jeudi 27 décembre 2007

Liverpool



La cité ouvrière de Liverpool n'a pas uniquement enfanté le plus grand groupe musical depuis la Renaissance. Elle a également inspiré la stupéfiante Patsy dont la carrière n'a pas décollé au-delà de l'aéroport John Lennon (si, si, l'aéroport de Liverpool s'appelle bien comme ça). Je l'ai exhumé à grands coups de pelle d'un cimetière post-eighties. Même l'incollable Wikipédia avait perdu sa trace et ne trouve aucune occurrence de son existence. Pourtant, c'est une légende sur les bords de la Mersey au même titre que l'équipe de football - les Reds - qui ont été sacrés cinq fois champions d'Europe (dont la dernière fois en 2005 après avoir été mené 3-0 à la mi-temps par le Milan AC... c'était pas un match de Championnat de France entre Lorient et Strasbourg, ça...) Il s'en est même fallu de peu pour que le peuple d'Anfield (le stade du Liverpool FC) n'entonne l'hymne de Patsy en lieu et place du mythique You'll never walk alone pendant les derbys contre Manchester United.



La carrière de Patsy n'a pas survécu à ce tube. Aux dernières nouvelles, on l'aurait retrouvée du côté de Tamanrasset à vanter les mérites de John Lennon aux touareg, aux chameaux et aux scorpions...

Yakshamash

Triste nouvelle dans le landerneau cinématographique... Borat a cessé ses activités d'agitateur depuis qu'il a été agressé à Manhattan par un homme qui l'a pris pour un fou. Borat voulait acheter ses frusques pour draguer les nanas et faire l'amour avec. Naughty, naughty ! Il a fallu l'intervention de son ami Hugh Laurie pour l'empêcher de se faire rouer de coups. C'est sûr que le docteur House a dû faire le bon diagnostic après cette agression. Le mec l'aurait moins ramené si c'était Ali G qui lui aurait adressé la parole !



«Depuis l'année dernière, j'ai été poursuivi par quelque 3.000 personnes», dit Sacha Baron Cohen (que l'on verra prochainement dans Sweeney Todd, de Tim Burton), le comédien qui a tenu les rênes de Borat. Le responsable des studios avait mis en garde Sacha Baron Cohen contre sa tentation de jouer Borat dans les rues de New York. Du coup, Ali G remise aussi ses lunettes et sa chaîne en or afin de prendre sa retraite.



Mais Sacha a bien pris soin de former son successeur afin que la relève kazakh soit prête. Des vocations ont été soulevées afin de permettre à la glorieuse nation du Kazakhstan de continuer à bénéficier des apprentissages culturels de l'Amérique.


Je sors de l'anonymat à la manière de Superman. J'ai jamais compris pourquoi personne ne reconnaissait Clark Kent lorsqu'il revêtait le costume de Superman alors qu'il se contentait de retirer ses lunettes. Cela dit, je prends la relève de Borat afin de hisser le drapeau du Kazakhstan vers le ciel étoilé.



Je sais, encore un titre des Beatles... Mais cette fois, c'est David Letterman qui a commencé. J'ai la preuve dans la vidéo ci-dessus. Mimiche m'avait pourtant prévenu que je pouvais mettre les Beatles à toutes les sauces et les adapter à tous les sujets. Je n'ai pas mis longtemps pour me rendre compte qu'il avait (encore) raison.

LSD

Ma substance hallucinogène de Noël préférée...



Une personne anonyme qui se reconnaîtra mérite d'être élévée au pinacle pour sa précieuse contribution à l'Humanité (surtout à la fête de l'Humanité). Les livres d'Histoire sont prêts à recevoir le récit de ses multiples exploits. Une encyclopédie ne suffit pas à décrire ses péripéties. Les bardes et les troubadours perpétuent à travers les âges ses pérégrinations dans une mythologie qui a relégué Don Quichotte et Les Nibelungen au sommet des étagères des bibliothèques. Cette chanson est une humble révérence devant son talent incomparable. Mimiche, c'est pour toi !


mardi 25 décembre 2007

Little Tinker

Un Noël sans Tex Avery ne serait pas un vrai Noël. Voici un dessin animé de ce génie (n'ayons pas peur des mots) dans lequel les pulsions érotomanes, y compris de la gente féminine, sont plus qu'assumées. Hommage à Frankie : mélange d'un charme irrésistible et d'une puanteur de ses fréquentations !
LOVE ! C'est le mot d'ordre pour cette année finissante, ainsi que pour le millésime 2008 !



Au fait, puisqu'on parle cul, il y a un an disparaissait James Brown. Pour lui payer un tribut (comme disent les anglo-saxons : "to pay tribute"), je vous invite à entonner sex machine et à le proposer comme nouvel hymne national américain...

La Gazette des scénaristes


Cette revue tout ce qu'il y a de plus vénérable et respectable m'a confié la responsabilité d'écrire des chroniques de DVD. Et figurez-vous qu'elles sont parues dans le numéro 32. Oui, moi qui écris des conneries à longueur d'année sur ce blog en vitupérant et en vilipendant à tour de bras... Je vous invite à y jeter un coup d'oeil et à me faire part de vos commentaires. Mon nom de code est MT.
Au fait, Joyeux Noël de la part de Frankie (10 ans déjà qu'il a quitté la terre pour rejoindre Al Capone, Sam Giancanna et Lucky Luciano au Paradis des honnêtes gens...)



PS : une petite anecdote de caissier du BHV (ce n'est pas parce que j'ai écrit des chroniques qu'il faille que j'oublie ma condition humaine du moment) Hier, près de ma tour de caisse, une jeune fille d'une vingtaine d'années attendait timidement son tour. Elle avait l'air sage et son visage parvenait difficilement à dissimuler une certaine candeur mâtiné d'un soupçon de gravité. Ma collègue était libre et pourtant elle semblait vouloir que ce soit moi qui l'encaisse. Arrive enfin son tour. Elle commence à sortir son article de son panier : un calendrier des "Dieux du stade." Elle le déplie hâtivement en me présentant la face sur laquelle des rugbymen au corps huilé exhibaient fièrement leurs muscles saillants. J'ai réprimé un éclat de rire car je n'attendais pas ça d'elle. Mais j'ai trouvé ça trop mignon, car ça me rappelait les différents stratagèmes que j'utilisais pour acheter mes premières revues érotiques à 14 ans en essayant de persuader le libraire que j'étais majeur. J'étais même prêt à mettre ma photo dans les spécimens de permis de conduire dans les porte-feuilles neufs pour parvenir à mes fins. C'est pas un joli conte de Noël ça !!!



