dimanche 30 septembre 2007

Le Deuxième souffle


En 1966, Jean-Pierre Melville réalise Le Deuxième souffle avec Lino Ventura et Paul Meurisse. Apogée du film noir de gangster à la française, le film marque un tournant vers plus d'épure dans la carrière de Melville. Ses oeuvres suivantes seront marquées par une psychologie moins marquée au profit d'une ascèse qui a fait l'admiration des cinéastes asiatiques.
40 ans plus tard, Alain Corneau, ancien premier assitant de José Giovanni (auteur qui a écrit l'ouvrage dont est inspiré Le Deuxième souffle), réalise un remake du film de Melville avec Daniel Auteuil et Michel Blanc. Corneau est un grand réalisateur de films policiers et Série noire figure parmi les meilleurs films de ce genre. Pourquoi s'attaquer à la montagne Melville ? A-t-il fait un si mauvais film pour qu'on en présente une nouvelle version ? Peut-être Daniel Auteuil est-il meilleur et plus consistant que Lino Ventura, dont la violence froide et imprévisible troublerait trop le spectateur... Après tout, Auteuil serait un "Gu" Minda plus prévisible en comparaison. Bien un hommage sincère à l'importance capitale dans le cinéma mondial de Melville point derrière cette entreprise nourrie par un all star cast à la française (Daniel Auteuil, Michel Blanc, Monica Bellucci, Jacques Dutronc, Eric Cantona, Gilbert Melki, Nicolas Duvauchelle) Mais ce remake s'imposait-il vraiment ? C'est comme si un faussaire exécutait une toile de Van Gogh... On ne crierait pas au génie, mais au blasphème !
Le film de Corneau sort le 24 octobre sur les écrans de France et de Navarre (non pas en Navarre, parce que c'est en Espagne...) J'irai sans doute le découvrir en salles, mais j'invite tout le monde, y compris les animaux, à voir le film de cet immense cinéaste Jean-Pierre Melville (par la même occasion, voir toute sa filmographie... elle vaut son pesant de cacahuètes)


Al Pacino - Michael Mann

Al Pacino se débrouille toujours pour figurer dans les meilleurs films de la décennie des meilleurs réalisateurs. Non content de jouer dans la crème des films de Sidney Lumet des années 70 (voir ci-dessous), il donne la pleine mesure de son incommensurable talent dans deux des meilleurs films des nineties signés Michael Mann, Heat (1995) et Révélations (1999).
Son acolyte Robert de Niro disait que le plus grand talent d'un acteur résidait dans ses choix. Al Pacino possède donc un tarin très efficace pour sniffer les rôles les plus stimulants du moment.



Al Pacino - Sidney Lumet


samedi 29 septembre 2007

Une matinée de chien

Sidney Lumet est un immense cinéaste... des années 70. Al Pacino, toujours excellent quelque soit le film, n'a jamais été aussi bon que sous la direction de Lumet. Serpico et Un après-midi de chien sont sûrement ses deux meilleurs rôles. Lumet est également le réalisateur de films aussi essentiels que Douze hommes en colère (1957) avec Henry Fonda, L'Homme à la peau de serpent (1959), avec Marlon Brando, La Colline des hommes perdus (1965) avec Sean Connery et surtout Network (1976) avec Faye Dunaway. Sa formation à la télévision lui a donné une acuité et un sens social très forts. Les années 80 et 90 ne firent pas aussi florissantes, même si le temps et une rétospective à la Cinémathèque (le mois dernier) vont sûrement réhabiliter certaines oeuvres comme Piège mortel, A bout de course ou Contre-enquête.
Son dernier opus lorgne du côté d'Un après-midi de chien avec un soupçon de tragédie familiale qui fera passer la guerre des Atrides pour une aimable sitcom. 7h58 ce samedi-là (il faut pendre le zigue qui a fait la traduction du titre original Before the devil knows you're dead... on a l'impression qu'il s'agit d'un dépliant sur les horaires de train de la SNCF) raconte l'histoire d'un casse manqué par deux frères aux abois. Au contraire d'un film comme L'Ultime razzia de Stanley Kubrick (1957), le cambriolage n'est ici qu'un prétexte et Lumet le court-circuite rapidement pour s'attacher à la descente aux Enfers de ses personnages grâce à une série de flashes back pris en compte chacun d'entre eux. La structure destructurée épouse le déchirement de cette famille en perte de repères qu'un drame va séparer inexorablement.
Soyons clairs : les acteurs sont absoluments époustouflants. Two thumbs up pour Philip Seymour Hoffman, inquiétant et dérangeant à souhait. Le trop rare Ethan Hawkes livre une fabuleuse interprétation très nuancée d'un personnage faible qui perd les pédales. Albert Finney est grandiose dans son rôle de patriarche. Ils font tout bien, sans aucune fausse note. Ils transcendent un scénario solide et tendu comme la peau d'un tambour.
A 83 balais, Sidney Lumet réalise donc son meilleur film depuis bien longtemps et un des meilleurs films américains de l'année.

