mercredi 20 février 2008

Orphée et Eurydice

J'ai passé un moment inoubliable lundi soir en compagnie de ma meilleure amie, de ceux dont on se souvient avec émotion et que l'on se remémore éternellement : la représentation d'Orphée et Eurydice, l'opéra de Christoph Willibald Glück, chorégraphié par Pina Bausch, à l'Opéra Garnier... Mes oreilles résonnent encore de cette musique mémorable et l'image de ces corps aux muscles saillants s'apparentant à des lignes brisées qui se mélangent dans une harmonie chaotique sont toujours imprimées dans ma rétine. Cette féérie cauchemardesque de corps au bord de la rupture m'a littéralement fait monter les larmes aux yeux tant les émotions étaient brûlantes et tant le mythe prend toute son ampleur. Les costumes apparemment dépouillés se drapent de plissés et de vagues sous l'effet d'un mouvement générateur d'émotions fortes. J'aurais voulu comprendre l'allemand pour m'imprégner du mythe d'Orphée que cette danse transcende en lui conférant une dimension catharsique. Le chef d'orchestre a dû sentir dans sa nuque le souffle des râles d'admiration que je ne manquais pas d'expirer, puisque nous étions placés dans l'axe au 4ème rang de l'orchestre... J'étais encore mieux placé que le personnage du journaliste dans Parle avec elle pendant la séquence d'ouverture lors du spectacle de Pina Bausch.
Musique et danse se confondaient à merveille sous la supervision de Chagall dont une peinture orne le plafond du Palais Garnier, écrin idéal pour un spectacle qui tient autant de la performance que de l'expérience. D'habitude, mon esprit a tendance à vagabonder lors des spectacles lyriques... mais pas là ! J'étais happé par ce mouvement frénétique digne des peintures futuristes italiennes qui décomposaient le mouvement.
Amateurs de Pina (qu'il faut porter au pinacle) ! Ne ratez pas sa création de Bamboo blues au Théâtre de la Ville à partir du 16 juin...
En attendant, voici quelques images (merci qui ?)








dimanche 17 février 2008

Le Crâne de cristal

Vivement le mois de mai pour que l'original supplante son infâme avatar (Benjamin Gates pour ne pas le nommer)

Last days


Je rassure les lecteurs de cette tribune. Je ne cherche pas à éliminer toute trace de ma présence par une auto-disparition physique par voie violente. Les derniers jours en question dans ce message sont ceux que j'ai passés dans un grand magasin du centre de Paris puisque ma mission maintes fois prolongées sous la pression sans cesse renouvelée de mes patrons (et accessoirement de mon banquier) J'ai tiré les enseignements de cette expérience et je me retire définitivement de la vie politique du BHV... Contrat bel et bien terminé et pas question de le prolonger de nouveau... même sous la torture de la goutte d'eau.
A présent, une vie normale m'attend pendant une semaine... à savoir glandouille, cinoche, peut-être une mise au vert hors de la frénésie parisienne (Bruxelles ? Londres ? Vienne ? Bilbao ?) avant de reprendre une aventure plus en rapport avec mes aspirateurs... pardon, mes aspirations (j'ai passé trop de temps au rayon électro-ménager !). Je vais contribuer à organiser la 3ème édition du Marché du scénario à partir de la semaine prochaine. Cette manifestation a lieu pendant le festival de Cannes où je me rendrais du 13 au 24 mai prochain. L'Union Guilde des Scénaristes s'est finalement attaché mes services, grâce leur en soit rendue !
L'air de rien, ces trois mois qui nous séparent de l'événement ne seront pas de trop pour mener à bien cette mission. Les préparatifs s'annoncent importants. Il faut que je me trouve un costard qui puisse impressionner les nénettes, penser à la crème solaire, s'assurer que la piscine de la villa soit à la température idéale au mois de mai, avoir un droit de regard sur la composition du buffet, repérer les différents lieux qui bougent avant les autres, faire du lobbying auprès des gens du festival pour avoir une place pour l'avant-première mondiale en présence de Spielberg d'Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal (pour le trailer en HD, cochez ICI),... Bref, toute une organisation à mettre en place pour un séjour cannois plein de paillettes, de starlettes et de buvette. La perfection est dans le détail !
Je me réjouis de vous conter par le menu mes prochaines aventures en Côte d'Azur.

free music

vendredi 15 février 2008

Diane Kruger








Benjamin Gates


Osons le dire ! J'ai rarement vu tel amas stellaire de conneries au mètre carré... Je reçois un scénario comme celui-là, je suis mort de rire en le lisant ! Chaque situation était encore plus loufoque que la précédente. Si cela ne suffit pas de kidnapper le Président des Etats-Unis pour qu'il prête un bouquin à Benjamin Gates, on construit une cité inca dans le Dakota du Nord (les pauvres Amérindiens devaient se les peler pour transporter l'or nécessaire à l'élévation de l'édifice jusqu'à la frontière canadienne depuis le Pérou). Le coup de grâce ? Le Mont Rushmore (monument commémoratif sculpté à flanc de montagne afin de célébrer les Présidents des Etats-Unis) a été construit uniquement pour camoufler le trésor des Incas. Hitchcock doit se retourner dans sa tombe en voyant à quel point ce momument qu'il a magnifié dans La Mort aux trousses est traité comme une vulgaire planque de trésor.
Nicolas Cage, Jon Voight, Harvey Keitel, Ed Harris, Diane Kruger, Helen Mirren (cette dernière a dû servir de guide pour la séquence de Buckingham Palace puisqu'elle y a ses entrées depuis qu'elle a interprété The queen devant la caméra de Stephen Frears) sont d'excellents acteurs, mais ils ne peuvent quand même pas nous fiare gober des bobards aussi ridicules... C'est incroyable ce que les gens peuvent croire comme âneries du moment qu'elles sont prononcées avec conviction par des personnages ayant un fort capital sympathie ou dont la fonction incite à la crédibilité. Je comprends que les Américains soient allés faire la guerre en Irak. Une étude récente a montré que W et ses sbires ont menti environ 953 fois à propos de l'Irak et des armes de destruction massive. Certes, le cinéma est un grand mensonge, mais un minimum de crédibilité permet à l'illusion de fonctionner. Cela étant dit, si Diane Kruger m'affirmait que la Tour Eiffel a été bâtie par les pharaons d'Egypte et recèle
dans son armature le secret de la fabrication d'un dentifrice capable de faire pousser les cheveux, je la croirais volontiers en échange d'un dîner en tête à tête avec les chandelles comme uniques témoins... Allez, une salve de photos de Diane Kruger pour faire passer le goût du navet...