PPS : Tino Rossi, c'est un clin d'oeil à l'inusable Mimiche, le crooner à la voix de miel et à l'oeil turquoise.

lundi 24 décembre 2007

Coluche



En cette veille de Noël, une pensée pour ceux qui ont froid et qui ont faim. Dépassé le chacun pour soi ! Pas la peine de promettre le bonheur, mais juste à manger et à boire, un peu de pain et de chaleur dans les restos du coeur (ou ailleurs).
Le patronage de Coluche est précieux, à la fois pour des raisons de générosité propre à chaque être humain que pour des raisons d'humour subversif. Coluche, comme Jean Yanne (ce ne sont pas mes maîtres à penser car je suis assez grand pour penser - et ne pas penser - tout seul, mais ce sont des sources d'inspiration constantes), ont élevé la grossièreté au rang d'art sans jamais tomber dans la vulgarité. Certaines personnes peuvent tenir un langage châtié sans pour autant être distingué. Elles respirent la vulgarité par tous les pores. Les comiques grossiers peuvent charrier des tonnes de gros mots sans paraître le moins du monde vulgaire. Bigard est vulgaire, Coluche est grossier. Il a saisi mieux que quiconque les travers de ses contemporains en les grossissant via le miroir grossissant du rire tout en restant joyeusement politiquement incorrect.
Putain de camion !


- La méchanceté et la grossièreté sont les armes de la simplicité.

- La politique, c'est cinq ans de droit et le reste de travers.

- Mesdames un conseil. Si vous cherchez un homme beau, riche et intelligent... prenez-en trois !

- Le plus dur pour les hommes politiques, c'est d'avoir la mémoire qu'il faut pour se souvenir de ce qu'il ne faut pas dire.

- Moi, j'ai baisé une femme... Je lui ai filé un rancard, et je n'y suis pas allé !

- L'humour a toujours été contre le pouvoir, quel que soit le régime.

- La différence qu'il y a entre les oiseaux et les hommes politiques c'est que de temps en temps les oiseaux s'arrêtent de voler !

- L'avenir appartient à ceux qui ont le veto !

-"Bite" c'est un gros mot, même si c'est une petite.

- Acteur ? Un métier de ringardoù l'on passe le plus clair de son temps à faire de l'après-vente comme si on demandait à un pilote de réparer son avion en cas d'avarie.

- Dieu a créé l'alcool pour que les femmes moches baisent quand même.

- Le cancer, au prix que ça coûte, on n'est même pas sûr de mourir guéri.

-
Bien mal acquis ne profite qu'après.

- Tant qu'on fait rire, c'est des plaisanteries. Dès que c'est pas drôle, c'est des insultes.

- Ce n'est pas difficile d'être une vedette. Ce qui est difficile, c'est d'être un débutant.

- Pour faire un mauvais musicien, il faut au moins cinq ans d'études. Tandis que pour faire un mauvais comédien, il faut à peine dix minutes.

-
Mon psychiatre, pour quinze mille francs, il m'a débarrassé de ce que j'avais : quinze mille francs.

- Dieu, c'est comme le sucre dans le lait chaud. Il est partout et on ne Le voit pas... Et plus on Le cherche, moins on Le trouve.

- A la sécurité sociale, tout est assuré. Sauf la pendule. Ça, on ne risque pas de la voler, le personnel a les yeux constamment rivés dessus.

- La victoire est brillante, l'échec est mat !

- Il n'y a pas de femmes frigides, il n'y a que des mauvaises langues.

- Vous avez des étrangers qui viennent en France comme balayeur, et après ils restent comme Noir !

- La bigamie, c'est quand on a deux femmes ; et la monotonie, c'est quand on n'en a qu'une !

- Le communisme, c'est une des seules maladies graves qu'on a pas expérimentées d'abord sur les animaux.

-
Je n'ai rien contre les étrangers. Le problème, c'est que d'une part, ils parlent pas français pour la plupart ... Et selon le pays où on va, ils parlent pas le même étranger.

- Quand j'étais petit à la maison, le plus dur c'était la fin du mois... Surtout les trente derniers jours !

-
Il y a quand même moins d'étrangers que de racistes en France.

- Il y a deux sortes de justice : vous avez l'avocat qui connaît bien la loi, et l'avocat qui connaît bien le juge !

- Dieu a dit : "Je partage en deux, les riches auront de la nourriture, les pauvres de l'appétit."

- Pour qu'un écologiste soit élu président, il faudrait que les arbres votent.

- Vous savez ce que c'est qu'une fillette vierge en Turquie ? Une fille qui court plus vite que son père.

- Ce serait raciste de penser que les étrangers n'ont pas le droit d'être cons.

- Yannick Noah rechigne toujours à monter au filet car ça lui rappelle sa capture.

- Et Daniel Guichard, faut pas être con ! Il avait le choix entre le chapeau de Bob Dylan et le talent de Bob Dylan. Il a pris quoi à votre avis ?

-
Quand un artiste dit qu'on ne lui a pas donné sa chance, il devrait aussi compter le nombre de fois où la chance s'est déplacée pour rien.

- Le travail c'est bien une maladie, puisqu'il y a une médecine du travail.

