qui ressemble à la prothèse de Rose Mac Gowan dans Planète Terreur afin de me débarrasser des méchants...


jeudi 24 janvier 2008

Bon courage (2)

Dailymotion a exercé une censure inaceptable sur son site. Ils ont retiré l'annonce du décès de Carlos par un journaliste qui voulait lui souhaiter une bonne continuation. Qu'à cela ne tienne ! J'ai retrouvé ICI-MÊME ce faire-part. La journaliste a migré de France Info à RMC Info, mais qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse... et le moins que l'on puisse dire, c'est que le journaliste en avait un coup derrière le nez. Sacré Carlos !

Heath Ledger (1980-2008)



C'est moche de mourir à 28 ans, quelles que soient les raisons... surtout pour un des acteurs les plus prometteurs de sa génération. Le Secret de Brokeback mountain d'Ang Lee est au sommet de ma pile (haute comme l'Empire State Buillding) de DVD à voir de toute urgence... mais sa performance de cow boy amoureux d'un autre homme (il est réducteur de traiter son personnage de cow boy gay) a été unanimenment saluée par le public et les critiques. Il sera à l'affiche en 2008 dans le prochain Batman, The Dark Knight, de Christopher Nolan, dans lequel il prête ses traits au Joker.
Bon courage, Heath !


Ce décès n'est pas sans rappeler la mort précoce d'un autre enfant prodige, River Phoenix en 1993, à l'âge de 23 ans... Une pensée pour River à travers Stand by me, dont j'ai vu récemment le film au titre éponyme de Rob Reiner (1986). Point commun entre les deux acteurs : ils ont tous les deux interprété un personnage emblématique d'homosexuel... Le rôle de River Phoenix dans My own private Idaho, de Gus Van Sant (1991), est en effet dans toutes les mémoires (sauf dans la mienne, puisque je n'ai pas vu ce film qui est aussi sur la liste des films à voir bientôt).
Bon courage, River !



Bon courage



Un hommage comme celui-là, on en reprendrait bien à chaque repas... Le journaliste de France Info souhaite un bon courage à Carlos pour sa fantastique mort que le monde entier lui envie... Pour un peu, il lui aurait souhaité un prompt rétablissement, une bonne cure de thalasso, un bon appétit, un bon réveillon ou une bonne année...


dimanche 20 janvier 2008

Gustave Courbet au Grand Palais


J'ai fait ma première sortie culturelle parisienne de 2008 la semaine dernière (si j'excepte une pige à la caisse au rayon librairie du BHV) : je suis allé voir l'exposition consacrée à Gustave Courbet au Grand Palais. C'est sans aucun doute une des meilleures expos que j'ai vu depuis fort longtemps... depuis celle qui a été dédiée à Georges de la Tour en 2000. Il y a match aussi avec celle sur Magritte que j'ai vue à Rome en 2001 (ça fait classe de dire qu'on va voir des expos à l'étranger !)
On (le fameux "on", celui qui sait tout et qui se permet de donner des conseils sans qu'on le lui demande) m'en avait dit le plus grand bien. Il fallait que je la rate sous aucun prétexte. J'ai bien fait d'écouter "on" La construction thématique témoigne de la façon dont il a révolutionné (une révolution de velours, presque invisible) certains genres (le portrait, la scène de paysage, la chronique, le nu et les scènes de chasse). Ses paysages annoncent presque Cézanne. Sans Courbet, point d'impressionnisme... Il fallait passer par le réalisme avant de déconstruire, surtout à une époque où la photographie commençait à libérer les peintres du carcan de la ressemblance. La mimesis est dépassée au moyen de détournement des règles picturales (une scène intime dans les dimensions d'un tableau historique pour Un enterrement à Ornans par exemple), ce qui lui a valu de se faire refouler à plusieurs reprises des salons de peinture.
La salle des tableaux érotiques ressemblent à un peep show dans lequel des photos de l'intimité velue de femmes est exhibée au regard du spectateur. L'Origine du Monde y trône dans toute sa splendeur en compagnie de toiles quasi-saphiques ou de nu lascif. L'histoire de ce tableau est remarquable. Il a appartenu à Lacan et a été retrouvé chez Sylvia Bataille (qui a joué dans Partie de campagne, le film inachevé de Jean Renoir en 1936), épouse de Geoges Bataille après bien des pérégrinations. Notre monarque absolu, tsar de toutes les provinces de France, Nicolas Ier, a fait une visite privée de l'exposition (Carla Bruni-Tedeschi ne l'a pas accompagné, car elle est réservée seulement pour le château de la Belle au Bois Dormant ou le space-mountain à Disneyland Paris) et s'est fait photographier devant la moitié des toiles (il y en a quand même plus d'une centaine), sauf devant ce pubis lui rappelant peut-être un peu trop celui de sa dulcinée...