mardi 25 septembre 2007

Where's Mandela ?

J'ai retrouvé la vidéo de la dernière boulette de George Bush... Tout le week-end, une interrogation a traversé mon esprit. Avec quel opposant de Saddam a-t-il confondu Mandela ? Quel partisan de la liberté en Irak a pu faire l'objet d'une telle confusion ? En fait, Bush junior se référait bien à Nelson Mandela. Il a fait un amalgame entre l'absence de figure politique irakienne qui soit assez crédible pour prôner la réconciliation et le régime de terreur de Saddam Hussein. Il a rebondi sur la conférence de presse de l'ambassade américain à Bagdad qui déplorait l'absence d'une personnalité comparable à Mandela en Irak. Dans la bouche de Bush, ça donne : Mandela est mort car Saddam a tué tous les Mandela. On peut pas faire mieux comme raccourci... La Fondation Mandela a publié un communiqué pour annoncer que Nelson Mandela était bien vivant.


lundi 24 septembre 2007

Consultation


J'ai passé un week-end difficile... Je suis resté cloué au lit en raison d'un mauvais rhume, séquelle d'une crève que je traînais depuis quelques jours. Du coup, j'ai décidé de me soigner et de consulter un médecin. Je suis donc allé voir Sicko de Michael Moore sur les failles du système de santé américain. Juste une parenthèse avant de parler du film : quelqu'un pourrait-il dire aux responsables des salles UGC d'y aller mollo avec la clim' j'ai gardé mon blouson tout au long du film. Quand on voit ce que ça coûte pour se soigner, il vaut mieux éviter de tomber malade...
Mais quand on voit le système de santé américain, ça fait froid dans le dos... Un des pires systèmes de santé pour la nation la plus riche, il y a quelque chose qui cloche... La démonstration de Mike est absolument convaincante... jusqu'à ce qu'il fasse la comparaison avec des pays comme la Grande Bretagne ou la France. Il présente les couvertures médicales britanniques et françaises d'un point de vue très idyllique sans aucun contrepoint. Le pire, c'est que son propos n'aurait pas été affaibli s'il avait nuancé son discours. Même les grèves qui paralysent la France pour un oui ou pour un non sont présentées comme des symboles de la contestation du pouvoir et de la liberté d'expression. Il est jamais resté coincé une heure sur le quai du RER en train d'attendre son train pendant une plombe... Je voudrais bien être aussi moyen que la famille moyenne française qu'il a choisi : selon des critères objectifs, il s'agit plutôt d'une famille aisée financièrement. Je ne sais pas de quel hôpital ses compatriotes expatriés à Paris parlent pour le temps d'attente des urgences, mais moi j'ai dû poireauter plusieurs heures pour une crise de colique néphrétique l'an dernier. Mais, le film est avant tout destiné aux Américains... qui doivent comprendre qu'il existe aussi de bonnes idées ailleurs et qu'il n'est pas honteux de les reprendre à leur compte. Les clichés sont donc favorables aux Français et à leur système de santé dont je pourtant reconnais qu'il est excellent, mais pas sans failles. Mais la partie concernant les USA est plus que convaincantes. L'Amérique a réinventé la "vallée des lépreux" lors de la séquence extrêmement choquante dans laquelle un taxi payé par un hôpital largue une malade n'ayant pas les moyens de se soigner devant une association caritative. Les exemples concrets qu'il donne sont à l'avenant et donne une dimension humaine à son film.
Je le confesse volontiers, j'étais parti pour détester Sicko et le film ne devait que confirmer les a priori (quel mot horrible) que j'avais sur Michael Moore. Son côté populiste et ses raccourcis faciles ont tendance à exaspérer. Il est vrai que Fahrenheit 9/11 n'est pas ma tasse de thé. Il a gagné dans ce film la médaille d'enfonçage de portes ouvertes. Ce prospectus anti-Bush a finalement eu l'effet inverse de celui escompté : la réélection de W. au poste de Président des Etats Unis d'Amérique. Dans Fahrenheit, il utilise les mêmes armes que celles de son pire ennemi. Mike est beaucoup plus efficace quand il dénonce des problèmes de société tels que la circulation des armes ou le système de santé américain. Il met l'administration Bush devant ses propres incapacités en utilisant des exemples concrets et l'interpelle sur des sujets qui concernent directement ces concitoyens. Pour ma part, Bowling for Columbine est le documentaire de Michael Moore que je préfère. C'est un exemple de démonstration par l'absurde, doublé d'un film agréable à regarder et au montage rythmé.
J'ai eu l'occasion de voir il y a quelques jours l'unique film de fiction de Michael Moore Canadian Bacon. Une potacherie dignes d'un adolescent de 15 ans. Le film raconte l'histoire d'un président des Etats Unis qui envahit le Canada en raison d'une baisse de son indice de popularité dans les sondages. Cette comédie recèle les thèmes qui lui tiennent à coeur et le ton rappelle celui de ses documentaires. Mais le tout manque singulièrement de finesse (un reproche qu'on peut parfois faire à ses docus)... Le regretté John Candy est un clone du réalisateur : même corpulence, même casquette vissée sur le crâne, même sens du raccourci... Michael Moore a bien fait de continuer à faire des documentaires, car il a trouvé créneau et inventé un ton inimitable.