Blague de Noël

Dans Bee movie, un moustique - doublé par Chris Rock, autre figure moderne du Stand-up - joue le rôle d'un avocat. Il affirme qu'il est déjà un suceur de sang et qu'il n'avait besoin que d'un attaché-case pour ressembler définitivement à un avocat. J'ai tout de suite pensé à une blague de Coluche que je reproduis ci-dessous :

Vous savez comment on appelle un spermatozoïde avec un attaché-case ? Un représentant de mes couilles (mouarf mouarf)

L'esprit de Noël prend le ton de la grossièreté chez moi (j'expliquerai la nuance entre vulgarité et grossièreté ce soir car le BHV refusera d'ouvrir sa porte à sa clientèle tant que je ne serai pas arrivé)

dimanche 23 décembre 2007

Bee Movie




Dans le film, Sheryl Crow s'y colle pour chanter cette somptueuse chanson des Beatles... Mais si j'avais commis le sacrilège de proposer cette version, l'éminent Mimiche, le plus grand spécialiste mondial des 4 de Liverpool après sir Paul Mac Cartney et Ringo Starr (et encore, avec ce dernier, il y a match) ne m'aurait plus jamais adressé la parole jusqu'à ce que je fasse acte de pénitence en faisant à pied un pèlerinage à Liverpool en plein hiver.
Il en connaît même plus sur le groupe que John Lennon et George Harrison qui se sont retirés des affaires respectivement en 1980 et 2003.


Noël est une période propice pour les films d'animation en tout genre, surtout ceux qu'on peut savourer en famille. Bee movie est précisément le type de film d'animation (pardon pour la répétition, mais je n'ai pas trouvé de synonyme adéquat... de toute façon, je suis trop crevé pour chercher un autre terme... et oui, j'ai bossé ce dimanche au BHV !) qui ne répond pas à cette définition... tout du moins hors des Etats Unis d'Amérique. Je m'explique... Les lecteurs de ces articles (qu'ils en soient remerciés pour leur fidélité, leur intelligence supérieure et leur incomparable sex-appeal) savent que je suis un adversaire acharné de la VF (mais aussi de la version espagnole, hongroise, finlandaise ou indonésienne, bref des versions doublées en général... à l'exception notable des films doublés dans leur langage d'origine car post-synchronisés). Dans le cas de Bee movie (traduit par Drôle d'abeille, alors qu'il s'agit d'un jeu de mot signifiant à la fois "film de série B" et film sur les abeilles), la version doublée devrait tout simplement être proscrite, du moins en salle (je ne vais pas jouer les ayatollah, car le spectateur de DVD a le choix de la version qu'il entend regarder). L'humour de Jerry Seinfeld est si particulier et ancré géographiquement et culturellement qu'on perd toute la subtilité du film en le regardant seulement comme un simple divertissement.
Seinfeld est peu connu en France (j'ai fait le test dans mon entourage et j'ai eu droit au mieux à des "Connais pas" et au pire à des "il joue dans quelle équipe ?"). Pourtant, il s'agit d'une légende aux US & A, un des comiques les plus populaires outre-Atlantiques. A son palmarès figurent des spectacles de stand-up aux quatre coins des Etats Unis (digression : l'expression "aux 4 coins de l'Hexagone" m'a toujours fait marrer car un hexagone possède par définitions 6 coins), une série télévisée qui porte le même nom que lui Seinfeld dont la dernière émission a rassemblé devant leur poste de télévision 75 millions de téléspectateurs américains en 1998, une fortune estimée à 225 millions de dollars (sans compter les droits de rediffusion de la série qui peuvent rapporter jusqu'à 600 millions suplémentaires dans sa musette), 46 Porsche (dont une réplique de la Spider 1955 au volant de laquelle James Dean s'est cassé la pipe)... Seinfeld est l'héritier des grands comiques juifs new-yorkais tels que Lenny Bruce (
soit dit en passant, Lenny de Bob Fosse avec Dustin Hoffman, retraçant le parcours de Lenny Bruce, est un chef d'oeuvre) et de Woody Allen. Un comique qui repose sur la situation, l'autodérision (notamment à travers le thème de l'argent auquel est spontanément associé le Juif) et l'enchaînement des bons mots. En France, son admirateur numéro un s'appelle Gad Elmaleh qui double le personnage du film dans sa version française.
Bee movie
ne déroge pas à cette règle, même si elle est adaptée à l'univers sans limites du film d'animation. Il y a même un regard caméra qui s'apparente à une adresse au specateur dans une salle paumée du Kentucky dans laquelle Seinfeld se produit devant un public hostile (contrairement à son cousin éloigné le one man show, le stand up est un combat entre le comique et le public, celui-ci possède le droit de vie ou de mort, telle la foule d'une arène de gladiateurs, sur le comédien en choisisaant de ne pas rire aux vannes et de manifester sa désapprobation à haute voix). L'histoire d'une abeille qui traduit en justice le genre humain pour exploitation abusive du miel produit par ses congénères offre le prétexte à Seinfeld (qui a écrit, produit le film et prêté sa voix à Barry, le personnage principal du film) d'une heure et demie d'un spectacle frénétique dans lequel le calembour, bien qu'omniprésent, se fond dans un univers cinématographique. Le pire, c'est que cette histoire est crédible... Aux Etats Unis, il y a une branche du droit américain exclusivement consacré aux droits de nos amies (?) les bêtes. Typiquement américain, j'vous dis...
Mais on s'en fout... Nous en France, on a Maya l'abeille...


vendredi 21 décembre 2007

New York story




Pour en revenir à I am legend, j'ai vu le film hier en compagnie de mon meilleur ami (que l'illustre Mimiche me pardonne de ne pas encore atteindre ce haut degré de distinction honorifique... Le Lennon d'or et le MacCartney de platine de la loyauté lui sont déjà attribuées à vie) qui a effectué un séjour en terre new-yorkaise cet été. J'avais l'impression de voir son film de vacances. "Tiens, regarde, c'est l'hôtel où j'ai créché... Regarde, j'ai visité ce monument... J'ai fait mes courses dans ce supermarché-là"
Je ne sais pas comment il a fait, mais il a réussi à obtenir de la municipalité de New York l'autorisation de vider la ville de ses habitants afin d'être tranquille pour filmer les principaux monuments. Il m'avait caché qu'il était copain avec Michael Bloomberg, le maire de New York. En plus, il a engagé Will Smith pour servir de guide touristique. C'est sûrement le film de vacances le plus cher de l'histoire des films de vacances... On ne se refuse vraiment rien !