jeudi 14 février 2008

Henri Salvador (1917-2008)


Henri Salvador a cassé sa pipe... Il rejoint Carlos dans le pantalon... pardon, le Panthéon (pour y aller, il faut prendre le RER B et descendre à la station Luxembourg), des chanteurs populaires de notre douce France...
Henri a joué dans toutes les plus grandes scènes parisiennes, sauf l'Olympia ! Les Coquatrix voulaient l'enfler en lui proposant des contrats dérisoires. Un jour, il accepte de discuter avec eux et de signer pour une série de concerts. Il examine attentivement le document. Au moment d'apposer son paraphe au bas des deux exemplaires du contrat, il a une inspiration de génie. Sur le premier, il signe : "Mes couilles..." et sur le second : "Toujours les mêmes..." avant d'éclater du rire d'un garnement pas peu fier du tour pendable qu'il vient de perpétrer. Cette anecdote m'a beaucoup fait rire.
Bon courage, Henri !

PS : j'aurai bien mis un morceau du père Henri, type Zorro est arrivé, sans se presser, le beau Zorro.... mais Radioblog est en maintenance depuis une semaine et n'a pas encore ouvert...

lundi 11 février 2008

Roy Scheider (1932-2008)


Un grand acteur s'en est allé. Marathon man, de John Schlesinger, et All that jazz, de Bob Fosse, sont deux de mes films préférés des années 70, sans compter Les Dents de la mer, un des plus grands succès de l'histoire du cinéma. Il a respiré l'haleine du grand requin blanc et a survécu, c'est dire s'il était fort, le bougre !
RIP Roy.


En hommage, voici le mémorable numéro "Bye bye life" dans All that jazz dans lequel Roy Scheider est absolument formidable...


Sweeney Todd

J'ai attendu le 41ème jour de l'année 2008 pour aller au cinéma. Je ne suis que rarement resté aussi longtemps sans m'asseoir dans une salle obscure devant un écran XXL. Mais, le cinoche, c'est comme le football (du moins le foot international, et non le français et sa cohorte de 0-0), une fois que le score est ouvert, les buts s'empilent... Je ne devrais donc pas tarder à reprendre le chemin de l'UGC, d'autant plus qu'il me reste une place dans une carte à utiliser avant le 17 février (en sachant que je ne peux pas en jouir le week-end et que je bosse en semaine, sauf le 14, jour où j'ai plein de rendez-vous...)
41ème jour de l'année donc... J'ai dépucelé l'année 2008 avec un Tim Burton. Certes, pas le meilleur Tim Burton (loin de là), mais un film plaisant. Sweeney Todd est une comédie musicale sanglante écrite par Stephen Sondheim, inconnu en France (sauf d'Alain Resnais et de François Thomas, un prof de fac de cinéma que je salue au passage), mais légende vivante aux Etats-Unis et en Grande Bretagne (il a notamment composé le livret de West side story).
Les morceaux sont quelque peu répétitifs, mais Timmy reste fidèle à son univers ténébreux. Il utilise la couleur uniquement pour les souvenirs, et se contente de teintes de noir, de blanc et du rouge pour la détestable réalité londonienne.Johnny Depp y incarne avec beaucoup de brio (pourtant, je ne suis pas fan de cet acteur) un barbier de retour à Londres pour se venger du juge Turpin qui a violé sa femme et kidnappé sa fille. Il maniait déjà des ciseaux aiguisés dans Edward aux mains d'argent de son complice Tim Burton. On ne devrait pas lui mettre des instruments contondants entre les mains au père Johnny.
Le casting fait la part belle aux acteurs british et semble un catalogue des plus illustres Mangemorts, à commencer par Bellatrix Lestrange (alias Helena Bonham Carter, alias mrs Tim Burton), Severus Rogue (Alan Rickman, la crapule de service) et Wormtail (aka Peter Pettigrew, aka Timothy Spall). Chaque apparition de Sacha Baron Cohen (lui aussi sujet de Sa Grâcieuse Majesté) suffisait à me donner un franc sourire qui tendait vers le rire. Il jouait le rôle d'un barbier italien concurrent de Sweeney Todd, qui finira par avoir la gorge tranchée. Son accent italien et sa moustache faisait irrémédiablement penser à Borat...Le plan final aux allures de pietà est une scène à couper au rasoir (je sais, c'est facile) digne du meilleur Scorsese... Elle confère au film une dimension mystique.
Pour finir, un message personnel... Joyeux anniversaire à ma grande amie Leticia qui fête ses trente ans aujourd'hui. Tu me manques beaucoup. Je pense à toi avec beaucoup de tendresse. Je t'embrasse bien fort . Parabens.