samedi 22 septembre 2007

Transformers

En arrivant à Hollywood, Orson Welles a comparé le cinéma à un train électrique : "C’est le plus beau train électrique qu’on m’ait offert." Il ne croyait pas si bien dire, tant ses héritiers se sont employés à poser sur la pellicule toutes sortes de jouets, tels que dinosaures, robots et autres figurines de super héros qu'on trouve dans les Magic box (chez Mac Donald's) ou les Happy meal (chez Quick).
Transformers m'a fait penser à cette boutade wellesienne. Mais les joujoux (au fait, joujou, ça prend un X ou un S au pluriel ?) du XXème siècle ont évolué... Michael Bay a dû comparer le cinéma à une bagnole téléguidée ou à un robot multifonctions à son arrivée dans la Cité des Anges. Il s'est appliqué tout au long de son parcours à faire exploser tout ce qui lui passait sous la main, d'une météorite géante à une île hawaïenne en passant par toutes sortes de voitures. Dans Transformers, les boîtes de conserves à démantibuler ne manquent pas. Il y a les gentils et les méchants, les Autobots et les Decepticons, Optimus Prime et Megatron... Le scénario et les dialogues sont à oublier, même s'il y a certaines perles (le discours des Autobots sur la bonté des humains est grandiose). Le film s'adresse clairement à un public d'ado. Une preuve ? Les pirates informatiques recrutés par le Pentagone sont des teenagers : une blonde qui a l'air de sortir d'une sitcom et un jeune informaticien qui s'enfile tellement de tartines de Nutella qu'il ressemble à un rugbyman fidjien et qui vit aux crochets de sa grand-mère
tyrannique. Les experts du Département d'Etat n'ont pas l'air tartes aux côtés de ces pirates informatiques en culottes courtes. En revanche, les scènes d'actions et les effets spéciaux sont bien foutus et spectaculaires.
Un personnage m'a marqué dans ce film : le secrétaire d'Etat à la Défense. D'habitude, dans ce genre de film, c'est le Président qui s'y colle. Mais quand on voit le spécimen qui occupe le Bureau Ovale... Au fait, vous connaissez sa dernière boulette ? Moi, je suis resté sur le sommet du Pacifique à Sidney lorsqu'il a confondu ses hôtes australiens avec des Autrichiens... Mais il a fait encore plus fort... Il a dit lors d'une conférence de presse que Nelson Mandela était mort et que Saddam avait tué tous les Mandelas. Je retrouverai la vidéo pour ceux que ça intéresse... On comprend pourquoi il a été évincé des films hollywoodiens au profit de son secrétaire d'Etat...
Moi, je vote pour Optimus Prime en 2008 dans la course à la Maison Blanche et j'attends l'adaptation cinématographique du Rubik's cube par Michael Bay.