PS : je sais, j'inclus une chanson de Jacques Dutronc sur Paris dans un billet rendant compte des pérégrinations "bobochesques" à Big Apple... mais je tiens à rappeler que c'est mon blog à moi et que j'ai la toute puissance absolue de mettre tout ce que je veux dedans sans avoir à me justifier... Alors j'aurais tort de ne pas profiter de l'étendue de mes pouvoirs illimités.

I am legend




Rien de plus casse-gueule qu'un film à un personnage, mais rien de plus passionnant quand c'est réussi... Pour incarner le dernier survivant d'une pandémie (une épidémie à très grande échelle d'après mister Larousse) sur Terre, c'est Will Smith qui s'y colle dans Je suis une légende, d'après un roman d'un des plus grands écrivains de science fiction, Richard Matheson. Stephen King lui-même lui voue un culte sans bornes et reconnaît son influence sur son oeuvre. Duel de Steven Spielberg, c'est lui. L'Homme qui rétrécit itou. Il a également écrit plusieurs scénarios d'épisodes de La Quatrième dimension, LA meilleure série de tous les temps (dixit moi).
Pour en revenir à I am legend, Will Smith donne principalement la réplique à une chienne dénommée Sam. Un peu siphonné, Will ? Pas plus que Tom Hanks qui parlait à un sac plastique dans Cast away de Robert Zemeckis (désolé, je ne me souviens plus du titre français et j'ai la flemme d'aller chercher).
Pour en revenir à nouveau à I am legend (vous commencez à avoir l'habitude de mon goût pour les digressions...), les scènes d'un New York apocalyptique vidé de sa population et laissé aux mains d'infectés sont impressionnantes. Certes, Francis Lawrence, ci-devant réalisateur de I am legend, n'a rien inventé puisque 28 jours plus tard montrait déjà une mégalopole, en l'occurrence Londres, complètement abandonnée de ses habitants. 28 semaines plus tard enfonçait le clou, notamment avec le final dans le nouveau Wembley, temple du football anglais. Si je devais oser un petit calembour, j'écrirai qu'il y a contamination des thèmes d'un film à l'autre. Il est le vrai que les virus et la peur d'une contamination à grande échelle est un thème récurrent depuis Alerte de Wolfgang Petersen (1995), sans compter les films lointains (mais géniaux que sont Panique dans la rue d'Elia Kazan (1947) et En quatrième vitesse de Robert Aldrich (1955). I am legend ajoute à ces ingrédients une atmosphère post-apocalyptique d'après 11-septembre, ce qui rend le film ultra-efficace. Le scénario est en béton armé en s'appuyant sur la Matheson's touch tout en la remettant au goût du jour.



Pour en revenir à Will Smith, sa performance mérite d'être saluée. Il tient le film sur ses épaules. Normal, il est seul au monde, avec une chienne et des infectés. Pas facile pour une pipelette pareille de devoir faire la conversation à un mannequin en plastique. Depuis quelques films, il fait moins le mariole au profit de rôle plus sombres, comme dans I, robot, d'Alex Proyas, d'après un autre immense auteur de science fiction, Isaac Asimov. Le clown d'Independence day appartient au passé. Tant mieux ! Il est plus convaincant dans ces personnages de films de science fiction messianiques...
Pour en revenir à Will Smith une dernière fois, il envisage de se présenter à la Maison Blanche. Il voulait être le premier black élu Président des Etats Unis, mais Barack Obama lui a piqué l'idée et envisage de s'installer derrière le Bureau Ovale. Will Smith a en effet un bon CV de sauveur de la planète. De toute façon, n'importe qui ferai un meilleur boulot que George Bush... alors pourquoi pas le Prince de Bel Air...

jeudi 20 décembre 2007

Anecdote

Hier au BHV, j'étais affecté au rayon des produits culturels. Un type arrive à ma caisse avec deux coffrets DVD : l'intégrale Stanley Kubrick et un coffret Hitchcock, période Universal. Le gars me demande ensuite s'il peut procéder à un échange si le cadeau ne convient pas. Je lui ai répondu qu'il pouvait surtout changer d'amis s'ils ne sont pas capables d'apprécier de tels cinéastes... Le pire, c'est que le client a acquiescé ! Mais pouvait-il décemment faire autrement...


Eva Mendes

Comment passer sous silence la performance d'Eva Mendes dans La Nuit nous appartient ? Elle est sublime en entraîneuse portoricaine amoureuse du patron du night club interprété par Joaquin Phoenix. Elle promène son corps de rêve de bomba latina tout au long du film. Sa plastique avantageuse ne représente pas son seul atout. Son jeu s'est étoffé au contact de Joaquin Phoenix, Mark Wahlberg et Robert Duvall. Loin d'être un faire-valoir, elle est d'une loyauté sans faille à son boyfriend. Sa prestation valait bien une salve de photo pour que sa sensualité puisse inspirer les lecteurs de ce blog...





En revanche, il est préférable de passer sous silence sa performance dans Ghost rider de Mark Steven Johnson. Non pas qu'elle fût désastreuse... Elle a bien du mérite au contraire de tirer son épingle du jeu dans le rôle d'une journaliste amie d'enfance d'un cascadeur qui vend son âme au démon. Dans son ardent désir d'interpréter un héros de comic book, Nicolas Cage a pris le premier scénario qui lui est tombé sous la main sans se soucier de la qualité. A moins qu'il voulait à tout prix partager l'affiche avec la belle Eva... Tout s'explique !

mercredi 19 décembre 2007

La Nuit nous appartient



Attention, chef d'oeuvre absolu ! Un des films les plus impressionnants de l'année ! James Gray ne réalise que son troisième film en 13 ans, mais ça vaut le coup d'attendre. Un excellent film vaut toujours mieux que trois films moyens... Mais James Gray s'est surpassé ce coup-ci avec cette tragédie shakespearo-dostoïevskienne sur fond de guerre entre la police et la mafia russe. Au beau milieu de tout ça, Joaquin Phoenix, mélange de subtilité et de force (intérieure et brute), est tiraillé entre son job de patron d'un night club lié aux activités mafieuses et sa famille composée d'un père et d'un frère policiers. We own the night (que je traduirais personnellement par "nous possédons la nuit") est la devise de la police new yorkaise. Avant le ménage effectué par Rudy Giuliani, l'ancien maire Big Apple dans le courant des années 90, la nuit appartenait plutôt aux trafiquants de drogue qui jouaient au ball-trap avec les flics.