Pourquoi Je t'aime moi non plus ? Une chanson érotique et anticonventionnelle, symbole de l'incompréhension et du malentendu, représente bien, à mon sens, l'oeuvre de Courbet. En plus, ça faisait longtemps que j'avais envie de la caser quelque part.

mercredi 16 janvier 2008

Come back




Le milieu du cinéma est décidément un milieu de travers. C'est un des rares milieux dans lequel une réunion prévue de longue date peut être annulée deux heures avant qu'elle n'ait lieu malgré les précautions prises (demande de confirmation par téléphone et par mail notamment).
Je devais me rendre la semaine dernière à une réunion afin de décider de mes nouvelles attributions dans le cadre de l'organistation de la troisième édition du Marché du Scénario à Cannes, mais elle a été annulée après le dernier moment pour des raisons personnelles. La réunion est repoussée pour la fin du mois de janvier (je tiens néanmoins à préciser que l'UGS est composée de gens réglo, ce qui est rare dans ce métier. Ma critique se dirige plus vers les moeurs en vigueur dans le cinoche que les personnes proprement dites). Le hic, c'est que je me suis désengagé du BHV (c'est que je commence à y prendre goût à mes fonctions de caissier...) alors qu'ils m'ont proposé de continuer. Ils sont en effet satisfait de mes services (autre différence notable avec le cinéma : au BHV, pas de période d'essai gratuite, je suis rémunéré même pour ma période de formation, alors que pour travailler dans le cinéma, il n'est pas rare de bosser gratos et même parfois d'en aller de sa poche...). Mais j'ai pris soin de signaler mon rendez-vous à la direction en leur demandant s'il pourrait me reprendre pour les soldes en cas de besoin. Je les ai donc appelé et ils ont accepté que le fils prodigue regagne son domicile. A l'instar de Paul Young, les caissières ont entonné cette supplique :

Why don't you come back, please hurry...
Why don't you come back, please hurry...
Come back and stay for good this time !.
Come back and stay for good this time !


Je n'ai pas pu résister au chant des sirènes...

Voilà, vous n'en avez sûrement rien à cirer de mes aventures de caissier au BHV (moi-même, ça m'ennuie parfois), mais je n'avais rien à dire en ce moment et il faut bien alimenter cette chronique... Alors je meuble ! Bon, j'ai bien vu deux Raoul Walsh (dont l'excellent Bungalow pour femmes, avec la splendide et plantureuse Jane Russell, que je recommande vivement pour qui aime les films d'amour, d'argent et de guerre) et quelques films classiques français intéressants (Les Jeux sont faits, de Jean Delannoy sur un scénario de Jean-Paul Sartre [1947], Le Ruisseau, de Claude Autant-Lara [1938]), ainsi que la série des Don Camillo, mais rien de bien follichon...
A part ça, toujours pas allé au cinoche en 2008 (je compte voir bientôt Into the wild, de Sean Penn, Sweeney Todd, de Tim Burton et No country for old men, des Coen brothers), ni vu d'expo (j'ai raté Arcimboldo au grand dam de Boboche)...
De toute façon, vous serez au courant de mes activités dans ces colonnes.

lundi 7 janvier 2008

Cosa nostra

Un livre à lire en 2008 ? Ne cherchez pas plus loin. Cosa nostra de John Dickie est un ouvrage absolument passionnant, fascinant et effrayant sur la mafia sicilienne. Une rigueur documentaire alliée à un sens de la narration aboutie sont les principaux atouts de cette première tentative d'histoire de la société secrète depuis 1860 jusqu'à nos jours écrite par un non-Italien. John Dickie est un historien et journaliste américian qui enseigne à l'Université de Londres et donne régulièrement des conférences à Palerme sur la mafia. Une sommité ! Il arrive à être pédagogique sans être ennuyeux.
L'ouvrage recèle la matière pour un film toutes les trois pages et décrit le cheminement qui a fait de la mafia la terrible organisation criminelle que l'on croit connaître et décrypte les occasions manquées pour la mettre à bas. L'Histoire de l'Italie s'inscrit en creux dans le récit de Dickie. Les ramifications vers sa cousine américaine ne sont pas occultées. La vision mythique de Coppola de la famille en prend un coup. Impossible de voir les films sur la mafia et la pègre du même oeil après cette démonstration convaincante et hautement pittoresque.