jeudi 20 septembre 2007

28 semaines plus tard


En ce moment, il vaut mieux se munir d'un calendrier ou d'un agenda pour aller au cinéma. Entre 28 semaines plus tard et 4 mois, 3 semaines et 2 jours, il y a de quoi meubler ses après-midis. Il faut demander à une secrétaire de gérer ce planning... Par contre, le film de Cristian Mungiu, décoré de l'Ordre de la Palme d'Or, n'a comme seul lien avec celui de Juan Carlos Fresnadillo (et non, Danny Boyle n'a pas rempilé pour la suite de son film 28 jours plus tard) que la question du timing. Le foetus inanimé "victime" de l'avortement qu'il montre dans son film n'est pas un zombie assoiffé de sang...
Le film de zombie revient décidément à la mode. Planète terreur de Robert Rodriguez était déjà infestée (c'est le cas de le dire) de ces bestioles. Maître Romero lui-même s'y était remis dans Land of the dead. Il y a même un réalisateur qui s'appelle Rob Zombie. Dans le cas de 28 semaines plus tard, je ne sais pas si techniquement on peut parler de zombie dans la mesure où les contaminés ne sont pas morts. Ils sont juste infestés d'un virus qui leur donnent envie de bouffer son prochain et de courir aussi vite qu'un sprinter jamaïcain. L'ère du mort-vivant aux semelles de plomb qui avancent comme un somnambule avec le regard vitreux et la bave aux lèvres
est révolue... Avec la nouvelle génération de virus, le zombie moderne peut prétendre à une médaille aux Jeux Olympiques sur 100 mètres.
Juan Carlos Fresnadillo, ci-devant réalisateur d'Intacto, ne réussit pas à maintenir un niveau de tension régulier (n'est pas Paul Greengrass qui veut !) Les scènes gore sont bien parvenues à faire mouiller le pantalon des trois marioles assis un rang derrière moi qui se gaussaient comme des blaireaux sur les pubs M&M's et commentaient à voix haute les bandes annonces. Mais les scènes de transition n'étaient pas à la hauteur et rendait le film prévisible. Le contraste avec le Londres vidé de toute vie humaine de 28 jours plus tard joue en la défaveur de 28 semaines...
A voir pour les scènes d'action... mais pas franchement transcendant.

mercredi 19 septembre 2007

Michelle Yeoh

J'ai lu dans un journal gratuit, je ne sais plus lequel, 20 minutes ou Direct soir, enfin peu importe... qu'elle allait recevoir les insignes de la Légion d'Honneur prochainement des mains de l'ambassadeur français à Kuala Lumpur (c'est la capitale de la Malaisie et signifie "confluent vaseux" en malais).
J'adore Michelle Yeoh, je la trouve sublimissime et merveilleuse comédienne. Elle ne dépareille pas au milieu de ses consoeurs James Bond girls (dans l'oubliable Demain ne meurt jamais avec Pierce Brosnan, version BMW et montre Omega). Elle virevolte dans Tigre et dragon, d'Ang Lee. On l'a vu récemment contribuer à sauver le soleil d'une mort certaine dans Sunshine de Danny Boyle (on se demande si elle et toute son équipe de scientifiques ont fini le travail car le soleil s'est fait porter pâle pendant tout l'été à Paris) et elle sera prochainement à l'affiche du prochain Kassovitz, Babylone A.D. Même dans les films de Jackie Chan, elle tire son épingle de ses cheveux... Bref, un vrai talent d'actrice qui mérite récompense et reconnaissance...
Mais je croyais que pour obtenir la Légion d'Honneur, il fallait rendre des services à la Patrie reconnaissante. Or, je ne pense pas que tourner avec Matthieu Kassovitz, qui plus est en anglais, lui confère d'autorité la plus haute récompense française. Peut-être lui attribue-t-on cet emblème pour son courage extraordinaire et son sens du dévouement. Elle sort en effet avec ce farfadet de Jean Todt, patron de la Scuderia Ferrari (c'est de la formule 1, pas de la haute couture) qui lui arrive au nombril... Je lui décernerai même le Prix Nobel pour avoir défendu avec force la cause des nains hydrocéphales.
Mais il ne me viendra pas l'idée de lui contester cet honneur (pourquoi pas, après tout !) qu'elle mérite sûrement... d'autant plus que je risque de me prendre un mawashi-geri en pleine face puisque la belle est aussi experte en arts martiaux.







mardi 18 septembre 2007

Biactol

La solution pour une peau visiblement plus nette.