James Gray fait preuve d'un sens aigu de la mise en scène et de la direction d'acteurs. La scène de poursuite en voiture sous la pluie est magistrale. Seul le son du pare-brise ponctue cette séquence, la rendant tendue comme l'arc d'Ulysse. Les histoires de famile contribuent à amener ce film noir vers le registre de la tragédie. Côté interprétation, on flirte avec le top. Joaquin Phoenix et Mark Wahlberg sont extraordinaires dans le rôle des deux frères ennemis (Abel et Caïn, Romulus et Remus ?). Ils étaient déjà de la partie de The Yards du même James Gray. Quant à l'immense Robert Duvall, les superlatifs manquent pour qualifier à la fois sa prestation en patriarche et sa fabuleuse carrière. Pendant longtemps, je sévissais dans les salles de billards et de scrabble de yahoo games sous le pseudonyme de Colonel Kilgore en hommage au personnage qu'il interprétait dans Apocalypse now ("J'aime l'odeur du napalm au petit matin"). Allez, on va mettre La Chevauchée des walkyries pour saluer le grand Bob...



Je suis sorti complètement bouleversé de ce film. Comment voulez-vous vous mettre à scanner des boulons et des pommes de douches au rayon quincaillerie du BHV après avoir été submergée par un océan d'émotions ? Je me suis trouvé en plein décalage. Je prends mon job saisonnier de caissier avec beaucoup de philosophie. Je m'amuse énormément tout en faisant mon boulot le plus sérieusement possible. Ma caisse est la vigie depuis laquelle je scrute les habitudes de consommation de mes contemporains. Mais le film de James Gray m'a rappelé pourquoi je me bats pour travailler dans le cinéma. Je ne connais pas d'émotion plus forte que la sensation qu'un film (ou toute autre oeuvre d'art) vous prenne par les tripes pour ne plus vous lâcher en vous faisant passer par toute la gamme des sentiments pendant 90 minutes. En sortant de cette séance matinale, je me suis dit que les sacrifices valaient le coup et que je devais m'accrocher pour faire mon trou dans le cinoche...

lundi 17 décembre 2007

La première dame de France





Je sais, il ne faut pas se moquer des gens à terre, ni tirer sur une ambulance... Mais une nouvelle comme celle-là, je ne peux pas la laisser passer... Malgré les dénégations du représentant de l'Elysée, l'inénarrable (et inénarré) David Martinon, Nicolas Sarkozy sort avec Carla Bruni... Les marchands de talonnettes et de semelles compensées se frottent les mains car leur chiffre d'affaires va monter en flèche. Pauvre Carla ! Je ne dirais pas qu'elle est tombée bien bas, mais avec le petit Nicolas, elle est quand même très près du sol. En revanche, je pensais qu'elle avait plus de goût car le père Sarko n'était auparavant bon que pour ramasser les miettes de Jacques Martin... Il va falloir qu'il se montre à la hauteur. Mais il faut avouer que Carla est une bien meilleure première dame de France que Bernadette Chirac qui était plutôt la "première vieille de France."
Nicolas et Carla ont été surpris ensemble à Disneyland Paris... D'après certaines sources bien informées, il s'agissait d'une visite de travail car un remaniement ministériel est en vue. Il a entamé des négociations pour faire entrer Mickey en tant que Premier Ministre (à la place de François Fillon) dans son gouvernement d'ouverture après avoir consulté le plus grand Président de la Cinquième République, Gérard Lenorman.



dimanche 16 décembre 2007

Jennifer Connelly





Avant de me faire taxer de "blondophile" exclusif, je rends hommage à la beauté, au charme et au talent de la plus jolie représentante de la population brune hollywoodienne, j'ai nommé Jennifer Connelly. En plus, elle a de magnifiques yeux verts soulignant un regard empli d'intelligence (elle a fait ses études dans la prestigieuse université de Yale). Elle débute à 12 ans dans l'immense chef d'oeuvre absolu de Sergio Leone, Il était une fois en Amérique (un des plus beaux films jamais réalisés depuis la Préhistoire), dans lequel elle prête sa grâce à Déborah, l'amour de la vie de Noodles. Elle enchaîne l'année suivante avec Phenomena de Dario Argento. Avant 15 ans, elle joue déjà sous la direction des deux réalisateurs italiens les plus renommés de leur temps dans leur meilleur film. Vous avez dit surdouée ?
Elle rayonne ensuite à l'âge adulte dans des films tels que Requiem for a dream, de Darren Aronofsky, Un homme d'exception de Ron Howard (Oscar de la best supporting actress) ou Blood diamond d'Edward Zwick. Même dans un navet comme Hulk (dans lequel le gros homme vert qu'il ne faut pas foutre en rogne ressemble à un malabar à la menthe monté sur ressort), elle assure et permet de supporter moins difficilement ce ratage d'Ang Lee...
I love you, Jenn...











samedi 15 décembre 2007

Palettes



Qui aime la peinture aimera Palettes... Qui n'apprécie que modérément la peinture devrait se précipiter vers le rayon dvd de son BHV le plus proche (il faut bien faire de la réclame pour son employeur préféré...) pour se procurer illico le coffret de l'intégrale de "Palettes", l'émission d'Alain Jaubert. Cet article de Boboche paru dans dvdrama de ce mois-ci (en vente dans tous les bons kiosques électroniques) devrait achever de convertir les réticents tant ce coffret semble (je cite) : " Incontournable ! Révolutionnaire ! Inégalée ! Et certainement insurpassable ! " Le gouvernement devrait acheter une palette entière de Palettes afin de permettre à la jeunesse d'aujourd'hui de célébrer la grandeur de l'Homme (toujours dixit Boboche) dans les écoles... Une oeuvre d'utilité publique aussi indispensable que l'air qu'on respire ou l'eau (de source) qu'on boit (j'exagère un peu, mais les nourritures terrestres sont les plus nourrissantes)