dimanche 6 janvier 2008

This is the end




Ma mission au BHV s'est achevée (le joli jeu de mots !) hier en beauté : au milieu des livres et des DVD. Bilan : je me suis bien amusé et je me suis fait du fric. Que demande le peuple !!! Ce n'était vraiment pas la traversée du Mekong infestée de Viet Cong à bord d'une embarcation de fortune... En plus, la caisse est un incomparable poste d'observation des habitudes de consommation et de comportement de nos contemporains. Le phénomène d'entraînement est impressionnant en ce qui concerne la consommation. Les cadeaux à la mode dans la collection d'hiver 2007 de Noël est la valise de poker, loin devant les traditionnelles consoles de jeu (la Wii semble avoir pris quelques longueurs d'avance sur la PS3 au Box office 2007). Au rayon librairie, le best seller de l'année est la biographie de Michel Drucker. Ouvrage hautement culturel s'il en est ! Comme si on ne le voyait pas assez tous les dimanches... Les biographies historiques, notamment Louis XIV, marchent bien aussi, de même que les livres de Marc Levy.
Le DVD est une valeur sûre au moment des cadeaux. En revanche, le film de long métrage de cinéma n'est pas le produit le plus acheté. Les spectacles de comiques ont largement supplanté les fictions (y compris les films d'animation qui sont traditionnellement porteurs). Il y en a pour tous les (mauvais) goûts : Gad Elmaleh, Nicolas Canteloup, Muriel Robin, Elie Semoun, Franck Dubosc, Bigard et autres franchouillardises. Cette semaine, Persepolis a fait une bonne entrée... J'ai aussi vu des gens qui achètent des CD (j'en ai pas acheté depuis des années car je suis un téléchargeur compulsif). Incroyable, non ?
Un petit mot sur les habitudes de comportement... Les gens prétendent ne pas aimer faire la queue alors que c'est faux. Ils adorent faire la queue, mais râlent quand ils la font. Un exemple. La semaine du blanc au BHV s'est achevée (je ne me lasse pas de ce jeu de mot) hier. Il y avait moins 15 % supplémentaires sur le linge de maison pour les porteurs de cartes Cofinoga. Il y avait une queue énorme (pas de mauvais esprit, s'il vous plait...) devant les caisses du blanc. Un responsable du magasin demande aux gens d'aller vers le rayon salle de bain pour se faire encaisser plus vite. Et bien non, des personnes restaient cramponnées à leur huitième place plutôt que de parcourir 20 mètres et être premier ou deuxième. Je comprends pourquoi on est nul en sport en France...
J'étais dans une caisse peinarde hier en librairie. Des personnes me voient derrière ma caisse dans une position d'attente... et on me demande si je suis ouvert. Non, je suis en train d'attendre le bus. D'ailleurs, il va pas tarder à arriver... a un moment, y avait à peine deux personnes qui faisaient la queue. La troisième personne commençait à s'impatienter et me demanda alors s'il n'y a pas d'autres caisses de libre. Je l'ai envoyée à l'autre bout du rayon où la queue faisait le tour du magasin... Y en a vraiment qui aime ça !
Je raconte ma life (qui n'intéresse au demeurant personne), mais avec tout ça je suis de nouveau au chômage. J'ai certes été prolongé une fois au BH et on m'a proposé de continuer pendant la période des soldes. Mais j'ai préféré retrouver les joies de l'inactivité. Je vais donc entamer une longue période de chômage de un jour. Mardi prochain, un nouveau job ultrastimulant m'attend à l'UGS (Union Guilde des Scénaristes) pour organiser le marché du scénario à Cannes. A suivre !
This is the beginning...

jeudi 3 janvier 2008

The key to reserva

Vous frissonnez devant les films d'Alfred Hitchcock... Vous adorez les films de Martin Scorsese. Je vous invite à découvrir ICI un film de Scorcock, une publicité pour le Freixenet, un mousseux catalan (que je préfère personnellement au champagne au risque de choquer les puristes) réalisé par Martin Scorsese "à la façon" Hitchcock...
Il s'agit autant d'une réclame pour la Fondation de Martin Scorsese pour la Préservation et la Restauration des Films que pour cette boisson alcoolisée en vente dans les Monoprix. C'est donc encore une juste cause que défendent Scorsese et Hitchcock...
A consommer sans aucune modération !