Ultimatum


Impossible d'échapper à la déferlante Matt Damon et Jason Bourne en ce début de mois de septembre... Ce n'est pas l'auteur de ces lignes qui va s'en plaindre, puisqu'il tient cette trilogie pour ce qui se fait de mieux dans le cinéma américain actuel... ce qui équivaut presque à dire ce qui se fait de mieux dans le cinéma mondial (et par extension universel, car on attend encore les premiers films en provenance de Mars... on a beau faire tout un plat des effrayantes créatures de l'espace et de leur capacités intellectuelles surdimensionnées, mais les habitants de la planète bleue ont inventé cette forme d'expression magique qu'est le cinéma que peu de transplanétaires pourront approcher. D'ailleurs, sans le cinéma, on ne saurait même pas à quoi ils ressemblent, alors shut up, aliens...). Je ne dis pas forcément que le cinéma US dans sa globalité est meilleur que le reste du monde, mais il faut reconnaître que leur haut du panier à eux est sensiblement supérieur à notre haut du panier à nous (est-il nécessaire de mentionner Scorsese, Spielberg, Woody Allen, Sam Mendes, Michael Mann, Soderbergh, David Fincher, Tarantino, etc.)
La Bourne trilogy en est un exemple éloquent. Le réalisateur, Paul Greengrass, - certes européen - inspiré renouvelle le film d'action en filmant à fleur de peau (je sais, c'est facile vu le titre français, mais je reviendrai sur cette traduction plus bas) l'action et les personnages. Le chaos maîtrisé dans sa plus haute expression (désolé si certains trouvent que cette phrase sonne comme un slogan de pub pour les pneus Pirelli...) J'ai rarement ressenti une telle intensité dans un film d'action que dans The Bourne ultimatum. De Berlin à New York en passant par Madrid, Moscou, Londres, Paris ou Tanger (la poursuite sur les toits marocains est un modèle du genre), le film multiplie sans jamais lasser les scènes d'anthologie dans lequel le spectateur entre en empathie avec le personnage. Matt Damon est absolument remarquable de justesse et d'intelligence. Les scénaristes se sont
également surpassés pour trouver des situations crédibles. Pourtant, le père Bourne est engagé dans une course par handicaps. Il est tellement balèze que les scénaristes ont dû se faire la réflexion suivante : "On va voir si tu continues à faire le malin si on te retire la mémoire, te bafoue ton identité, met en danger tes proches, retourne tes supérieurs contre toi." Et pourtant il s'en sort, le bougre !
Ce qui impressionne d'autant plus dans ce triptyque, c'est le degré d'exigence des créateurs de la franchise (à mon sens, la meilleure des années 2000). The Bourne ultimatum est meilleur que The Bourne supremacy (qui mettait déjà la barre à une hauteur que peu de films atteignent) qui était déjà meilleur que The Bourne identity (qui avait inventé un nouveau genre de film d'action et qui était d'un niveau plus que remarquable).
Je dois paraître un peu snob d'utiliser les titres originaux des films, mais je trouve que les français ne rendent pas grâce à ces chefs d'oeuvre. La Mémoire dans la peau ressemble à un numéro spécial du magazine de la santé présenté par Michel Cymès et Marina Carrère d'Encausse sur la maladie d'Alzheimer. Avec toutes les cochonneries qu'il a sur la peau (La Mort dans la peau, beurk...), le pauvre Jason Bourne est mûr pour une consultation chez un bon dermato... Je ne veux pas passer pour un psycho-rigide des titres de films, mais quand même The Bourne identity, The Bourne supremacy et The Bourne ultimatum, ça en jette plus, non ? La trilogie prend une dimension plus prestigieuse. La Vengeance dans la peau m'inspirerait l'histoire d'un adolescent boutonneux qui chercherait à se venger des ses camarades de classe qui l'ont raillé pour ses problèmes d'acné... En plus, les journalistes (anglo-saxons ou non) s'en donnent à coeur joie avec les expressions et autres jeux de mots des titres originaux... quelques exemples pêle-mêle : Bourne again, A star is bourne, Bourne to be bad, Bourne out, et j'en passe et des meilleures...
En conclusion, un mot sur Paul Greengrass : le réalisateur le plus stimulant du moment.