Blague à part (on ne plaisante pas avec le génie), je recommande particulièrement les émissions consacrées à Van Eyck, la tapisserie de La Dame à la licorne, Andy Warhol, Rembrandt ou la grotte de Lascaux, mais tous sont à voir et à déguster sans modération (accompagné éventuellement d'un vin rouge grand cru, genre un Gevrey Chambertin, millésime 1995, avec un civet de chevreuil afin que les six sens soient aiguisés). Le Paradis du bon goût !

lundi 10 décembre 2007

The Pick of destiny




Hier soir, je me consolais de ma déprime "pondérale" en regardant Pick of destiny, un film avec un de mes acteurs "débiles" préférés, Jack Black (alias Jables), dont l'embonpoint laisse trahir une fourchette agile. Celui-ci est également chanteur au sein du groupe Tenacious D avec Kyle Gass (dit Kage), son guitariste également bedonnant, qui joue également dans le film. Quand je parle d'acteurs "débiles", ce n'est absolument pas péjoratif. C'est juste un terme générique pour qualifier les acteurs de comédie un peu trash. Jack Black et Ben Stiller sont mes favoris. Ils représentent l'aristocratie du film "débile." Jim Carrey, et sa tronche en caoutchouc, est dans la noblesse en compagine de Steve Carell. Bill Murray, rescapé de Ghostbusters et de Groudhog day, qui a traîné ses guêtres du côtés de chez Jim Jarmusch, Sofia Coppola ou Wes Anderson, est LE patriarche. Jason Biggs et les acteurs ados d'American pie et autres Scary movie sont quant à eux à verser parmi le Tiers Etat, étant donné la vulgarité gratuite et les facilités de ces comédies à séquelles. Ils font partie des castes des "intouchables." Je referme à présent ma parenthèse sur ma théorie du film "débile."



Revenons à Tenacious D. Pick of destiny est le titre du dernier album du groupe autant que celui du film. Jack Black a un véritable talent de chanteur et module sa voix sur toute la gamme. Il démystifie le metal et le hard rock en adjoignant des paroles potaches et vulgaires à un riff endiablé. Le film lui-même n'échappe pas à une certaine vulgarité, mais reste bon enfant. Jack Black est assez bon acteur pour s'en tirer à bon compte. Il était d'ailleurs remarquable dans le King Kong de Peter Jackson. En 2008, il est attendu dans le prochain Gondry, Be kind rewind. D'autre part, les parties animées "montypythonesques" du film lui confèrent un aspect ludique.



En revanche, je fus pris d'un soudain émerveillement pendant une scène du film. Une des plus belles filles que j'ai jamais vus traverse furtivement l'écran. Un canon de chez canon ! Une ange faite femme ! Grande, blonde aux yeux clairs, mince avec des formes sublimes, un joli minois aux traits finement ciselés... Bref, une pure merveille ! Je suis resté muet d'admiration... Vous me croyez pas ? Visez plutôt les captures d'écran. Je pars m'installer cet été en Californie, dussé-je pour cela travailler jour et nuit au BHV pendant 6 mois.






I'm fat

Bon j'en suis pas encore là, mais il vaut mieux commencer à se surveiller dès à présent...



Au fait, quelqu'un a des nouvelles de John Goodman ? J'aime beaucoup cet acteur... Je l'ai perdu de vue depuis Bringing out the dead (aka A tombeau ouvert) de Martin Scorsese en 2000.

dimanche 9 décembre 2007

Super size me




Je déteste m'acheter des fringues... Autant j'aime bien accompagner mes ami(e)s dans leurs achats, autant je me sens mal à l'aise dès qu'il s'agit de me trouvre des frusques. Mais je suis bien obligé de soigner aussi bien la façade que l'intérieur de la maison... Je hais les cabines d'essayage dans lesquelles des personnes malintentionnées peuvent faire irruption sans crier gare et me surprendre dans mon intimité. Les soldes sont un chemin de croix pour moi. Je passe des heures dans les magasins et je ressors presque systématiquement les mains vides. Incapable de choisir un vêtement potable !
Je suis allé acheté un pantalon afin d'être présentable au travail, d'auant plus que mes collègues caissières et certaines clientes sont absolument charmantes (je suis tombé amoureux une bonne dizaine de fois lors de ma première journée de travail au BHV...) Et j'ai eu une énorme surprise ! Je me suis aperçu avec horreur que j'ai gagné trois tailles de pantalon en deux ans. Je savais que j'avais pris un peu de poids, mais je ne m'attendais pas à un tel résultat. Je relativise tout de suite, je suis à des années lumières d'être obèse. J'ai toujours été mince, élancé et svelte comme un sauteur en hauteur suédois. Je pèse 70 kilos pour 1m84 (1m83 l'hiver car le froid me fait perdre un centimètre), mais j'en pesais 62 il y a seulement un an. J'ai eu l'impression d'avoir englouti le bibendum Michelin...
Je prends donc la mesure de faire le régime inverse de celui de Morgan Spurlock dans son documentaire Super size me. Un mois sans manger de cochonneries, sucreries, soda et autres gâteries... Je ne mange pas particulièrement souvent dans des fast food, mais je changerai de trottoir à la vue d'un MacDonald's par contrainte que la proximité d'un de ces restos me fasse gagner des grammes. Le boulot m'empêchera de faire régulièrement du sport, mais je reprendrai la natation en janvier. Autre résolution : je ne me jetterai plus comme un affamé sur les petits fours et les verres de champagne lorsque j'irai à la nocturne du salon nautique.
Il paraît que les femmes apprécient les poignées d'amour autour de la ceinture abdominale. Mais le trop est l'ennemi du bien et je m'engage solennellement devant la blogosphère entière de passer à du 32 de taille de pantalon d'ici six mois tout en gardant mon poids de forme. On prends les paris ?