mardi 1 janvier 2008

Voeux présidentiels




Mes chers compatriotes, mes chers compagnons d'armes, mes chers camarades,

Je vous souhaite à toutes et à tous une excellente année 2008 (14295 selon le calendrier de nos ancêtres vénérés) en espérant que les récoltes de blé soient fertiles et que l'élevage des chèvres vous rapportent beaucoup de succès. Que le pétrole continue à couler à flots pour nous assurer à tous (surtout à moi) des revenus confortables. Je souhaite également que les catastrophes naturelles épargnent notre nation millénaire. Je prendrai des mesures pour que la sécheresse passe sous le seuil symbolique des 300 jours par an. Votre contribution inestimable à l'amélioration de notre planète passera par un renforcement des transports en commun : des caravanes tirées par des ânes nourris aux épluchures de pommes de terre serviront à transporter le personnel et les marchandises sur des routes en terre battue (le bitume contient des produits chimiques favorisant l'effet de serre) Pour assurer le prestige de notre Nation, je continuerai néanmoins à vivre dans un palace dernier cri et à rouler dans des luxueuses berlines pendant que mon peuple fera l'objet de témoignage d'admiration de la part de la communauté internationale pour son humilité et son sens du sacrifice. D'autre part, le port de la moustache sera obligatoire pour les hommes et femmes de plus de 12 ans.

Je souhaite également que les groupes mafieux qui ont contribué à me faire monter sur le trône pendant cette révolution du 4 août qui m'ont permis de vaincre dans le sang les ennemis de la démocratie puissent continuer à exercer leur activité en toute impunité. L'opposition continuera à être muselée pour l'intérêt supérieur de la Nation une et indivisible. Nos télévisions diffuseront des films à la gloire d'Alain Delon et de Jean-Paul Belmondo afin de célébrer l'homme viril parfait. Mireille Darc sera notre déesse de la fécondité. Les radios rendront hommage au quatuor chevelu de Liverpool, les Scarabées (cet insecte essentiel à la préparation de notre plat national, le kardashovitchku), en propageant sur les ondes notre nouvel hymne national, All you need is love. Nos haltérophiles auront une dose supérieure d'hormones à la normale pour qu'ils puissent rapporter de nombreuses médailles à notre pays aux Jeux Olympiques organisés par notre voisin émergent, la Chine.



Nous sommes sur la voie du progrès et nous continuerons à suivre le chemin vers lequel le guide suprême du Moumouchstan entend mener son glorieux peuple. Je vais construire des hôpitaux pour accueillir les nombreux déficients mentaux nés de relations incestueuses. Notre système de santé va effectuer un bond impressionnant dans la hiérarchie mondiale afin de talonner celui du Niger. Je m'engage sollennellement à réduire la durée de conscription de 48 à 46 mois pour les enfants mâles de moins de douze ans en âge de se défendre. J'abaisserai également la durée de service sous les drapeaux des femelles de 14 ans de 36 à 34 mois à la condition expresse qu'elles soient mère de trois enfants pour qu'elles puissent assurer efficacement l'éducation de leur progéniture. Nos frontières seront ainsi bien défendues contre la convoîtise de nos voisins. Un petit livre turquoise sera édité afin de regrouper les règles de comportement essentielles à suivre pour devenir un patriote zélé et honnête. Toutes ces résolutions permettront à notre pays d'adhérer à l'Union Européenne, à l'OTAN et à l'UEFA (le Dinamo de Bakouvitch sera inscrit pour particper à la Ligue des Champions afin que le club rapportela coupe dans deux ans grâce à une politique sportive volontariste : corruption de joueurs adverses, dons de prodtituées aux arbitres, campagne de calomnie)

Pets et odeur... Pardon, Paix et honneur à vous tous. Que le pain et l'eau ne manquent pas sur vos tables en cette nouvelle année que Dieu nous octroie. Je prend l'engagement de vous défendre contre les loups affamés et les hyènes sauvages des steppes de notre pays d'abondance. Bonne année et bonne santé à toutes et à tous. Abusez bien de la vodka pendant ces réjouissances, car il n'y en aura plus pour tout le monde (la vodka frelatée à partir d'essence d'intestins de porc est tolérée pour les revenus les plus modestes, soit 92% de la population).

Son Altesse Moustachissime
Moumouche Ier