dimanche 2 septembre 2007

Enseignements

On apprend énormément sur le cinéma en regardant des mauvais films... Peut-être même plus qu'en en voyant un bon. On se rend compte des erreurs à ne pas commettre. Dans un bon film, le plaisir de l'émotion passe avant l'analyse. En regardant un Spielberg ou un Scorsese, il est difficile de trouver à redire car la mécanique est bien huilée, les émotions au rendez-vous et chaque partie de la mise en scène a un sens... Les commentaires sur la raison pour laquelle on a éprouvé tel sentiment ne viennent que plus tard. Le film continue à travailler dans la tête du spectateur qui repense à une scène en se rappelant la façon dont elle a été filmée. Il m'arrive parfois de penser à certaines scènes de Taxi driver que j'ai vu il y a 15 ans et de redécouvrir quelques passages sous un angle nouveau. C'est une redécouverte permanente ! Les Eisenstein me font le même effet...
Devant un film raté, on compense l'absence de sentiments éprouvés par une analyse des défauts qui de toute façon nous sautent à la gueule. Il est très intéressant de décortiquer un film entier et de comprendre pourqui ça a pas marché. Prémonitions de Mennan Yapo est l'archétype du film à côté de la plaque. Je ne vais pas le descendre en flammes pour ne pas tirer sur une ambulance. Les critiques négatives sont avant tout un plaisir pour ceux qui les écrivent. Je préfère m'attarder sur ce que ce film m'apprend. En un sens, il est remarquable car il contient tout ce qu'il ne faut pas faire (ce qui est plus "utile" qu'un film qui montre tout ce qu'il faut faire, puisque le meilleur moyen de se planter est de répéter ce qui a déjà été fait... En d'autres termes, n'est pas Spielberg qui veut...) Dans Prémonitions, il y a d'abord la musique, emphatique, soulignant un effet de surprise qui tombe à l'eau. Les dialogues mettent l'accent sur les incohérences des situations de prémonitions de l'héroïne principale (Sandra Bullock) qui visionne la mort de son mari (Julian McMahon, aka Docteur Fatalis, aka Victor Von Doom) et essaie de l'empêcher. Les incohérences sont surtout présentes dans l'écriture et dans le montage. Monsieur Yapo donne le bâton pour se faire battre (on a envie de s'en saisir pour lui marave la face, comme dirait mon frère), puisque son scénario et son montage multiplie les incohérences et les inconsistances. certaines scènes sont tellement grossières que je me suis interroger sur la présence d'une scripte sur le plateau.
Le danger de ce genre de films serait de se dire qu'il suffit de ne pas répéter le même genre d'erreurs pour en faire un bon. Je ne pense pas que ce soit le cas. Etre fidèle à ses idées, les travailler jusqu'à satisfaction, montrer du sérieux à chaque étape de la fabrication, se remettre en question régulièrement semble être un meilleur moyen de réussir (bien qu'il n'y ait pas de recettes). Mais Prémonitions m'a surtout appris que la négligence se voit sur l'écran et qu'il ne suffit pas d'avoir une bonne idée pour faire un bon film.

samedi 1 septembre 2007

Halle Berry

Soyons fair play et accordons aux admirateurs de Halle Berry la grâce d'illuminer ce blog de sa présence féline... Mes faveurs vont toujours vers Michelle, mais reconnaissons que ses arguments sont plus que convaincants... N'hésitez pas à voter pour votre Catwoman préférée afin d'enrichir le débat.






Michelle ma belle

Au cours d'une soirée, un passionnant débat m'a opposé à des amis au sujet de Catwoman. J'ai pris fait et cause pour Michelle Pfeiffer au regard félin contre Halle Berry. Certes, je trouve cette dernière magnifique et je reconnais qu'elle a un déhanché à provoquer des émeutes dans un monastère bénédictin... Mais Catwoman, c'est Michelle (pas seulement parce que le Batman de Tim Burton est incomparablement meilleur que le Catwoman de Pitof) Son regard clair est celui d'un chat. Son mélange de douceur et de force, la souplesse de ses gestes et l'élégance naturelle qui la caractérise la rendent absolument parfaite pour ce rôle. Jaimerais presque être une souris pour pouvoir lui servir de festin...
En plus, Michelle est une excellente actrice. Elle est exquise dans Le temps de l'innocence de Martin Scorsese, et craquante dans Susie et les Baker boys de Steve Kloves dans lequel elle interprète une ravissante chanteuse en robe rouge avec un micro à la main...
En plus, elle a joué dans Scarface...