vendredi 7 décembre 2007

Money for nothing



Demain, je me lance dans le grand monde en grandes pompes... Le BHV Rivoli, fleuron du centre de Paris depuis la triste disparition sans fleurs ni couronnes de la Samaritaine (paix à son âme), m'ouvre ses portes afin de collecter les sous patiemment économisés d'une clientèle avide de produits de loisirs ou de consommation. Un monde fou à satisfaire rapidement lors du passage en caisse et des crises à gérer avec certains pète-sec, pisse-vinaigre et autres peine-à-jouir au faciès bloqué.
Et le plus étonnant dans tout ça, c'est que je serai payé... Vous allez me rétorquer qu'il n'y a rien de plus naturel et que tout travail mérite salaire. Cet adage ne se vérifie pas (toujours) dans l'univers merveilleux du cinéma. Comme si le simple fait de bosser dans ce milieu à paillettes (encore que les paillettes ne sont pas nombreuses en court métrage) tenait lieu de salaire... Sans parler des horaires de malade en tournage, du travail de nuit ou de week-end et autres contrariétés de ce genre. La passion est un moteur qui permet d'avaler ce genre de couleuvres. La nécessité de se constituer un réseau, de se forger une expérience et d'avoir une bande démo pousse les nouveaux entrants à accepter de travailler sans rétribution autre que les défraiements divers. L'économie des films de plus en plus précaire incite malheureusement à recourir de plus en plus souvent aux stagiaires conventionnés ou au travail non rémunéré. Pour ma part, je ne touche pas un seul kopeck sur mes articles. Il s'agit d'un investissement sur une éventuelle (qui peut par définition ne jamais arriver) collaboration dans les organisations visées. C'est un pari.
Francis Ford Coppola disait récemment que le cinéma devait être une activité de loisirs et qu'un travail alimentaire devait fournir des moyens de subsistance. Il faut faire comme les grands écrivians russes du 19ème siècle, disait Francis Ford, qui avaient un job en plus de leur activité romanesque. Il est sympa, le père Francis, mais tout le monde ne possède pas des vignes dans la Napa Valley en Californie afin de lui assurer des revenus de multimillionnaire. Il peut donc financer ses films en toute indépendance vis à vis de Hollywood et avoir une posture d'artiste pur.
Note à moi-même : penser à aller voir L'Homme sans âge avant qu'il sorte des exclusivités.


Le Nouvel Hollywood


Je recommande la lecture de cet ouvrage pour tous ceux qui veulent être mieux informés sur cette période cruciale de l'histoire du cinéma américain que sont les années 70. The decade that God forgot avaient coutume de dire les Grands Bretons. Cette décennie que Dieu a oublié, riche en excès en tout genre, est pourtant un passage obligé vers la modernité, que ce soit en musique ou en cinéma. Cette enquête à l'américaine (rien n'est caché, de la prise de cocaïne aux conditions de l'assassinat de la pauvre Sharon Tate par Charles Manson) revient sur l'émergence de cette génération de réalisateurs de génie qui vont prendre le pouvoir (grâce à des films plus proches de la réalité tels que Taxi driver ou mythique comme Le Parrain) avant d'être rongés par l'ambition et les substances hallucinogènes (entre autres) D'autre part, des réalisateurs comme Lucas ou Spielberg vont jeter les bases des blockbusters tels que nous les connaissons actuellement grâce à Star wars et Les Dents de la mer, deux films qui ont pulvérisé le box-office.
Bon, il faut que je file au boulot. pendant longtemps, avant d'aller bosser, je me mettais à fond les ballons du Sex Pistols afin de me filer une patate d'enfer et d'affronter une journée de travail. Je renoue avec cette tradition avec un morceau en adéquation avec ce billet.


jeudi 6 décembre 2007

Bazar de l'Hotel de Ville




Ma défaite "printanière" a blessé mon orgueil. Petit historique des faits. Il y a deux mois, je devais remplir une mission en tant que vendeur au rayon confection féminine du Printemps pendant trois jours. Au bout d'une journée, je me suis fait virer comme un malpropre au prétexte que j'étais un descendant d'Adam alors qu'ils attendaient une fille d'Eve (traduction : la boîte d'intérim a envoyé un mec alors qu'ils avaient demandé une nana). Je me suis fait le serment de me venger et je ruminais ma revanche dans mon coin. Ma pénitence arrive enfin à son terme. J'ai décroché un contrat d'hôte de caisse (c'est-à-dire de caissier) dans un autre haut lieu de la consommation, le BHV, qui plus est au navire amiral de la rue de Rivoli. Cette fois, ma mission court sur tout le mois de décembre.
Fort de ma déconvenue initiale, j'aborde cette nouvelle expérience en toute humilité. Je passe donc par la case formation pendant deux jours. La démonstratrice est chargée de former l'élite des caissiers, les top gun du rendu de monnaie, qui vont officier pendant la période hautement stratégique des fêtes de fin d'année. Avant de nous enseigner les dix commandements de l'encaissement et nous instruire des subtilités de cette machine infernale, elle nous dresse un topo du magasin et de l'organigramme. Elle parle des mesures de protection en vigueur contre le vol. Soudain, une musique se met à s'insinuer sournoisement dans mon esprit, La Passion selon saint-Matthieu, de Jean Sébastien Bach (Johan Sebastian Bach pour les germanistes dont je ne fais pas partie). Sa description des moyens de surveillance est un calque presque parfait de celle utilisée par Ace Rothstein (aka Bobby de Niro) dans Casino de Martin Scorsese. Les vigiles surveillent les clients. Les caissiers surveillent les vigiles. Les responsables de caisses surveillent les caissiers. Les animateurs surveillent les responsables de caisses. Les chefs de rayon surveillent les animateurs. Les encadrants surveillent les chefs de rayon. Le chef de service surveillent les encadrants. Et le grand oeil dans le ciel (les caméras) surveillent tout le monde. Le contrevenant ne s'expose certes pas à se faire dégommer la main à coups de marteau, mais risque quand même de passer un sale quart d'heure. Cette séquence devrait être projetée dans tous les symposiums de gestion du personnel.
Le mimétisme avec le Tangiers est d'autant plus frappant que les mouvement de fonds à l'intérieur du magasin sont eux aussi sécurisés. Je me suis vraiment cru télétransporté au beau milieu du désert à Las vegas. Nous, les caissiers sommes là pour faire dépenser VOTRE argent. Et tous les coups sont permis. L'arsenal est illimité : du sourire Ultra Brite avec la rose entre les dents aux diverses formules de politesse, de la tenue vestimentaire à la coupe de cheveux, etcetera etcetera...
Finalement, on n'est pas si loin de ce chef d'oeuvre absolu qu'est Casino, hors les trous dans le désert et le démoniaque Joe Pesci. Dans ce film, Martin Scorsese atteint une forme de maturité et de génie jamais égalée par la suite (bien que ses longs métrages suivants restent d'un niveau extrêmement élevée). La fluidité de la mise en scène, les extraordinaires plans séquences du débuts, les ralentis, le montage dynamique, le choix des musiques, l'interprétation des comédiens, les costumes, les décors sont absoluments fabuleux du début jusqu'à la dernière seconde. En regardant le film sans le son, on se surprend à le comprendre. Idem en écoutant les dialogues sans l'image. De la cinématographie à l'état pur porté à son plus haut degré d'expression. Scorsese avait pourtant placé la barre très haut avec Les Affranchis en 1990, toujours avec le trio Robert De Niro-Joe Pesci-Frank Vincent (qu'on a tendance à oublier alors qu'il était déjà présent dans Raging Bull) En outre apparaît en filigrane un amer constat de la situation du cinéma dans les années 70. Le personnage de Joe Pesci dit à un moment : "Plus jamais on a confié par la suite à des petites frappes comme nous une affaire aussi juteuse." Il dit également à la fin "on avait tout entre les mains et on a merdé (We all fucked up)" Au cours des seventies, le pouvoir était en effet aux mains des réalisateurs du Nouvel Hollywood au détriment de l'ancien système des studios qui faisait la part belle aux producteurs. Une série de chefs d'oeuvres allait surgir sur les écrans sous l'impulsion des Coppola, Scorsese, Spielberg, De Palma, Friedkin, Cimino et autres Lucas. Mais sexe, drogue et femmes auront raison de leurs résolutions. La folie des grandeurs s'est emparé de Coppola et de Cimino qui ont monté des projets pharaoniques comme Apocalypse now ou La Porte du Paradis qui a coulé le studio United Artists. les multinationales de la communication ont donc racheté les studios pour reprendre le système de production des films en main et noyer les salles de cinémas de films à grand public consensuel à gros budget ou de blockbusters débiles générateurs de rentrées de billets verts.
We all fucked up ! Casino décrit parfaitement cett mécanique.



Dernière parenthèse : la scène de la dispute dans le désert entre les deux amis d'enfance, Ace Rothstein et Nicky Santoro, alias Robert De Niro et Joe Pesci, est à la fois prodigieuse et poignante. Un vrai miracle ! Une des meilleures séquences de l'histoire du cinéma... Les comédiens arrivent à un summum de maîtrise de leur personnage. Le film bascule à ce moment et le thème de Camille par Georges Delerue, issue du Mépris de Jean-Luc Godard est parfaitement adaptée. Incompréhension de deux amis dont les intérêts divergents transforment en ennemis... Magistral ! Allez, on se la passe pour le plaisir et l'émotion...



Encore une fois, je fais des digressions... J'étais parti pour parler de mon premier jour de caissier au BHV, et je fais des tartines sur Casino, en passant du coq à l'âne en passant pour toute la basse-cour. Dès que je me mets à parler de Scorsese, je suis aussi intarissable qu'une source intarissable. D'abord, je n'ai pas à me justifier après tout. C'est mon blog et je fais ce que je veux (avec mes cheveux), n'en déplaise aux pisse-froid de toutes sortes...
Non mais !

lundi 3 décembre 2007

The Wiz


Le nanar du jour ! Pour les besoins d'un article sur Le Magicien d'Oz (que vous pouvez lire ici-même), je me suis procuré une copie VHS en VF hâtivement numérisé de cet avatar "motownisé" du film de Victor Fleming. The Wiz est la version black du Magicien d'Oz plongé dans l'univers merveilleux des années 70. C'est aussi une adaptation d'une comédie musicale de Broadway. Mais le résultat est plus que décevant et la bonne idée de départ tombe à plat et souffre de la comparaison avec son aîné. Pourtant, il y a du beau monde au générique. Sidney Lumet est aux manettes (oui, le Sydney Lumet de Serpico et d'Un après-midi de chien). Il a l'air bien peu inspiré et sa mise en scène figée ne parvient pas à insuffler de l'énergie. Joel Schumacher (le mec qui a réalisé Flatliners, Chute libre, Batman forever, Tigerland, Phone game ou Bad company) signe un scénario poussif. Même la version de 1939 a des effets spéciaux mieux conçus. Les décors sont glauquissimes et déprimants. Le pays d'Oz ressemble à un parc d'attraction laissé à l'abandon après le passage d'un typhon. Quant aux numéros chantés, ils ne décollent qu'à grand peine. Seul morceau pêchu : Ease on down the road, le Follow the yellow brick road local.



Les (rares) motifs de satisfaction concernent la musique que Quincy Jones a composé. Diana Ross, avec sa coupe à la Angela Davis (Angela Davis, c'est elle, une des figures les plus marquantes des Black Panthers) et son accoutrement de grand-mère, est définitivement une meilleure chanteuse que comédienne. Un Michael Jackson noir et avec les cheveux crépus (et oui, il était noir dans une autre vie) incarne l'épouvantail sans cervelle, sûrement pas un rôle de composition. Et le magicien d'Oz est interprété par le regretté Richard Pryor, le parrain des comiques noirs américains. Il a notamment pris sous son aile un gamin du nom d'Eddie Murphy en lui mettant le pied à l'étrier à l'occasion de sa participation régulière au vivier de la comédie américaine, l'émission hebdomadaire, Saturday Night Live. Petite digression : Richard Pryor a prêté ses traits à un ennemi de Superman dans le troisième épisode de la franchise. Une réplique de ce film à oublier m'est restée. Son personnage exprime son souhait d'éviter la prison par dans ces termes-là : "Je ne veux pas aller en prison... Il y a des violeurs qui violent des voleurs et des voleurs qui volent des violeurs..." Vu sous cet angle...
Pour réhabiliter Diana Ross, un petit coup de Upside down pour la route... Quant à The wiz, à voir entre potes pour une soirée kitsch et pop corn...